Sommaire
ILes États-Unis et le monde de 1918 à 1945ALes États-Unis en 19181Les principes wilsoniens2Les États-Unis et le monde dans les années 1920BIsolationnisme et interventionnisme1L'isolationnisme après 19292La participation à la Seconde Guerre mondiale3Les États-Unis en 1945IILes États-Unis dans la guerre froideALes États-Unis, leader du bloc de l'Ouest1Les débuts de la guerre froide2Coexistence pacifique et détente3Le soft power américainBLes États-Unis et la fin de la guerre froide1La puissance américaine affaiblie2Les États-Unis gagnent la guerre froideIIILes États-Unis depuis 1991AUn nouvel ordre mondialBLes États-Unis depuis 20011Les attentats du 11 septembre 20012L'Amérique en difficulté3Le retour du multilatéralisme ?Les États-Unis, au début du XXe siècle, sont une puissance isolationniste, ils ne veulent pas intervenir dans les affaires internationales. La Première Guerre mondiale menace leurs intérêts et les pousse à intervenir dans le conflit. Au lendemain de la guerre, Wilson est un acteur essentiel de la rédaction des traités de paix et il veut instaurer une sécurité collective avec ses quatorze points. Cependant, les traités ne sont pas ratifiés par les États-Unis et les Américains n'adhèrent pas à la SDN. Durant les années 1920, les États-Unis interviennent peu dans les affaires internationales et lorsqu'ils le font c'est pour protéger leurs intérêts. Ils pratiquent la « diplomatie du dollar ». La crise de 1929 les conforte dans leur position non-interventionniste. Ils interviennent pourtant dans la Seconde Guerre mondiale et deviennent « l'arsenal des démocraties ».
À la fin de la guerre, les États-Unis sont de loin le pays le plus puissant au monde et jouissent d'un très grand prestige. La guerre froide les pousse dans une confrontation indirecte avec l'URSS, et ils interviennent dans de nombreux conflits afin d'empêcher la propagation du communisme. La crise des fusées de Cuba amène une période de détente mais ne signifie pas la fin des tensions. Les États-Unis interviennent massivement au Vietnam. Durant les années 1970, les États-Unis affrontent des critiques quant à leur politique et marquent un recul sur la scène internationale. Le retour de Reagan en 1981 permet un retour offensif des États-Unis puis la guerre froide se termine en 1991.
Les États-Unis, devenus une hyperpuissance, apparaissent alors comme les garants d'un « nouvel ordre » mondial et prônent le multilatéralisme. Pourtant, les attentats du 11 septembre 2001 ont pour conséquence un retour de l'unilatéralisme des Américains qui veulent défendre leurs intérêts. Les critiques à leur encontre et les difficultés qu'ils rencontrent poussent l'administration Obama à changer de politique. Cependant, les critiques contre les États-Unis demeurent.
Les États-Unis et le monde de 1918 à 1945
Les États-Unis en 1918
Les principes wilsoniens
Au début de la Première Guerre mondiale, les États-Unis sont isolationnistes, c'est-à-dire qu'ils ont pour politique de ne pas intervenir à l'international et de protéger leurs intérêts nationaux.
Isolationnisme
L'isolationnisme est une politique qui consiste pour un État à ne pas intervenir à l'étranger et à se concentrer sur ses propres intérêts.
L'opinion américaine est depuis le XIXe siècle majoritairement partisane de l'isolationnisme. Wilson, qui permet l'intervention des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, le fait pour défendre les intérêts américains car il est isolationniste. En 1916, il est réélu pour son second mandat avec le slogan « il nous a gardés hors de la guerre ».
Le président de l'époque, Woodrow Wilson, est d'ailleurs réélu en 1916 pour un second mandat avec le slogan « il nous a gardés hors de la guerre ».
Les États-Unis interviennent toutefois aux côtés de la France et du Royaume-Uni en 1917, suite à la guerre sous-marine qui menace leurs intérêts et au projet allemand de faire intervenir le Mexique dans la guerre. Leur mobilisation permet la victoire sur l'Allemagne.
À la Conférence de Versailles entre 1919 et 1920, Wilson donne sa vision des relations internationales. Il l'expose dans un texte, les « quatorze points », afin d'assurer la paix collective et de promouvoir une nouvelle manière de gérer les relations entre les pays.
Il veut mettre en place les conditions assurant une « sécurité collective ».
- Il milite pour « le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Il pense que les frontières ne doivent pas être dessinées en fonction du rapport de force entre les puissances mais en fonction du souhait des peuples.
