Sommaire
IUne société inégalitaireALes trois ordresBLes inégalités entre les seigneurs et les paysans1Les droits des seigneurs2Les conditions de vie des paysansCLes révoltes et les contestations paysannesDLe XVIIIe siècle : vers une amélioration des conditions de vie des paysansIIDans les villes : croissance démographique, mutations économiques et tensionsALa croissance démographique des villesBLes mutations économiques dans les villesCLes tensions entre les riches et les pauvresIIIVers la fin de la société d'ordresAUne opposition croissante à la société d'ordres et à l'absolutisme1Les philosophes des Lumières et la remise en cause de la monarchie absolue2La diffusion des critiques de l'ordre établiBL'impossible réforme du royaume : les oppositions incessantes de la noblesse et du clergéLa société française des XVIIe et XVIIIe siècles n'est pas une société égalitaire : elle est divisée en ordres. Cette société d'ordres est dominée par le clergé et la noblesse. Les paysans, qui représentent plus de 80 % de la population, sont soumis à une forte pression fiscale, ce qui les conduit parfois à la révolte. Au cours du XVIIIe siècle, des mutations ont lieu. Les villes se développent, l'économie change. Pauvres et riches se côtoient de plus en plus dans les villes, et les tensions et les crispations sont de plus en plus importantes. Les bourgeois, qui font partie du tiers état, veulent autant de privilèges que les aristocrates. Les plus défavorisés s'insurgent davantage contre les inégalités. Ces tensions et le développement des idées des philosophes des Lumières permettent la remise en question de la société d'ordres.
Comment la société d'ordres est-elle remise en question entre les XVIIe et XVIIIe siècles ?
Une société inégalitaire
La société des XVIIe et XVIIIe siècles est divisée en trois ordres. Les membres du tiers état représentent 90 % de la population et vivent dans des conditions difficiles. La majeure partie d'entre eux sont des paysans qui subissent les privilèges des seigneurs. Cela mène à des révoltes. On note toutefois quelques améliorations de la vie des paysans au XVIIIe siècle.
Les trois ordres
Depuis le Moyen Âge, la société française est strictement hiérarchisée. On distingue trois catégories, trois « ordres » : le clergé, la noblesse et le tiers état.
- Le clergé : C'est l'ordre le plus prestigieux. Ses membres, les clercs, sont au service de Dieu. Ils assurent les services religieux, culturel et social.
- La noblesse : Elle est au service du roi pour qui elle se bat ; elle verse « l'impôt du sang ».
- Le tiers état : Il constitue plus de 90 % de la population du royaume ; il rassemble tous ceux qui ne sont ni nobles ni clercs. Ses membres sont soumis à l'impôt et doivent travailler pour subvenir à leurs besoins. Les paysans sont, de très loin, majoritaires au sein du tiers état qui compte aussi de grands bourgeois.
L'organisation sociale féodale en trois ordres
Les inégalités entre les seigneurs et les paysans
La société des XVIIe et XVIIIe siècles est majoritairement rurale. Les seigneurs possèdent des terres et ont des droits sur les paysans. Les conditions de travail des paysans sont très difficiles.
Les droits des seigneurs
Le seigneur terrien est un membre du clergé ou de l'aristocratie qui possède un ensemble de terres. Il a des droits sur les paysans qui travaillent sur ses terres.
Le seigneur exerce la justice sur l'étendue de sa seigneurie. Il règle les litiges qui opposent les paysans entre eux.
On appelle seigneurie l'ensemble de terres et de droits détenus par un seigneur. Plus la seigneurie est grande, plus le seigneur possède de richesses.
Les conditions de vie des paysans
Les conditions de vie des paysans sont difficiles, particulièrement les conditions de vie des serfs qui appartiennent au seigneur. Ils sont soumis à un travail fatiguant et doivent payer de nombreuses taxes, impôts et redevances aux seigneurs.
