Sommaire
ILes États-Unis et le monde depuis 1918ALes États-Unis et le monde de 1914 à 19451Les États-Unis et le monde après la Première Guerre mondiale2De 1929 à 1945, entre isolationnisme et interventionnisme des États-UnisBLes États-Unis et la guerre froide1Les États-Unis, leader du bloc occidental2Les États-Unis et la fin de la guerre froideCLes États-Unis depuis 1991IILa Chine et le monde depuis 1949ALa Chine maoïste1Un pays sous influence soviétique2Le communisme chinois3La sortie de l'isolementBModernisation et ouvertureCLa Chine, une grande puissance mondialeIIILe Proche et le Moyen-Orient depuis 1918ALe Proche et le Moyen-Orient de 1918 à 19481L'impact de la Première Guerre mondiale2Une zone sous domination occidentale3La montée des tensionsBLe Proche et le Moyen-Orient de 1948 à 19911Le Proche et le Moyen-Orient, un enjeu de la guerre froide2Les guerres israélo-arabes et le conflit israelo-palestinien3Des conflits multiplesCProche et Moyen-Orient depuis 1991Les États-Unis et le monde depuis 1918
Les États-Unis et le monde de 1914 à 1945
Les États-Unis et le monde après la Première Guerre mondiale
Bien que les États-Unis souhaitent pratiquer une politique isolationniste, la politique agressive de l'Allemagne les pousse à intervenir dans le conflit et ils jouent un rôle important dans les traités de paix :
- Leur intervention à partir de 1917 permet la victoire sur l'Allemagne.
- Lors des traités de paix, dont celui de Versailles, l'action du président américain Wilson est déterminante.
Wilson veut mettre en place des traités basés sur le droit international. Le traité de Versailles reprend en partie les principes wilsoniens :
- L'objectif est d'assurer une sécurité collective par le droit.
- Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est affirmé.
- La Société des Nations (SDN) est créée, elle doit résoudre les conflits par l'arbitrage international.
De nombreux points viennent noircir le tableau :
- Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'est pas appliqué à toute l'Europe. Par exemple, l'Allemagne est divisée en deux.
- Le Sénat des États-Unis ne ratifie pas les traités de paix et le pays n'adhère pas à la SDN au nom du non-interventionnisme.
Malgré leur isolationnisme, les États-Unis interviennent parfois pour défendre leurs intérêts économiques, ils pratiquent la "diplomatie du dollar" en profitant de leur poids économique (50% du stock d'or mondial) :
- Ils mettent en place les plans Dawes et Young dans les années 1920 afin de régler définitivement le problème des réparations que l'Allemagne doit payer.
- Le pacte Briand-Kellogg rend la guerre "hors la loi".
De 1929 à 1945, entre isolationnisme et interventionnisme des États-Unis
La crise économique qui démarre en 1929 pousse les États-Unis à se préoccuper davantage de leur situation économique et renforce leur isolationnisme :
- Le président Roosevelt instaure le New Deal qui se caractérise par une intervention poussée de l'État dans l'économie afin de soutenir la croissance.
- Face aux tensions croissantes en Europe dans les années 1930, les États-Unis réaffirment leur isolationnisme avec des lois de neutralité. Par exemple, la clause "cash and carry" demande aux pays qui veulent se fournir en armes auprès des États-Unis de les transporter eux-mêmes et de payer au comptant.
Pourtant, les États-Unis interviennent dans la Seconde Guerre mondiale :
- L'attaque de leur base navale Pearl Harbor par les Japonais (alliés des Allemands) en décembre 1941 provoque leur intervention.
- Le "Victory program" permet aux États-Unis de produire des armes en masse et de devenir "l'arsenal des démocraties".
- Le débarquement en 1944 ainsi que l'envoi des deux bombes atomiques au Japon (Hiroshima et Nagasaki) en 1945 ont pour conséquence la victoire des Alliés.
