Sommaire
ILes premiers ÉtatsAL'apparition des premiers États dans le croissant fertileBLes cités-États de MésopotamieCL'Égypte des pharaonsIILa naissance des premières écrituresAL'écriture en MésopotamieBLes hiéroglyphes en ÉgypteCLe rôle de l'écritureIIILe polythéismeALes croyances en MésopotamieBLa religion en ÉgypteIVSchéma bilanAu IIIe millénaire avant J.-C., les premiers États font leur apparition dans le Proche-Orient. En Mésopotamie, ce sont des cités-États dirigées par des rois tandis qu'en Égypte, il s'agit d'un grand royaume unifié dirigé par les pharaons. C'est dans ces régions qu'apparaissent les premières écritures à partir du IVe millénaire avant J.-C. Les populations de Mésopotamie et d'Égypte sont polythéistes : elles croient en plusieurs dieux.
Les premiers États
L'apparition des premiers États dans le croissant fertile
Le croissant fertile est une zone qui s'étend de l'Égypte à la Mésopotamie en passant par la Syrie. C'est dans cette région que débute la "révolution néolithique". En effet, la culture des céréales a pu se développer grâce à la présence de plusieurs fleuves permettant l'irrigation des terres cultivées (en grec, "Mésopotamie" signifie "entre les fleuves", car la Mésopotamie est située entre le Tigre et l'Euphrate). La sédentarisation et l'accroissement de la population ont donné naissance aux premiers villages, aux premières villes puis aux premiers États (en Mésopotamie et en Égypte).
Les cités-États de Mésopotamie
Au IIIe millénaire avant J.-C., les cités-États sont gouvernées par des rois. Leur pouvoir est héréditaire, c'est-à-dire qu'il se transmet de père en fils. Pour gouverner, les rois s'entourent de fonctionnaires sachant lire et écrire : des scribes. Ces rois permettent d'assurer l'ordre mais aussi de réaliser les constructions nécessaires au bon fonctionnement de la cité (palais, temples, murailles, ports, etc.). Certains d'entre eux se lancent dans des campagnes militaires afin d'accroître leurs territoires.
Sargon d'Akkad crée un empire vers 2300 avant J.-C.
Ur-Nammu, roi de la cité d'Ur, conquiert une multitude de cités-États vers 2100 avant J.-C.
Cité-État
Une cité-État est un État indépendant composé d'une ville et de sa campagne environnante.
La cité-État d'Ur se situe sur les bords de l'Euphrate. Elle comprend une ville et la campagne environnante, elle est dirigée par des rois héréditaires dont le plus célèbre est le roi Ur-Nammu.
La cité d'Ur
L'Égypte des pharaons
En Égypte, il ne s'agit pas de cités-États, mais d'un État unique. En effet, depuis 3100 avant J.-C., le pharaon Narmer unifie l'Égypte et en fait un grand royaume.
Le pharaon est considéré comme un dieu par les Égyptiens. Il dispose d'un pouvoir absolu et s'entoure de nombreux fonctionnaires qui sont sous ses ordres et l'aident à contrôler le pays :
- Le vizir est le premier personnage en dessous du roi, il dirige les fonctionnaires.
- Dans chaque province, les gouverneurs représentent le pharaon.
- Les scribes jouent un rôle essentiel. Ils accomplissent les différentes tâches administratives, tiennent les comptes et enregistrent les décisions.
L'Orient ancien
La naissance des premières écritures
L'écriture en Mésopotamie
L'écriture est née vers 3300 avant J.-C., dans le Sud de la Mésopotamie. Elle est d'abord utilisée par des marchands souhaitant identifier des marchandises stockées dans des amphores ou tenir des listes de comptes. À l'aide d'un roseau taillé en pointe, appelé calame, les scribes appuient sur des tablettes d'argile humide afin d'y laisser des traces : c'est la naissance des premières écritures.
Ces premiers symboles sont des dessins appelés pictogrammes. La pratique de l'écriture se développe et permet par la suite d'exprimer aussi des idées abstraites. Les écritures évoluent ensuite vers les signes cunéiformes (en forme de coins), qui sont plus complexes et nécessitent une plus grande pratique.