La terre du seigneur est divisée en deux parties :
- Une partie est confiée aux « tenanciers » : ce sont de riches laboureurs qui sont propriétaires de « train de labour » (charrue et animaux nécessaires pour labourer) et exploitent des tenures (terres confiées à un paysan).
- L'autre partie est mise en exploitation directe : c'est la réserve seigneuriale, mise en valeur par des serfs (paysans qui appartiennent au seigneur) qui sont astreints à des redevances particulières et ne sont pas libres.
Tenanciers et serfs sont astreints à la corvée. Il s'agit d'une forme de redevance due au seigneur par les paysans qui vivent sur ses terres. Elle s'acquitte en journées de travail pour le compte du seigneur.
Les paysans doivent acquitter des taxes et impôts, ce sont les redevances seigneuriales :
- Le cens : Impôt foncier par lequel l'exploitant tenancier reconnaît le seigneur comme propriétaire « éminent » de la terre.
- Le champart : Impôt en nature, le paysan verse une partie de sa récolte à son seigneur.
- Les banalités : Taxes d'usage pour utiliser le moulin seigneurial, le pressoir, le four, etc. Il faut acquitter un droit au seigneur qui en est propriétaire.
Les paysans sont également soumis aux redevances envers :
- l'Église, qui se matérialise sous la forme de la dîme, correspondant à 10 % du produit des récoltes ;
- le roi, qui se matérialise sous la forme de la taille et de la gabelle (impôt sur le sel).
Les révoltes et les contestations paysannes
Ces inégalités entre paysans et seigneurs provoquent de nombreuses révoltes et contestations au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.
Les révoltes peuvent être :
- des révoltes frumentaires, liées aux manques de denrées alimentaires ;
- des révoltes fiscales, liées aux prélèvements d'impôts, etc.
Ces mouvements de protestation visent en général à alléger le montant des redevances ou à protester contre les injustices et les abus de pouvoir.
L'historien Jean Nicolas, dans La Rébellion française, mouvements populaires et conscience sociale (1661-1789), dénombre plus de 8 500 mouvements de révolte entre 1661 et 1789.
La révolte des Nu-pieds
La révolte des Nu-pieds (ceux qui travaillent pieds nus dans les salines) en 1639 permet d'illustrer les tensions et les contestations de l'époque. Le roi Louis XIII et son ministre Richelieu décident d'instaurer la gabelle en Normandie. Jusqu'alors, la Normandie bénéficiait du privilège de quart-bouillon : un quart de la production de sel obtenue était donné au roi, les trois quarts restants étaient vendus librement.
Les prix du sel augmentent de manière importante au moment de cette instauration : au prix du sel s'ajoute donc la taxe de la gabelle. La révolte rassemble les Nu-pieds, les paysans, des membres du bas-clergé ou de la petite noblesse. Tous considèrent que l'imposition de la gabelle va contribuer à l'appauvrissement de la région.
Gentilshommes et magistrats plaident en faveur du maintien du privilège de quart-bouillon. Mais le roi et son ministre refusent de céder. En effet, depuis 1635, la France est engagée dans la guerre de Trente Ans et a besoin d'argent. La répression est brutale : des hommes en armes sont envoyés pour mater les révoltés et les privilèges des villes normandes sont abolis. Le parlement de Rouen est temporairement supprimé : le roi veut montrer qu'il tient la province assujettie.
Le mouvement des Nu-pieds est loin d'être exceptionnel : celui des Lustucru, en 1662, s'inscrit dans la même veine. Les Boulonnais refusent ainsi l'augmentation de la pression fiscale imposée par le jeune Louis XIV. Les campagnes se soulèvent avant d'être matées.
Le XVIIIe siècle : vers une amélioration des conditions de vie des paysans
Au XVIIIe siècle, les conditions de vie des paysans s'améliorent. Le taux de mortalité, et notamment le taux de mortalité infantile, diminue. Il y a également moins de guerres et moins d'instabilité financière dans le royaume. Les récoltes des paysans sont meilleures et les progrès techniques facilitent le travail.