- Par ailleurs, il souhaite créer une organisation internationale permettant le maintien de la paix. C'est ainsi que naît la Société des Nations (ou SDN), avec pour mission de gérer les tensions par l'arbitrage collectif.
Cependant l'action de Wilson est un échec. De nombreux peuples sont intégrés dans des États dans lesquels ils deviennent des minorités et l'Allemagne est coupée en deux par le corridor de Dantzig, destiné à fournir un accès à la mer aux Polonais. Les Allemands n'auront de cesse de critiquer ce traité qu'ils qualifient de diktat.
De plus, le Sénat américain ne ratifie pas le traité de Versailles et refuse l'adhésion à la SDN.
Les États-Unis et le monde dans les années 1920
Les États-Unis sont la première puissance économique en 1918.
Au début des années 1920, ils détiennent environ 50 % du stock mondial d'or et réalisent le tiers des investissements internationaux.
Ils n'interviennent quasiment pas à l'étranger sauf pour défendre leurs intérêts. Leur principale ambition internationale est de garantir la liberté du commerce et l'accès à la prospérité pour endiguer les risques de guerre.
Ils utilisent leur puissance économique pour garantir la paix en Europe, cela s'appelle la « diplomatie du dollar ». Ils font pression sur la France afin qu'elle accepte l'abandon des paiements allemands pour les dégâts causés lors de la Première Guerre mondiale. Les plans Dawes en 1924 et Young en 1929 règlent définitivement la question des réparations et intègrent l'Allemagne dans les relations internationales. Les deux responsables des affaires extérieures américain et français permettent la signature par 63 États du pacte Briand-Kellogg en 1928. La guerre devient « hors la loi ».
Isolationnisme et interventionnisme
L'isolationnisme après 1929
Le 24 octobre 1929, le krach de Wall Street plonge les États-Unis dans une crise économique qui entraîne une importante déflation et une explosion du chômage.
La crise pousse les Américains à augmenter leurs droits de douane et à rapatrier leurs capitaux investis à l'étranger. Cette politique emporte les Européens, et surtout les Allemands, dans la crise.
La priorité des Américains est donnée au redressement économique de leur pays qui est permis grâce à l'élection de Roosevelt en 1933 et à sa politique keynésienne du New Deal (l'État stimule l'économie en investissant massivement).
Dans ce contexte économique difficile, le problème des dettes européennes contractées pendant la guerre et non remboursées devient un sujet polémique au sein de l'opinion publique américaine. Il renforce l'idée que le pays doit rester loin des affaires du continent européen. Ainsi, la première loi de neutralité est votée en 1935 après l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie. Deux autres lois suivent en 1936 et en 1937.
À cela s'ajoute la clause Cash and Carry qui précise que pour acheter des armes aux États-Unis un pays doit en assurer lui-même le transport et les payer au comptant. Cela permet aux États-Unis de rester à l'écart des tensions qui touchent l'Europe.
La participation à la Seconde Guerre mondiale
Malgré leur volonté isolationniste initiale, les États-Unis s'impliquent progressivement dans la Seconde Guerre mondiale. En mars 1941, les États-Unis votent, après de longs débats, la loi prêt-bail permettant de fournir du matériel aux Britanniques sans entrer directement dans le conflit. En août 1941, Roosevelt et Churchill signent la Charte de l'Atlantique.
L'événement déclencheur se déroule le 7 décembre 1941, lorsque les États-Unis sont touchés par les Japonais sur leur sol lors de l'attaque de Pearl Harbor.
Les États-Unis mettent alors en place le Victory Program qui mobilisent toutes les forces du pays dans le conflit. Ils deviennent rapidement l'« arsenal des démocraties » et interviennent dans le Pacifique contre les Japonais.
En 1944, dans le cadre de l'opération Overlord, les États-Unis débarquent en Normandie. Le 8 mai 1945, l'Allemagne capitule alors que le conflit avec le Japon continue. Le président Truman fait usage de la bombe atomique à Hiroshima le 6 août 1945 et à Nagasaki le 9 août 1945, obtenant la capitulation du Japon.
Les États-Unis en 1945
À l'issue du conflit, les États-Unis confirment leur rôle de première puissance mondiale.
- Ils possèdent les deux tiers des réserves mondiales d'or.
- Ils sont à l'origine de la moitié de la production industrielle mondiale.
- Ils sont la seule puissance à posséder l'arme nucléaire.
- Leur intervention décisive dans la guerre leur donne un grand prestige.
Ils appliquent désormais une politique interventionniste : ils souhaitent un monde pacifié dont ils édictent les règles.
