Sommaire
IL'industrialisation de l'EuropeALa révolution industrielle : une révolution économiqueBLes lieux de l'industrialisationIIUne société et des idéologies nouvellesABourgeoisie, classe moyenne et prolétariatBLa naissance de nouvelles idéologiesCLes révolutions de 1848IIIEssor démographique et émigrationALa transition démographiqueBL'émigration européenneIVSchéma bilanL'industrialisation, par l'intervention de la machine dans la production, rend le travail plus productif et permet le développement de secteurs industriels comme le textile ou la sidérurgie.
Cette "révolution industrielle" débute en Angleterre, se répand en Europe du Nord-Ouest et aux États-Unis. Des régions se spécialisent dans l'industrie et ce phénomène d'industrialisation provoque l'exode rural et le développement des villes.
Le système économique se transforme avec l'émergence du capitalisme. La bourgeoisie se développe, les classes moyennes apparaissent et les ouvriers sont de plus en plus nombreux.
De nouvelles idéologies se constituent : le libéralisme triomphe, le socialisme et le syndicalisme sont revendiqués par les ouvriers et l'Église propose aussi sa théorie sociale. Les révolutions de 1848, en France et en Europe, ont pour objectif d'acquérir de nouveaux droits.
L'industrialisation de l'Europe
La révolution industrielle : une révolution économique
L'amélioration de la machine à vapeur par James Watt en 1769 permet d'utiliser une nouvelle force, la force mécanique. L'utilisation de la machine à vapeur permet le développement de nombreux secteurs économiques et plus particulièrement le textile, les mines d'extraction du charbon, la sidérurgie (transformation des métaux). Les transports deviennent beaucoup plus rapides et accessibles. Ce phénomène s'appelle la révolution industrielle.
D'autres innovations sont utilisées dans l'industrie et permettent l'émergence de nouveaux secteurs industriels à la fin du XIXe siècle. Il s'agit de la deuxième révolution industrielle :
- Le moteur à explosion apparaît et nécessite l'utilisation du pétrole.
- L'utilisation de l'électricité se développe.
- Les secteurs de la chimie et de l'automobile font leur apparition.
James Watt, perfectionnement de la machine de Newcomen
© Vieux têtard via Wikimedia Commons
Les lieux de l'industrialisation
L'industrialisation débute dans le Nord-Ouest de l'Europe :
- L'Angleterre est le point de départ.
- La France, la Belgique et l'Allemagne s'industrialisent à leur tour.
- Le Nord-Est des États-Unis suit ce phénomène à la fin du XIXe siècle.
Les paysages sont transformés par l'industrialisation, qui se développe d'abord dans les régions riches en charbon. On parle des "pays noirs". Les usines et les mines modifient le paysage. Les villes grossissent et les sociétés deviennent de plus en plus urbaines.
Le Lancashire en Angleterre, le Nord de la France, la Lorraine, la Ruhr en Allemagne sont des pays noirs.
Les régions industrielles dans le monde à la fin du XIXe siècle
Une société et des idéologies nouvelles
Bourgeoisie, classe moyenne et prolétariat
La bourgeoisie est composée de familles enrichies grâce à l'industrialisation :
- Les grands banquiers accumulent de véritables fortunes.
- Les grands patrons, comme Schneider au Creusot ou Krupp en Allemagne, font partie de la grande bourgeoisie.
- Les grands commerçants et les négociants profitent aussi de l'industrialisation et du développement du commerce.
La classe moyenne fait aussi son apparition dans le cadre de l'industrialisation et des nouveaux métiers qui en découlent. Sa composition est variée et hétérogène : des petits patrons, des fonctionnaires, des médecins, des avocats, des journalistes, des boutiquiers.
L'industrialisation nécessite beaucoup de main-d'œuvre. Les usines embauchent des ouvriers, aussi appelés prolétaires. Ils sont de plus en plus nombreux et vivent dans des conditions très difficiles.
La naissance de nouvelles idéologies
Théorisé par Adam Smith, le libéralisme est l'idéologie dominante au XIXe siècle. Il tient pour principe que chaque entrepreneur doit pouvoir être libre d'agir comme il l'entend et doit pouvoir déterminer lui-même les conditions de travail de ses ouvriers. Ainsi, l'État doit intervenir le moins possible dans la vie économique.
L'objectif du libéralisme est de permettre de réaliser le plus de profit possible. Selon la théorie libérale, cet enrichissement des entrepreneurs se répercute ensuite sur la société grâce à l'activité économique qu'ils produisent, grâce aux emplois qu'ils créent. Leur enrichissement permet l'enrichissement de la société.
