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Mohandas Karamchand Gandhi
2 octobre 1869 - 30 janvier 1948
Indien
Issu de la bourgeoisie indienne, Gandhi fait des études de droit à Londres, puis devient avocat en Afrique du Sud, en 1893. Il s'engage en politique pour défendre les droits des immigrés indiens. Il met au point des méthodes de résistance passive, de non-violence et de désobéissance civile. Il les applique ensuite en Inde où il revient en 1915. Il est surnommé le Mahatma (la grande âme). Cet homme de paix devient autant un chef politique qu'une figure morale et il incarne la résistance au colonialisme. Cependant, il ne parvient pas à empêcher la division de l'Inde au moment de l'indépendance en 1947 : l'Union indienne et le Pakistan sont créés. Il est assassiné en 1948 par un extrémiste hindouiste qui lui reprochait sa modération à l'égard des musulmans.
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Hô Chi Minh
19 mai 1890 - 2 septembre 1969
Vietnamien
En 1911, Nguyên Tat Thanh quitte son pays, le Vietnam qui est alors une colonie française, et voyage. Il passe quelques temps en France où il devient membre de la SFIO puis il découvre le communisme au Congrès de Tours en 1920. Entre 1920 et 1941, il fait quelques séjours en URSS et devient un militant communiste du Komintern en Asie. En 1930, il fonde le parti communiste indochinois. En 1941, après trente ans d'absence, il revient au Vietnam et prend le nom de Hô Chi Minh. Il fonde la ligue pour l'indépendance du Vietnam (Viêt Minh) et proclame la République démocratique du Vietnam. Mais les négociations avec la France échouent et c'est la guerre d'indépendance (1946 - 1954). Après la défaite de Diên Biên Phu, la guerre se termine par les Accords de Genève (1954). Le Vietnam est coupé en deux au niveau du dix-septième parallèle et Hô Chi Minh reste le président du Nord-Vietnam. Le communisme s'y installe et la réalité du pouvoir gouvernemental échappe à Hô Chi Minh. Il soutient l'insurrection du Viêt-cong au Sud-Vietnam, ce qui provoque une intervention américaine en 1965. C'est le début de la guerre du Vietnam (1965 - 1975). Hô Chi Minh meurt en 1969. À la fin de la guerre en 1975, Saïgon est rebaptisée Hô Chi Minh ville, en l'honneur de celui qui incarne la lutte contre le colonialisme français et l'impérialisme américain, à la fois défenseur du nationalisme vietnamien et de l'internationalisme communiste.
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Jawaharlal Nehru
14 novembre 1889 - 27 mai 1964
Indien
Nehru est issu d'une famille de la caste brahmanique et fait ses études en Angleterre. En 1916, il fait la connaissance de Gandhi dont il devient un proche compagnon. Cependant, il a ses propres idées qui s'éloignent parfois de celles de Gandhi. Ainsi, Nehru veut industrialiser l'Inde et décide d'entrer dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés, contre les puissances de l'Axe. Comme promis dès 1940, la Grande-Bretagne accorde l'indépendance à l'Inde à la fin de la guerre, mais l'Inde se déchire entre musulmans et hindous. Finalement, après deux ans de guerre civile, l'Inde est divisée entre l'Union indienne, un État laïque et le Pakistan, un État musulman, composé de deux parties séparées (Pakistan occidental et Pakistan oriental). L'Union indienne de Nehru adhère au Commonwealth, comme la plupart des autres États issus de la décolonisation britannique. En 1947, Nehru devient Premier ministre de l'Union indienne et le restera jusqu'à sa mort en 1964. Sur le plan international, il joue un rôle majeur. En effet, les efforts de Nehru aboutissent en 1955 à la conférence de Bandung, en Indonésie. Elle réunit 29 États africains et asiatiques : c'est la prise de conscience, dans un contexte de guerre froide, de l'existence d'un "tiers-monde" qui affirme sa neutralité face aux deux blocs (le bloc occidental et le bloc soviétique).