- En 1945, les conférences tripartites (avec le Royaume-Uni et l'URSS) de Yalta et de Potsdam fixent les conditions du nouvel ordre mondial au lendemain de la guerre.
- La signature de la Charte de San Francisco en juin 1945 permet la création de l'ONU, l'Organisation des Nations unies.
Les États-Unis dominent la création des institutions internationales économiques au lendemain de la guerre. Les accords de Bretton Woods en 1944 permettent la création du Fonds monétaire international (FMI) qui garantit le Système monétaire international (ou SMI). Les monnaies sont indexées sur le dollar qui est lui-même indexé sur l'or. Ce système permet la stabilité des monnaies et fait du dollar la monnaie internationale.
En 1947, les États-Unis jouent un rôle prépondérant dans la création du GATT dont l'objectif est de limiter les entraves aux échanges commerciaux internationaux.
Les États-Unis dans la guerre froide
Les États-Unis, leader du bloc de l'Ouest
Les débuts de la guerre froide
Rapidement, après la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide s'installe. Elle oppose les États-Unis « défenseur du monde libre » et l'URSS communiste.
Au lendemain de la guerre, les pays libérés par l'Armée rouge deviennent communistes.
Truman fait face à cet expansionnisme soviétique et édicte la théorie du containment (ou « endiguement » en français) qui vise à stopper la propagation du communisme. Le plan Marshall est mis en place afin d'aider financièrement les pays qui le souhaitent. Seize pays de l'Europe de l'Ouest acceptent.
Suite à la création du Deutsche Mark en Allemagne de l'Ouest (qui préfigure la naissance de la RFA), Staline décide la mise en place du blocus de Berlin en 1948. En réaction, les États-Unis organisent un pont aérien afin d'approvisionner la partie ouest de la ville.
En Asie, les États-Unis interviennent en Corée et aident les Français, impliqués dans la guerre d'Indochine pour lutter contre le communisme. Ils énoncent la théorie du refoulement (rollback) qui ne consiste plus seulement à stopper la progression des soviétiques mais à les faire reculer. Ainsi, John Foster Dulles, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, théorise la doctrine des représailles massives.
Endiguement
L'endiguement (containment) est une théorie politique des États-Unis au début de la guerre froide qui consiste à stopper l'expansion soviétique en intervenant dans les pays menacés de devenir communistes.
L'intervention américaine dans la guerre de Corée permet de stopper la progression des communistes, cette intervention est programmée dans le cadre de l'endiguement.
Doctrine des représailles massives
La doctrine des représailles massives (ou doctrine Dulles) consiste à répondre de manière massive avec l'utilisation de l'arme nucléaire contre un pays qui attaquerait un membre de l'OTAN.
Selon certaines sources, Dulles aurait proposé aux Français l'utilisation de l'arme atomique dans le conflit contre les Viêt-minh en Indochine.
En 1949, l'URSS réalise ses premiers essais nucléaires et entre dans une « course à l'armement » avec les États-Unis. Ces derniers mettent alors en place des alliances militaires afin de contrer les Soviétiques dont la puissance augmente :
- L'OTAN est créée en 1949. Il s'agit d'une organisation militaire qui rassemble de nombreux pays occidentaux pour la défense de l'Amérique du Nord et de l'Europe de l'Ouest.
- En 1954, l'Union de l'Europe occidentale (UEO) permet le réarmement de l'Allemagne de l'Ouest dans une union militaire européenne affiliée au bloc de l'Ouest.
- L'ANZUS en 1951 rassemble dans une union militaire l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
- Le pacte de Bagdad en 1955 allie aux Américains et aux Britanniques, le Pakistan, la Turquie et l'Iran.
L'URSS riposte en instaurant le pacte de Varsovie, alliance militaire qu'elle domine.
Coexistence pacifique et détente
La mort de Staline en 1953 permet une relative amélioration des rapports entre les deux Grands et inaugure la période de la coexistence pacifique.
Cela ne signifie pas la fin de l'opposition. En effet, la construction du mur de Berlin en 1961 provoque un regain de tension entre l'URSS et les États-Unis. Elle est suivie de la crise des missiles de Cuba en 1962, remportée par les États-Unis.
Suite à cette grave crise, les États-Unis et l'URSS prennent conscience de leur possibilité de destruction mutuelle et inaugurent une période qualifiée de Détente. Les États-Unis abandonnent alors la « théorie des représailles massives » et deviennent plus modérés face aux communistes. Kennedy élabore la théorie de la riposte graduée qui vise à répondre de manière adaptée à une potentielle menace.