Les socialistes contestent le système capitaliste. Karl Marx et Engels sont les principaux théoriciens de ce mouvement. Ils écrivent en 1848 le Manifeste du Parti communiste. Ils dénoncent les inégalités et la difficile condition ouvrière. Ils considèrent que la bourgeoisie exploite la classe ouvrière. Marx prône la lutte des classes, c'est-à-dire la révolution, qui permettrait de mettre en place une société communiste dans laquelle il n'y aurait plus d'injustice sociale.
Les syndicats sont des organisations qui luttent aux côtés des travailleurs pour l'amélioration de leurs conditions. Ils utilisent les grèves et les manifestations pour faire pression sur les entrepreneurs.
L'Église, par l'intermédiaire du pape Léon XIII, dénonce le socialisme mais aussi le sort réservé aux ouvriers les plus pauvres dans un texte en 1891 : l'encyclique Rerum novarum.
Les révolutions de 1848
La France, en 1848, subit une importante crise économique qui touche particulièrement Paris avec une hausse du chômage et un appauvrissement de la population.
La crise est aussi politique : en effet, de nombreux Parisiens n'acceptent plus le suffrage censitaire, qui accordait le droit de vote seulement aux classes les plus aisées.
Au cours du règne de Louis-Philippe, plusieurs insurrections ont agité Paris, mais le gouvernement avait toujours réussi à y mettre un terme. L'interdiction des banquets républicains est le point de départ de la révolution de 1848 (de janvier à février 1848). Les républicains prennent le pouvoir. Des ateliers de travail sont créés pour venir en aide aux chômeurs, le suffrage universel est instauré et l'esclavage est définitivement aboli. La révolution parisienne a un retentissement dans toute l'Europe. Des nations, dominées par d'autres pays, réclament leur indépendance et des libertés politiques. On parle du "printemps des peuples" pour désigner ce mouvement.
Mais en France comme en Europe, les révolutions échouent :
- Louis-Napoléon Bonaparte prend le pouvoir en France et instaure le Second Empire.
- Les révolutions européennes sont réprimées par les monarques. On appelle cette période l'"automne des rois".
Malgré l'échec des révolutions de 1848, les populations se sont soulevées pour obtenir des droits sociaux en France et des libertés en Europe.
Essor démographique et émigration
La transition démographique
À partir du XVIIIe siècle, la population européenne connaît un essor significatif, cela s'explique par le processus de transition démographique. La population passe ainsi de 120 millions d'habitants au début du XVIIIe siècle à 420 millions à la fin du XIXe siècle :
- Tout d'abord, la mortalité commence à chuter, pour plusieurs raisons. D'abord, l'hygiénisme, c'est-à-dire l'incitation des pouvoirs publics à une meilleure hygiène dans l'espace public et l'espace privé se généralise. Ensuite, les progrès agricoles, notamment l'utilisation d'engrais, et les progrès économiques (industrialisation de l'Europe et développement des échanges) permettent de mieux nourrir la population. Enfin, la médecine progresse (invention des vaccins et découverte des microbes).
- Les populations européennes connaissent alors une forte croissance, car la baisse de la mortalité s'accompagne du maintien d'une natalité élevée et provoque un fort accroissement naturel.
- Enfin, les sociétés achèvent leur processus de transition démographique : la natalité baisse, de même que l'accroissement naturel.
La transition démographique
L'émigration européenne
L'augmentation de la population, la pauvreté et le manque de travail dans certaines régions européennes poussent de nombreux Européens à émigrer. Au XIXe siècle, ce sont près de 60 millions d'Européens qui émigrent.
Au début du XIXe siècle, l'émigration est surtout le fait des populations du Nord et de l'Est de l'Europe. À partir des années 1880, les migrations proviennent majoritairement de l'Europe du Sud. La France est une exception, elle ne fournit que peu de migrants.
Les pays d'arrivée se situent dans le monde entier et surtout dans les "pays neufs" :
- Les États-Unis sont le premier pays d'accueil avec plus de 20 millions d'immigrés de 1820 à 1900. Puis viennent le Canada, l'Argentine et le Brésil.
- L'Australie est aussi une terre d'immigration.
- La construction des empires coloniaux attire, dans une moindre mesure, des migrants en Asie et en Afrique (Algérie et Afrique du Sud).
- La France accueille aussi des migrants venus d'Europe.