Taux de mortalité
Le taux de mortalité est le nombre de morts pour 1 000 habitants sur une période donnée.
Taux de mortalité infantile
Le taux de mortalité infantile est le nombre d'enfants de moins d'un an morts pour 1 000 habitants.
Les récoltes sont meilleures après les famines de la période du « Grand Hiver » de 1709 durant laquelle les récoltes avaient été catastrophiques. Les techniques de culture s'améliorent, grâce à l'influence des physiocrates (des penseurs économiques qui considèrent que la terre, seule, est source de richesse et de prospérité) : les superficies mises en culture s'agrandissent, la diversité des productions s'accroît.
Dans les villes : croissance démographique, mutations économiques et tensions
Entre les XVIIe et XVIIIe siècles, les villes françaises se transforment. La croissance démographique urbaine est importante. Cette croissance démographique a un impact sur l'économie. Riches et pauvres se côtoient dans les villes, ce qui provoque de vives tensions entre les habitants défavorisés et ceux qui profitent des richesses.
La croissance démographique des villes
Dans les villes, le nombre d'habitants augmente considérablement entre les XVIIe et XVIIIe siècles. La croissance démographique s'explique en partie par l'accroissement naturel mais surtout par le solde migratoire : les ruraux quittent leurs champs pour venir travailler dans les villes.
Les citadins représentent 20 % de la population à la veille de la Révolution française : de 4 millions en 1700, ils sont passés à 6 millions en 1780.
Les mutations économiques dans les villes
La croissance démographique provoque des mutations économiques : les métiers sont organisés en corporations, de nouvelles structures de production apparaissent et le commerce se transforme.
Il existe de nombreuses activités économiques dans les villes comme l'artisanat et le « service ». Les métiers sont souvent organisés en corporations régies par des codes stricts qui en limitent l'accès et contrôlent l'exercice de la profession.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le gouvernement favorise l'émergence de nouvelles structures de production que l'on appelle « manufactures » : elles regroupent des individus sur un même site pour une production à plus grande échelle, moins artisanale. Cette évolution amorce la révolution industrielle du siècle suivant.
Le commerce se transforme. Les marchands détaillants se multiplient pour satisfaire les besoins d'une population croissante. Ils recourent à une main-d'œuvre qualifiée chargée de vendre les produits.
Le dynamisme urbain est particulièrement visible dans les villes portuaires comme Bordeaux et Nantes grâce à l'essor du commerce atlantique vers le Nouveau Monde. Les navires partent de ces ports chargés de denrées. Ils s'arrêtent ensuite en Afrique pour acquérir des esclaves qu'ils vendent en Amérique. Ces esclaves sont employés dans les plantations, exploitations agricoles coloniales spécialisées dans la production de sucre, de café ou de caoutchouc. Les navires quittent l'Amérique chargés de sucre, de café et d'autres produits exotiques. Ce « commerce triangulaire » fait la richesse et la puissance des armateurs nantais ou bordelais, qui se font construire d'imposants hôtels particuliers.
Les tensions entre les riches et les pauvres
Dans les villes, les plus pauvres et les plus riches se côtoient. Lors de périodes de crises, les tensions sont plus vives entre eux. Des émeutes ont lieu.
Dans les villes, les hôtels particuliers jouxtent des masures et des palais. La haute noblesse et la grande bourgeoisie côtoient ainsi les plus pauvres, qui vivent dans des lieux insalubres. Dans des villes comme Paris, on trouve :
- des banquiers qui côtoient la noblesse et vivent dans des demeures luxueuses ;
- des gens de robe comme les avocats ou les magistrats qui affichent une aisance financière plus modeste ;
- des maîtres artisans et des domestiques qui vivent plus modestement ;
- des mendiants qui sont dans la rue.