Les deux adversaires entament des négociations pour stopper la course à l'armement dès les années 1960 et signent les accords de désarmement SALT I en 1972 et SALT II en 1979.
Riposte graduée
La riposte graduée est une théorie qui vise à répondre de manière adaptée à une potentielle menace. Elle permet l'abandon de la « théorie des représailles massives ».
Cependant, la détente ne signifie pas la fin des tensions :
- Les États-Unis s'investissent davantage dans le Vietnam et sous la présidence de Johnson, de nombreux soldats sont mobilisés.
- L'opposition se déplace dans d'autres domaines comme celui de la conquête de l'espace.
L'URSS semble gagner au début des années 1960 la course à l'espace. En 1961, elle réalise le premier vol habité en envoyant Youri Gagarine dans l'espace. Les États-Unis rattrapent leur retard et atterrissent sur la lune en 1969.
À partir de 1971, Kissinger puis Nixon entament des discussions et établissent des relations diplomatiques avec la Chine afin de contrer l'URSS.
Le soft power américain
Soft power
Le soft power ou « puissance douce » est la puissance de persuasion d'un État. Cette capacité d'influence repose sur des moyens non coercitifs, au contraire du hard power qui désigne l'influence militaire d'un État.
Le cinéma hollywoodien est l'un des moyens les plus efficaces du soft power des États-Unis.
Les États-Unis sont également le leader du bloc de l'Ouest sur le plan culturel.
Ainsi, durant le débarquement des Alliés, les soldats américains (GI's) ont permis aux Européens de découvrir de nouveaux produits comme les cigarettes blondes ou le Coca-Cola.
Désireux de rendre leur modèle attirant, ils présentent une vision idyllique de l'American Way of life. Les cinémas, la musique, la diffusion de la langue anglaise et l'exportation des codes vestimentaires sont les principaux éléments du soft power américain. La culture, dans le contexte de la guerre froide, devient rapidement un outil au service de l'État afin de diffuser son idéologie.
Les firmes transnationales américaines sont également très puissantes et s'installent dans tout le monde occidental.
Entre 1950 et 1954, pour contrer le communisme, McCarthy lance ce que l'on appelle la « chasse aux sorcières » aux États-Unis. Le monde culturel, dont Hollywood, voit de nombreux artistes, accusés de communisme, exclus de la société américaine.
Mais ce modèle est remis en cause durant la guerre froide. Beaucoup, dans le bloc de l'Ouest, perçoivent le soft power américain comme un rouleau compresseur détruisant les cultures locales et poussant les sociétés à la surconsommation. Les militants communistes, nombreux en France durant la guerre froide, lui reprochent d'être un outil au service de l'impérialisme américain.
Les États-Unis et la fin de la guerre froide
La puissance américaine affaiblie
Durant la fin des années 1960 et pendant les années 1970, les États-Unis sont confrontés à une crise morale et économique.
Tout d'abord, la guerre du Vietnam révolte l'opinion publique américaine. Le conflit, très télévisé, montre aux citoyens la violence des combats, les répercussions sur les populations civiles et la cruauté des moyens employés (comme le bombardement au napalm ou la pulvérisation d'agent orange). L'opinion publique oppose l'action des États-Unis aux valeurs que l'Amérique est supposée incarner.
La France prend ses distances des États-Unis. Elle réalise ses premiers essais nucléaires en 1960 et critique le rôle des États-Unis dans la guerre du Vietnam. Même si elle reste un soutien au monde de l'Ouest, notamment durant la crise de Cuba, elle sort du commandement intégré de l'OTAN en 1966.
De plus, les coûts de la guerre provoquent une diminution des stocks d'or américains et, en 1971, Nixon est obligé de suspendre la convertibilité du dollar instaurée à Bretton Woods en 1944.
Autre crise interne : le mouvement des « droits civiques », c'est-à-dire de la lutte des populations afro-américaines pour l'obtention de l'égalité des droits et la fin de la ségrégation. Le mouvement est mené par Martin Luther King et le Black Panther Party, mouvement révolutionnaire afro-américain se développe à l'échelle nationale.
Dans le cadre de la guerre froide enfin, les États-Unis perdent du terrain face à l'URSS :
- Le Cambodge, aux mains des Khmers rouges d'obédience maoïste, est envahi par le Vietnam, allié de l'URSS en 1979.
- L'URSS soutient des guérillas communistes en Angola et au Mozambique.
- L'Éthiopie devient communiste en 1974.
- Au Nicaragua, le dictateur pro-occidental est chassé et un régime d'obédience marxiste est instauré en 1979.
- L'URSS envahit l'Afghanistan en 1979.