Écriture cunéiforme sur un poids en diorite
© Wikimedia Commons
Les hiéroglyphes en Égypte
En Égypte, les hiéroglyphes sont utilisés vers la fin du IVe millénaire avant J.-C. L'écriture est considérée par les Égyptiens comme un don des dieux ; le mot "hiéroglyphe" signifie d'ailleurs "écriture sacrée".
Ces signes sont peints sur des murs ou sur des papyrus.
Une forme simplifiée de hiéroglyphes se développe : l'écriture hiératique.
Hiéroglyphes gravés sur la stèle d'Intef au musée du Louvre
© Wikimedia Commons
Le rôle de l'écriture
L'écriture remplit plusieurs fonctions essentielles :
- Elle a un rôle économique, car elle permet aux marchands de tenir des comptes, de faire des inventaires ou encore de rédiger des contrats.
- Elle est un instrument de pouvoir car elle permet aux États de publier les lois et de les faire connaître à tous les habitants. Ur-Nammu publie un code de lois (le plus ancien retrouvé à ce jour) qui indique les sanctions encourues en cas de non-respect de la loi.
- Elle assure un rôle religieux puisqu'elle permet de transmettre les mythes et de décorer les tombeaux.
- Enfin, elle permet aux personnes de communiquer à distance et offre à l'humanité une multitude de possibilités.
L'Épopée de Gilgamesh a été rédigée en Mésopotamie au début du IIe millénaire avant J.-C. Il s'agit des aventures d'un roi mythique de la ville d'Uruk, dénommé Gilgamesh. Pour faire cesser les actes tyranniques de ce roi, les dieux créent Enkidu, un être d'argile. L'affrontement entre les deux ne désigne aucun vainqueur et ils deviennent finalement amis. Ensemble, ils accomplissent de hauts faits, dont celui d'aller chercher un cèdre du Liban après avoir affronté des créatures fantastiques. Pour leur faire payer leur arrogance, les dieux tuent Enkidu. À partir de ce moment, Gilgamesh, accablé par la mort de son ami et amant, part à la recherche de l'immortalité. Après avoir échoué dans sa quête, il se rend finalement à Uruk où il mène une vie paisible.
Le polythéisme
Les croyances en Mésopotamie
Les habitants de Mésopotamie sont polythéistes, c'est-à-dire qu'ils croient en plusieurs dieux d'apparence humaine. Ils considèrent que la vie dans son ensemble est déterminée par les dieux. Cela explique pourquoi ils font preuve d'une grande ferveur religieuse.
Le principal bâtiment religieux des cités-États de Mésopotamie est une ziggourat. Il s'agit d'une tour destinée au culte du dieu de la cité, dans laquelle on pratique des cérémonies, dont les sacrifices.
- Nanna est le dieu de la Lune.
- Enlil est le dieu du vent.
- An est le dieu du ciel.
Reconstitution de la ziggourat d'Ur
La religion en Égypte
Les Égyptiens accordent une grande place à la religion :
- De nombreux temples sont construits.
- Régulièrement, des offrandes sont faites aux dieux.
- À l'intérieur des temples, des musiciens doivent jouer pour les dieux.
- Les Égyptiens pensent que leur âme est pesée après leur mort. Si un individu n'a pas commis trop de méfaits, son âme sera légère et il pourra rejoindre le royaume d'Osiris. Dans le cas contraire, c'est la damnation qui attendra son âme lourde.
Les pyramides témoignent de la ferveur religieuse des Égyptiens mais aussi de la puissance du pouvoir du pharaon. En effet, elles sont construites pour servir de tombeau au pharaon et impliquent un travail colossal.
- Osiris est le dieu des morts et de la renaissance de la végétation.
- Horus est le dieu de la guerre et du ciel.
- Anubis est le dieu de la protection des morts et de la momification.
Le peuple égyptien accorde une grande place au culte afin que les dieux l'aident au quotidien et dans l'au-delà.
La pesée des âmes et la vie éternelle
Extrait du Livre des morts (vers 1400 avant J.-C.). John Bodsworth via Wikimedia Commons