Paris est une ville où les riches s'affichent sans complexe, mais c'est aussi la ville où la pauvreté est la plus évidente et la plus visible. Le pourcentage de mendiants est considérable et croissant. Cette situation s'explique en partie par le fait que Paris produit une richesse dont les mendiants espèrent des retombées plus favorables que dans les bourgs des campagnes. Les hospices les prennent progressivement en charge mais les mendiants vivent surtout de la charité.
La noblesse constitue une petite minorité mais conserve une influence politique, économique et culturelle de premier ordre. La noblesse citadine, notamment parisienne, affiche une aisance financière par son mode de vie : hôtels particuliers, équipages luxueux, vie mondaine, etc. Elle participe au rituel de cour à Versailles et exerce sur le roi et ses ministres une pression afin de conserver ses privilèges. En face d'elle, la bourgeoisie citadine se développe et revendique de plus en plus les mêmes privilèges que les aristocrates. Les plus pauvres, eux, ont le sentiment d'être oubliés et de ne pas profiter des richesses qui se développent pourtant dans les villes.
Cette hétérogénéité sociale est source de vives tensions, particulièrement en période de pénurie alimentaire. Dès qu'une mauvaise récolte survient, le prix du pain augmente, plongeant les citadins les plus précaires dans une situation intenable. Des émeutes ont alors lieu. Les plus pauvres s'en prennent particulièrement à ceux que l'on appelle les « accapareurs » : on les soupçonne de profiter de la crise en stockant les grains afin de profiter de la montée des prix. En 1789, ce sont des émeutes liées à la hausse du prix du pain qui mènent à la Révolution française.
Vers la fin de la société d'ordres
Au XVIIIe siècle, de plus en plus de critiques à l'égard de cette société inégalitaire se font entendre, notamment dans le cercle des intellectuels, et surtout des philosophes des Lumières. Mais le régime en place ne parvient pas à se réformer car la noblesse et le clergé refusent de perdre leurs privilèges. Cela conduit à la convocation des États généraux du royaume en 1789.
Une opposition croissante à la société d'ordres et à l'absolutisme
Au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières critiquent la monarchie absolue et ses inégalités. Dans les salons qui peu à peu se multiplient, les intellectuels remettent en cause l'ordre établi.
Les philosophes des Lumières et la remise en cause de la monarchie absolue
Les philosophes des Lumières critiquent la monarchie absolue française et l'organisation politique et sociale du royaume. Ils s'efforcent de réfléchir à un nouveau modèle inspiré du modèle britannique. La publication d'ouvrages philosophiques, comme ceux de Voltaire, Montesquieu ou Rousseau permet la diffusion de ces débats.
- Montesquieu, dès 1748, publie De l'esprit des lois. Il préconise une séparation des pouvoirs qui va à l'encontre des pratiques de la monarchie française.
- Diderot, dans son article sur « l'Autorité politique » publié dans l'Encyclopédie, dénonce la tyrannie.
- Voltaire, au cours des années 1760, et à l'occasion de l'affaire Calas, milite activement pour la tolérance religieuse. Il va à l'encontre de la politique religieuse du roi qui, depuis 1685, ne reconnaît que la religion catholique en France.
- Rousseau considère que la souveraineté appartient au peuple qui peut la déléguer à un représentant. Elle n'appartient pas au roi par délégation divine. Ce principe de la souveraineté populaire ouvre la voie à la démocratie et alimente le débat sur le meilleur régime politique souhaitable.
La censure royale s'exerce mais les publications clandestines ou étrangères permettent aux idées neuves de se diffuser. Ces idées sont également reprises par des hommes de lettres.
« […] noblesse, fortune, un rang, des places […] ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus […]. À cela il faut ajouter la critique de la censure que Beaumarchais fait sienne, estimant, par Figaro interposé, que "sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur". »
Beaumarchais
Le Mariage de Figaro
1784
Beaumarchais prend position contre le maintien des privilèges.