Au lendemain du conflit, les États-Unis, qui confirment leur statut de première puissance économique, s'imposent dans le nouvel ordre mondial. Ils dominent les grandes institutions internationales économiques (FMI, GATT, BIRD) qui se mettent en place après le conflit.
Les États-Unis et la guerre froide
Les États-Unis, leader du bloc occidental
Dès 1946, les tensions avec l'URSS communiste se manifestent sur la scène internationale.
- Face aux volontés expansionnistes de l'URSS, Truman théorise l'endiguement qui consiste à contenir l'avancée des Soviétiques.
- Le plan Marshall en 1947 a pour but de soutenir les pays européens dans leurs efforts de reconstruction et d'éviter un basculement vers le communisme.
- Des tensions fortes apparaissent lors du blocus de Berlin (1948 - 1949) et de la guerre de Corée (1950 - 1953) entre les deux Grands (URSS et États-Unis), même s'ils ne sont pas en confrontation directe.
- Les États-Unis durcissent leur position avec la théorie des représailles massives dont l'objectif est de répondre de manière disproportionnée et avec l'arme nucléaire en cas de progression de l'URSS.
- Les États-Unis mettent en place de nombreuses alliances militaires (OTAN, pacte de Bagdad, etc.).
- Les deux blocs mènent une "course à l'armement".
La mort de Staline en 1953 permet une diminution des tensions :
- La coexistence pacifique, à partir de 1953, n'empêche pas la résurgence de conflits qui s'inscrivent dans le cadre de la guerre froide (construction du mur de Berlin en 1961 et crise des missiles de Cuba en 1962).
- Après la crise de Cuba, la Détente se met en place. Les États-Unis abandonnent la théorie des représailles massives pour la théorie de la "riposte graduée" et la course à l'armement est ralentie.
- Les tensions ne disparaissent pas totalement pendant la Détente (guerre du Vietnam, course à l'espace, etc.).
Les États-Unis ne dominent pas seulement le bloc de l'Ouest par leur pouvoir militaire et économique, ils profitent aussi de leur "Soft power".
Les États-Unis et la fin de la guerre froide
Les États-Unis, dans les années 1970 et 1980, sont confrontés à de nombreuses difficultés :
- La France prend ses distances avec les États-Unis et se retire du commandement de l'OTAN.
- La guerre du Vietnam est très contestée et pousse les États-Unis à abandonner le système de Bretton Woods.
- Le mouvement afro-américain des droits civiques dont Martin Luther King se fait le porte-parole remet en cause le système américain.
- Les États-Unis perdent du terrain face à l'URSS qui progresse dans plusieurs pays (Afghanistan en 1979, Nicaragua en 1979, Cambodge, Éthiopie, etc.).
- Ils subissent une humiliation lors de la prise des otages de l'ambassade américaine en Iran en 1979.
Ronald Reagan est élu en 1981 grâce à un programme prônant un retour offensif des Américains sur la scène mondiale ("America is back") :
- Il relance la course à l'armement.
- L'URSS, confrontée à une crise, chute en 1991. Cela marque la fin de la guerre froide.
Les États-Unis depuis 1991
Les États-Unis, grands vainqueurs de la guerre froide, veulent mettre en place "un nouvel ordre mondial", basé sur le multilatéralisme, dont ils se veulent les garants :
- La guerre du Golfe en 1991 contre l'Irak se fait sous l'égide de l'ONU.
- Bill Clinton (1993 - 2001) met en place la politique de l'enlargement qui vise à garantir la paix mondiale par le développement de l'économie de marché et permet la signature des accords d'Oslo entre Israéliens et Palestiniens.
- Les États-Unis prônent la généralisation du libéralisme avec la mise en place d'accords commerciaux (ALENA, APEC, etc.) et la création de l'OMC.
Les attentats du 11 septembre 2001 entraînent les États-Unis, dirigés par George W. Bush, dans une guerre contre "l'axe du mal" :
- L'invasion de l'Afghanistan (2001) qui abrite Al Qaïda se fait sous mandat de l'ONU.
