Sommaire
IL'esprit des LumièresAUn nouveau courant de penséeBUn nouvel esprit scientifiqueIILa critique de la sociétéALa défense des libertésBLa critique des privilègesCLa remise en cause de la monarchie absolueIIILa diffusion des idées des LumièresAL'EncyclopédieBLa circulation des idées des LumièresIVSchéma bilanAu XVIIIe siècle, des savants et des philosophes défendent une nouvelle manière de penser qui s'appuie sur la raison. La science profite de cette évolution, et des découvertes sont réalisées.
Les intellectuels des Lumières critiquent les monarchies absolues. Ils prônent également les libertés individuelles et contestent les privilèges de la société d'ordres.
Malgré la censure, les ouvrages des philosophes, dont l'Encyclopédie, connaissent un succès certain auprès des classes cultivées. Les penseurs des Lumières correspondent, se rencontrent et débattent dans de nombreuses villes européennes.
L'esprit des Lumières
Un nouveau courant de pensée
Dans l'Europe du XVIIIe siècle, les Lumières, mouvement réunissant des savants et des philosophes, défendent une nouvelle manière de penser :
- Toutes les idées sur le monde doivent être remises en cause et réexaminées.
- L'objectif est de comprendre le monde en utilisant la raison et les sciences.
- Diderot écrit qu'il faut "éclairer toutes choses à la lumière de la raison".
- Le fonctionnement de la société est aussi remis en cause.
Un nouvel esprit scientifique
Cette nouvelle manière de penser permet de faire des progrès dans le domaine de la science. Des découvertes sont faites :
- Le chimiste Antoine Lavoisier et son épouse découvrent la composition de l'air.
- Le physicien Benjamin Franklin prouve, grâce à des expériences, que la foudre est un phénomène électrique.
- Des progrès sont aussi réalisés en astronomie, en botanique, etc.
Afin de mettre le savoir à la portée du plus grand nombre, les scientifiques écrivent des ouvrages de vulgarisation comme l'Encyclopédie.
Antoine Lavoisier, entouré de ses instruments de recherche
© Louis Jean Desire Delaistre via Wikimedia Commons
La critique de la société
La défense des libertés
Les Lumières dénoncent le manque de liberté dans la majorité des États en Europe :
- Pour les philosophes, ces libertés constituent les "droits naturels" de l'homme.
- Ils souhaitent la tolérance religieuse. Voltaire écrit le Traité sur la tolérance en 1763 après la condamnation injuste du protestant Jean Calas.
- Ils veulent la liberté d'opinion et d'expression et défendent la liberté de la presse et la liberté de réunion.
- Ils défendent aussi la liberté d'entreprendre.
- Voltaire critique également les abus du système esclavagiste.
Candide, héros d'un conte de Voltaire, face au nègre esclave atrocement mutilé par son propriétaire, lui dit : "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe."
© Jean-Michel Moreau via Wikimedia Commons
La critique des privilèges
Comme sur le reste du continent, la société française est une société d'ordres inégalitaire :
- La noblesse et le clergé constituent des ordres privilégiés. À ce titre, ils ne paient pas d'impôt direct.
- Le tiers état paie la majorité des impôts.
Les philosophes, comme Voltaire, Rousseau ou Diderot, critiquent la société d'ordres et les privilèges.
La remise en cause de la monarchie absolue
La monarchie absolue, dans laquelle le roi détient tous les pouvoirs, est dénoncée par les philosophes des Lumières :
- Montesquieu est influencé par la monarchie parlementaire anglaise. Dans De l'esprit des lois, en 1748, il propose une séparation des pouvoirs afin d'éviter la concentration du pouvoir entre les mains d'une seule personne.
- Rousseau, dans Du contrat social, en 1762, écrit que la loi doit être l'expression de la volonté générale, c'est-à-dire de tous les hommes. Pour lui, un gouvernement ne doit être que le représentant du peuple.
Séparation des pouvoirs
La séparation des pouvoirs consiste à diviser les fonctions d'un État en plusieurs pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) afin d'éviter que le pouvoir, entre les mains d'une seule personne, ne soit arbitraire.
La diffusion des idées des Lumières
L'Encyclopédie
L'Encyclopédie (1751 - 1772) est la plus importante entreprise de publication réalisée au XVIIIe siècle :
- Le philosophe Denis Diderot et le mathématicien d'Alembert ont dirigé la réalisation de cet ouvrage.
- Elle est composée de 28 volumes, dont 17 volumes d'articles et 11 planches illustrées.
- L'objectif est de rassembler l'ensemble des connaissances disponibles et de les mettre à la portée de tous.
- L'Encyclopédie répand les idées des Lumières ainsi que leurs théories sur la société et le pouvoir.
L'Encyclopédie rencontre un certain succès auprès des classes cultivées, mais du fait de ses idées jugées subversives, le roi Louis XV censure l'ouvrage. La publication se poursuit clandestinement.
Censure
La censure s'applique lorsqu'un État contrôle les livres, les journaux avant leur impression, afin de vérifier qu'ils ne contiennent rien que le roi interdit. La publication de certains ouvrages peut être empêchée.
Planche de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
© bnf via Wikimedia Commons
La circulation des idées des Lumières
Les idées des Lumières circulent dans toute l'Europe :
- Les savants et les philosophes correspondent.
- De nouveaux lieux de débats apparaissent, tels que les librairies, les académies et les salons.
- Dans les salons, les philosophes rencontrent des membres du tiers état, de la noblesse et du clergé ouverts aux idées des Lumières.
- Des despotes éclairés accueillent des philosophes dans leur cour.
On observe, en France notamment, la constitution d'une opinion publique qui critique la société.
En Amérique aussi, les idées des Lumières ont une influence.
Salon
Un salon est un lieu de réunion chez un riche particulier où l'élite cultivée se rencontre pour échanger des idées et se distraire.
Au XVIIIe siècle, Mme Geoffrin reçoit chez elle des philosophes et des artistes comme Diderot, Marivaux, ou encore Helvétius.
Despote éclairé
Un despote éclairé est un souverain de droit divin qui prétend gouverner grâce à l'usage de la raison.
Frédéric II de Prusse prétend être un despote éclairé. Il fait d'ailleurs venir Voltaire à sa cour.
Anicet Charles Gabriel Lemonnier, Une soirée chez Madame Geoffrin, 1812.
Anicet Charles Gabriel Lemonnier, Une soirée chez Madame Geoffrin, 1812, © Mu via Wikimedia Commons.