La diffusion des critiques de l'ordre établi
Tout au long du XVIIIe siècle, des salons s'établissent. Ils sont souvent tenus par des femmes. Des intellectuels, des membres de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie s'y rassemblent pour échanger. Dans les cafés, on débat également sur les nouvelles idées des philosophes des Lumières et sur la situation du pays. On critique de plus en plus l'ordre établi.
Les femmes de la noblesse ou de la haute bourgeoisie rassemblent régulièrement l'élite intellectuelle et culturelle pour des échanges dans des salons. On les appelle des salonnières. Les salons apparaissent comme de rares lieux où l'influence des femmes se fait fortement sentir. Les salons de Madame de Tencin ou de Madame Geoffrin sont parmi les plus influents et les plus célèbres. Ils rassemblent des penseurs comme Diderot, Marmontel, Rousseau, Helvétius, etc. On débat des nouveaux ouvrages qui sortent, de la pensée des Lumières, mais également des sujets d'actualité. La société d'ordres est remise en cause. Elle paraît injuste et profondément inégalitaire. Dans les cafés, l'élite intellectuelle parisienne se retrouve pour débattre des mêmes sujets.
Le Procope, fondé en 1686, est l'un des premiers cafés de Paris : il sert de lieu de rendez-vous et de débat à toute l'élite intellectuelle parisienne du XVIIIe siècle.
L'impossible réforme du royaume : les oppositions incessantes de la noblesse et du clergé
Les tensions qui se développent au sein de la société française suscitent des réactions diverses de la part du pouvoir et des élites en général. Le royaume est instable : il fait face à une crise sociale majeure, mais également à une crise économique qu'il ne parvient pas à apaiser. Les réformes proposées sont sans cesse rejetées par la noblesse et le clergé qui refusent de perdre leurs privilèges. Louis XVI décide alors de convoquer les États généraux pour résoudre la situation. Cela va conduire à la Révolution française.
La monarchie française connaît d'importants problèmes financiers. Le financement de la guerre ou encore l'entretien de la haute noblesse coûtent des sommes colossales au roi. Plusieurs ministres tentent des réformes, comme Turgot. Nommé ministre en 1774, il initie une politique novatrice en réduisant le train de vie de la cour et en libéralisant l'économie :
- suppression des droits de douane intérieure sur les grains ;
- suppression des corporations ;
- suppression de la corvée, remplacée par un impôt général.
Mais l'opposition des nobles et du clergé est telle que Louis XVI doit le congédier en 1776 et annuler ses réformes. Necker, ministre des Finances, tente également des réformes :
- suppression du servage dans le domaine du roi ;
- interdiction de la question (torture) dans les procédures judiciaires ;
- instauration d'assemblées provinciales pour associer le tiers état à la gouvernance.
En 1781, il publie son Compte-rendu au roi dans lequel il pointe le déficit de la monarchie et le coût exorbitant des pensions versées aux courtisans. Une fois de plus, la noblesse et le clergé s'opposent à ces réformes et Louis XVI renvoie son ministre. C'est Calonne qui le remplace en 1783, mais il démissionne car la noblesse et le clergé refusent son nouvel impôt, la subvention territoriale. Son remplaçant, Loménie de Brienne, finit par démissionner en 1788.
Louis XVI est dans une situation très délicate, incapable de réformer un régime de plus en plus contesté. Il rappelle Necker et se laisse convaincre de convoquer, pour la première fois depuis 1614, les États généraux du royaume. Les lettres de convocation sont envoyées à la fin de l'année 1788 : les Français, par paroisse et par ordre, doivent désigner leurs représentants. Quelques centaines de représentants des trois ordres se retrouvent au château de Versailles le 5 mai 1789, dans la salle des Menus-Plaisirs. Ils doivent trouver des solutions au problème de déficit. Mais le tiers état compte bien transformer cette réunion en tribune pour faire avancer ses revendications politiques, sociales et économiques. La Révolution française se prépare.