- L'intervention en Irak en 2003 rencontre l'opposition de certains alliés des États-Unis qui interviennent de manière unilatérale.
Les États-Unis affrontent des critiques et leur position internationale est contestée :
- La pratique de la torture provoque des vagues d'indignation contre les États-Unis.
- Les oppositions en Amérique latine contre l'impérialisme des États-Unis se fédèrent derrière l'action du président vénézuélien Hugo Chavez.
- L'altermondialisme remet en cause le libéralisme économique défendu par les Américains.
- La crise de 2008 touche profondément les États-Unis.
- Les fortes croissances des pays émergents remettent en cause la suprématie économique des États-Unis.
L'arrivée au pouvoir de Barack Obama rompt partiellement avec l'unilatéralisme des États-Unis :
- Il cherche à normaliser les rapports des États-Unis avec le monde musulman et organise le retrait des troupes en Afghanistan et en Irak.
- Les relations diplomatiques reprennent avec Cuba.
- Cependant, les États-Unis sont la cible de nombreuses critiques (affaire Snowden, utilisation de drones militaires, non-fermeture de Guantanamo, etc.).
La Chine et le monde depuis 1949
La Chine maoïste
Un pays sous influence soviétique
Mao Zedong, à la tête du Parti communiste chinois (PCC), vainc les nationalistes du Guomindang et proclame la République populaire de Chine (RPC) le 1 octobre 1949.
Le pays reçoit l'aide et le soutien de l'URSS et intervient dans les conflits de la guerre froide qui touchent l'Asie (guerre d'Indochine, guerre de Corée).
Le pays, dont la situation socio-économique est désastreuse, emprunte la voie du communisme :
- Sous l'influence soviétique, les terres sont collectivisées, la priorité est donnée à l'industrie lourde dans le cadre de plans quinquennaux.
- La société est affectée. Des organisations encadrent la population et les opposants politiques sont "rééduqués".
Le communisme chinois
En 1960, la Chine entre en rupture avec l'URSS dont elle conteste la "coexistence pacifique" et la détente avec les États-Unis. Elle mène des politiques devant permettre la réalisation d'un communisme à la chinoise :
- Le Grand Bond en avant (1958 - 1961) est un ensemble de réformes économiques qui aboutit à la collectivisation de tous les moyens de production et cherche à développer l'industrie dans les campagnes. Ce Grand Bond en avant provoque la mort de 40 millions de personnes.
- La Révolution culturelle, entreprise à partir de 1966, se donne pour objectif de mobiliser les masses contre les intellectuels.
La Chine encourage dans un premier temps le mouvement des pays non alignés (le tiers-monde) mais, suite à l'intervention au Tibet en 1959, elle est isolée internationalement. Le maoïsme, dont les théories sont exposées dans le Petit Livre rouge, exerce une certaine influence sur les milieux étudiants en Occident.
La sortie de l'isolement
La Chine sort progressivement de son isolement diplomatique :
- De Gaulle la reconnaît officiellement.
- Elle intègre le Conseil de sécurité de l'ONU en 1971.
- Le président Nixon se rend en Chine en 1972, et les États-Unis reconnaissent officiellement le pays en 1978.
Mais la Chine reste un pays fragile :
- Elle est affaiblie par les réformes qui ont causé des dizaines de millions de morts.
- Son influence régionale et internationale est limitée.
- La pauvreté touche l'ensemble du pays et ce phénomène est aggravé par la forte croissance démographique qui touche le pays.
Modernisation et ouverture
À la mort de Mao Zedong en 1976, Deng Xiaoping prend le pouvoir et entreprend des réformes du pays qui visent à établir un "socialisme de marché" :
- Il instaure les "quatre modernisations" (agriculture, industrie, recherche et défense).