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Patrice Lumumba
2 juillet 1925 - 17 janvier 1961
Congolais
Patrice Lumumba est devenu dans les années 1960 un symbole de la lutte contre le colonialisme. Dès 1958, il œuvre pour l'indépendance du Congo et fonde un parti, le MNC (mouvement national congolais). En 1960, avant même la proclamation d'indépendance du Congo, son parti obtient la majorité aux élections et Lumumba devient Président du Conseil. Mais ses discours violents et anticolonialistes provoquent la colère du gouvernement belge et des affrontements entre modérés et radicaux. Il s'oppose fermement à la sécession du Katanga (grand et riche territoire agricole et minier). Finalement, il est démis de ses fonctions, arrêté par le chef des armées, Mobutu et assassiné en janvier 1961. Mobutu, qui devient président de la deuxième République du Congo en 1965, proclame Patrice Lumumba, héros national, en 1966.
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Ahmed Ben Bella
25 décembre 1916 - 11 avril 2012
Algérien
Ben Bella veut obtenir l'indépendance de l'Algérie et est partisan de la lutte armée contre la France. Il est l'un des principaux chefs du FLN (Front de libération nationale) qui lance une très vaste insurrection le 1er novembre 1954 sur tout le territoire. La France s'engage dans une véritable guerre. Arrêté par les Français en 1956, il est détenu en France jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie en 1962. À son retour dans une Algérie indépendante, il est élu président de la République, mais il est renversé en 1965 par le général Boumédiène.
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Soekarno
6 juin 1901 - 21 juin 1970
Javanais, puis Indonésien
Soekarno fonde en 1927 le parti national indonésien et réclame l'indépendance mais il est emprisonné par les Hollandais puis exilé. Il adopte alors une politique pro-japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Dès la fin de la guerre, il proclame l'indépendance de l'Indonésie et fonde la République indonésienne dont il devient le président (1945). Il triomphe des Pays-Bas en 1949. Il s'impose comme une grande figure du neutralisme, entre les deux blocs, dans un contexte de guerre froide et accueille la conférence de Bandung, en avril 1955. Soekarno qui a imposé dans son pays un gouvernement dictatorial, s'appuie sur le parti communiste et est élu président à vie en 1963. Mais l'armée le dépossède de ses titres et pouvoirs au profit de Suharto, ministre de la guerre et chef d'Etat-major, en 1967. Suharto devient le nouveau président de la République d'Indonésie (1967 - 1998).
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Messali Hadj
16 mai 1898 - 3 juin 1974
Algérien
Messali Hadj est considéré comme le père fondateur du nationalisme algérien, car dès 1926, alors installé en France, il réclame l'indépendance de l'Algérie et crée différentes organisations politiques indépendantistes. La première est créée avec l'aide des communistes français en 1926 : l'Étoile nord-africaine (ENA) qui réclame l'indépendance de l'Algérie et du Maghreb et propose un programme détaillé de la mise en place concrète de cette indépendance. Mais rapidement, des divergences apparaissent entre l'Étoile et les communistes français. Finalement, en 1937, le Front populaire ordonne la dissolution de l'Étoile nord-africaine. La même année, Messali crée le Parti du peuple algérien (PPA). À plusieurs reprises, Messali est arrêté et emprisonné ou déporté mais il continue la lutte sans relâche. Après l'interdiction du PPA, il crée un nouveau parti, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en 1946 et qui obtient aux élections cinq sièges à l'Assemblée nationale. En 1954, le MTLD se divise en deux groupes rivaux qui s'affrontent : le FLN (Front de libération nationale) et le MNA (Mouvement national algérien) que dirige Messali. Dans un contexte de guerre d'indépendance en Algérie, c'est la rupture et la guerre entre les deux groupes : le FLN veut détruire le MNA et les assassinats se multiplient. Le FLN sort vainqueur de cette lutte pour le pouvoir. Messali, affaibli et isolé, se rallie au général de Gaulle et reste en exil en France, dans l'Oise jusqu'à sa mort en 1974. Celui qui a lutté pour l'indépendance de son pays est exclu de tout rôle politique quand l'indépendance arrive et que naît la République algérienne.