- Il donne le libre usage des terres dans l'agriculture et autorise les entreprises privées.
Le pays ouvre son économie à l'extérieur :
- Les échanges commerciaux avec l'international sont encouragés et des Zones économiques spéciales (ZES) sont installées le long des côtes orientales de la Chine.
- Le pays enregistre alors une forte croissance économique, de l'ordre de 10% en moyenne par an.
Malgré les évolutions au niveau économique, le système reste figé au niveau politique et la dictature du PCC se maintient. Le 4 juin 1989, une manifestation étudiante sur la place Tian'anmen réclamant une démocratisation du pays est réprimée violemment. Cette répression entraîne un isolement temporaire de la Chine sur la scène internationale jusqu'en 1992.
La Chine, une grande puissance mondiale
La Chine, qui intègre l'OMC en 2001, est désormais la deuxième puissance économique mondiale.
- Son dynamisme économique lui permet d'être le moteur économique de la région de l'Asie de l'Est. Elle est le premier pays exportateur et le deuxième pays importateur.
- Longtemps considéré comme un pays atelier, la Chine diversifie son économie et développe la production de biens de haute technologie.
- Elle est désormais le premier créancier au monde.
La Chine s'affirme aussi politiquement :
- Elle augmente ses capacités militaires et intervient dans certaines missions internationales de maintien de la paix.
- La Chine, avec les BRICS, cherche à faire reconnaître son poids dans les institutions internationales.
- La Chine développe son Soft power en organisant des rencontres internationales (Jeux olympiques en 2008).
Pourtant, la Chine affronte de multiples problèmes :
- La population chinoise est encore majoritairement pauvre et de nombreuses régions sont sous-développées. Elle occupe la 90e place pour son IDH en 2014.
- Elle enregistre un vieillissement de la population et un déséquilibre des sexes.
- Les droits de l'Homme ne sont toujours pas respectés et de nombreuses minorités font face à une politique répressive de l'État.
- La Chine, qui a de nombreuses revendications territoriales en Asie, est perçue comme une puissance menaçante par ses voisins.
Le Proche et le Moyen-Orient depuis 1918
Le Proche et le Moyen-Orient de 1918 à 1948
L'impact de la Première Guerre mondiale
Les territoires de l'Empire ottoman attirent les convoitises des Européens qui profitent de la guerre pour appuyer la chute de l'Empire :
- Les Anglais et les Français encouragent les révoltes arabes afin d'affaiblir l'Empire. Malgré les promesses faites aux Arabes, ils prévoient de s'approprier les territoires perdus par les Ottomans une fois la guerre terminée.
- Les Anglais, par la déclaration Balfour de 1917, promettent aux Juifs européens la création d'un "foyer national juif" en Palestine.
- Le traité de Sèvres 1920 confirme la dislocation de l'Empire ottoman et prévoit la domination des Européens sur les territoires arabes perdus et sur une partie de l'Anatolie.
- La jeune république turque créée par Mustafa Kemal chasse les Européens d'Anatolie.
- De nouveaux accords sont signés en 1923, le traité de Lausanne. Ce dernier permet aux Turcs de garder leur souveraineté sur l'Anatolie mais confirme la domination des Européens sur les territoires arabes qui deviennent des mandats de la SDN.
La Turquie, dirigée par Mustafa Kemal Atatürk, entreprend une politique de modernisation (laïcisation de l'État, réforme linguistique). En Iran, suite au coup d'État de Reza Chah Pahlavi en 1925, le pays poursuit aussi une politique "d'occidentalisation".
Une zone sous domination occidentale
La domination des Français et des Anglais sur les territoires arabes perdus par l'Empire ottoman se fait dans le cadre de mandats de la SDN :
- Les Français créent l'État du Liban afin d'empêcher la réalisation d'un grand État syrien voulu par les Arabes. Leur politique coloniale entraîne des révoltes, dont la révolte druze en 1925.
- Les Anglais pratiquent des politiques de concessions qui consistent à accorder des indépendances en échange de concessions économiques. Ainsi, l'Irak devient un royaume indépendant en 1932, mais les Britanniques conservent l'exploitation des hydrocarbures.
Depuis la Première Guerre mondiale, l'intérêt des Occidentaux pour le pétrole est grandissant. Anglais, Français mais aussi Américains dominent l'exploitation des ressources pétrolières et forment un cartel nommé les "sept sœurs".
La montée des tensions
La domination des Européens et les découpages territoriaux ont pour conséquence une montée des tensions :
- Le panarabisme est une doctrine qui veut l'unification du monde arabe au sein d'un grand État. Cette doctrine, qui regroupe les musulmans et les chrétiens arabes, prend de l'ampleur pendant la Première Guerre mondiale. Suite à la domination des Français et des Anglais sur les territoires arabes, le panarabisme se dirige contre l'occupation occidentale.
- L'islamisme naît en Égypte en 1928 sous l'action de la confrérie des Frères musulmans. Les islamistes veulent mettre en place un État fondé sur l'application de la loi religieuse.
- Le sionisme est une théorie qui a pour objectif de donner un État au peuple juif. Subissant des persécutions en Europe, les Juifs sont de plus en plus nombreux à se rendre en Palestine, où se situent les terres d'origine des Hébreux. La pratique d'achat de terres auprès des populations présentes cède le pas aux tensions. Rapidement, le sionisme est considéré comme un frein au panarabisme et une enclave du monde occidental.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les besoins d'approvisionnement en pétrole font du Proche et Moyen-Orient une zone hautement stratégique.
À la fin de la guerre, les massacres subis par les Juifs (6 millions de morts) en Europe engendrent d'importantes vagues migratoires et provoquent des tensions avec les populations arabes. Les Britanniques, incapables de faire face à la situation devenue chaotique, se retirent de la Palestine et laissent à l'ONU le soin de régler la question. L'organisation internationale propose un plan de partage qui aboutit à la création, le 14 mai 1948, de l'État d'Israël. Ce plan de partage est refusé par les États arabes voisins.
Le Proche et le Moyen-Orient de 1948 à 1991
Le Proche et le Moyen-Orient, un enjeu de la guerre froide
Le Proche et le Moyen-Orient constituent une région dont les enjeux économiques, politiques et religieux en font une zone stratégique :
- C'est une importante réserve d'hydrocarbures.
- C'est un carrefour de circulation.
- Cette région est le berceau des trois principales religions monothéistes.
- On observe une multitude de peuples, de religions et de niveaux de développement.
- Les idéologies politiques (panarabisme, islamisme, sionisme) rentrent en conflit et rendent la zone instable.
- Certaines ressources, dont l'eau, constituent aussi des facteurs de tensions.
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la présence des troupes soviétiques en Iran et le soutien à la guérilla grecque poussent les Américains à définir la politique de l'endiguement. Les pays de la zone rentrent dans la logique de la guerre froide et rejoignent les blocs :
- L'Arabie saoudite, la Turquie, l'Iran, le Pakistan sont dans le bloc de l'Ouest.
- L'Égypte est soutenue par l'URSS qui défend le panarabisme.
La crise de Suez éclate en 1956 lors de l'intervention armée de la France, de la Grande-Bretagne et d'Israël contre l'Égypte qui a nationalisé le canal de Suez. La menace d'une riposte nucléaire de la part des Soviétiques et la pression de la part des États-Unis qui exigent le retrait des Européens a pour conséquence un retrait définitif des Européens dans la région.
Cependant, bien que ce conflit ait temporairement permis une convergence des positions entre l'URSS et les États-Unis, la logique de la guerre froide demeure et évolue. La Syrie, l'Irak et le Yémen se rapprochent de l'URSS alors que l'Égypte rejoint le bloc occidental.
Les guerres israélo-arabes et le conflit israelo-palestinien
De 1948 à 1973, plusieurs conflits opposent Israël à ses voisins arabes :
- La première guerre israélo-arabe éclate suite à la proclamation de l'État d'Israël en 1948. Cette guerre, remportée par Israël, provoque la fuite de 700 000 arabes de Palestine.
- En 1967, la guerre des Six-Jours, qui se termine par une victoire d'Israël, aboutit à la domination par l'État hébreu du Sinaï, de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, de Gaza et du Golan. La résolution 242 de l'ONU exige le retrait des Israéliens des territoires occupés et la reconnaissance par les pays arabes de l'État d'Israël.
- L'Égypte attaque Israël en 1973 (guerre du Kippour) lors de la fête religieuse du Kippour, voulant profiter de l'effet de surprise. La guerre est une nouvelle fois remportée par Israël. En réaction, l'OPEP décide d'augmenter les prix du pétrole pour les États qui soutiennent Israël et déclenche le premier choc pétrolier.
- Anouar el-Sadate, le successeur de Nasser, entreprend une politique de rapprochement entre l'Égypte et Israël et permet la signature des accords de Camp David en 1978. L'Égypte connaît alors un isolement au sein du monde arabe et Sadate est assassiné.
Suite à la guerre des Six-Jours, plus de 1,5 million d'Arabes palestiniens vivent sous la domination israélienne, ce qui provoque l'apparition sur la scène internationale de la question palestinienne :
- Yasser Arafat, à la tête de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), entreprend des actions armées contre Israël afin de protester contre la domination des Israéliens.
- En 1970, l'OLP est chassée de Jordanie où elle s'abritait et se réfugie au sud du Liban, territoire à partir duquel elle continue les attentats contre Israël.
- Le mouvement se radicalise (exécution des athlètes israéliens lors des Jeux olympiques en 1972, attentats contre des avions, etc.).
- Les Israéliens aidés des milices chrétiennes du Liban interviennent militairement dans ce pays. Les milices procèdent aux massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila avec le consentement de l'armée israélienne.
- En 1987, les Palestiniens déclenchent la première Intifada contre Israël et le Hamas, mouvement palestinien islamiste radical, est créé.
Des conflits multiples
Deux guerres éclatent en 1979 dans la région qui devient de plus en plus instable :
- La guerre entre l'Iran et l'Irak (1980 - 1988). Cette guerre est lancée par Saddam Hussein, arabe sunnite, contre l'Iran dirigée par l'ayatollah Khomaini, perse chiite, et fait plus d'un million de morts sans qu'aucun des deux pays n'enregistre de victoire significative.
- La guerre en Afghanistan éclate en 1979 suite à l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS la même année. Ce pays soutient le régime socialiste au pouvoir qui est menacé par les milices tribales, armées par les États-Unis. L'URSS se retire en 1989.
Proche et Moyen-Orient depuis 1991
La chute de l'URSS marque la fin de la guerre froide, mais d'autres facteurs de tensions continuent de rendre la zone instable :
- L'islamisme radical (Iran, Hamas, Hezbollah libanais, Al Qaïda) y est très implanté.
- La guerre du Golfe est lancée en 1991 suite à l'invasion par Saddam Hussein du Koweït. Une coalition internationale, sous mandat de l'ONU, repousse les Irakiens.
Un processus de paix est engagé entre Palestiniens et Israéliens et aboutit à la signature des accords d'Oslo en 1993, mais les extrémistes des deux bords empêchent l'aboutissement du processus. Depuis, le processus est au point mort.
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis interviennent en Afghanistan (2001) et en Irak (2003) et accentuent l'instabilité de la région.
En 2010, le "printemps arabe" apporte l'espoir d'un processus de démocratisation dans les pays arabes. Il n'aboutit réellement qu'en Tunisie. En Libye, en Irak et en Syrie, les islamistes radicaux déstabilisent la région et s'approprient des régions entières qui passent sous leur contrôle.