- Enfin les États-Unis sont humiliés lors de la révolution d'Iran en 1979. Le shah d'Iran, pro-occidental est chassé du pouvoir qui est pris par l'ayatollah Khomeiny. L'ambassade américaine est attaquée et 52 Américains sont pris en otage.
Les États-Unis gagnent la guerre froide
Le président américain Jimmy Carter, au pouvoir depuis 1977, est accusé d'être responsable de l'affaiblissement des États-Unis. En 1981, Ronald Reagan est élu président des États-Unis avec un programme annonçant « America is back ». Il veut que son pays reprenne l'offensive sur l'URSS qualifiée d'« empire du mal ».
Il relance l'offensive contre le bloc communiste :
- Il arme les rebelles afghans.
- Il aide la lutte armée au Nicaragua qui combat contre le régime marxiste au pouvoir.
- Et lance le programme d'Initiative de défense stratégique (IDS), surnommé la « guerre des étoiles », visant à mettre en place un « bouclier spatial ».
Ce retour offensif des États-Unis est facilité par le déclin de l'URSS. Au pouvoir depuis 1985, Gorbatchev veut réformer son pays confronté à une crise. Il rappelle les troupes soviétiques d'Afghanistan et signe avec les États-Unis un traité de désarmement nucléaire (c'est le traité de Washington de 1987).
Les États-Unis depuis 1991
Un nouvel ordre mondial
Suite à l'invasion du Koweït par l'Irak, une coalition internationale dominée par les États-Unis et sous mandat de l'ONU, intervient pour libérer le pays en 1991.
L'arrivée au pouvoir de Clinton en 1993 permet la pratique de la politique de l'enlargement. L'objectif de cette politique est d'assurer la paix par la prospérité et le développement de l'économie de marché et non par une politique agressive. Les dépenses militaires américaines diminuent d'un tiers durant les deux mandats de Clinton, de 1993 à 2001.
Les accords d'Oslo sont signés en 1993 entre Israéliens et Palestiniens. Les États-Unis interviennent pour mettre fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine et permettent la signature des accords de Dayton en 1995. D'anciens pays communistes comme la Pologne, la Hongrie ou la République tchèque intègrent l'OTAN en 1999.
Pour mener à bien cette politique de l'enlargement, les États-Unis continuent de promouvoir l'économie de marché. L'Uruguay Round, qui vise à libéraliser les échanges, débute en 1986 et se termine en 1994.
- Des accords de libre-échange sont instaurés en Asie-Pacifique (avec l'APEC) et dans la région nord-américaine (avec l'ALENA).
- L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est instaurée en 1995 et intègre la Chine en 2001.
Toutefois, les États-Unis savent aussi défendre leurs intérêts et refuser le multilatéralisme :
- Ils ne signent pas les accords de Kyoto en 1997 sur la réduction des gaz à effet de serre qu'ils jugent trop contraignants.
- Ils ne participent pas à la Cour pénale internationale.
Les États-Unis depuis 2001
Les attentats du 11 septembre 2001
Le 11 septembre 2001, les attentats à New York et Washington abasourdissent les Américains et le monde entier. Ces attentats sont revendiqués par Al-Qaïda, une organisation islamiste radicale dirigée par Ben Laden. George W. Bush parle de partir en « croisade » contre l'« axe du Mal », dans lequel il intègre l'Afghanistan, l'Irak, la Corée du Nord et l'Iran.
Les États-Unis réagissent rapidement et en octobre 2001, sous le cadre d'un mandat onusien, une coalition dominée par les Américains envahit l'Afghanistan qui héberge Al-Qaïda. L'intervention permet la chute du régime des talibans.
En 2003, les États-Unis qui soupçonnent Saddam Hussein de détenir des armes non conventionnelles interviennent en Irak et font chuter le régime de Saddam Hussein. Ce projet d'intervention, très critiqué par certains pays comme la France, est mené d'une manière unilatérale par les États-Unis (c'est-à-dire sans l'accord de l'ONU).
L'Amérique en difficulté
Sous l'administration de George W. Bush, les États-Unis essuient de nombreuses critiques. Leur intervention unilatérale révolte une partie de l'opinion publique, d'autant que les victoires américaines en Irak et en Afghanistan sont très relatives. En effet, l'Irak est en proie au chaos depuis la chute de Saddam Hussein et les talibans contrôlent toujours une grande partie de l'Afghanistan.
De plus, les méthodes utilisées par les États-Unis dans la prison d'Abou Ghraib et à Guantanamo, comme la torture, alertent les défenseurs des Droits de l'homme.
La contestation de l'impérialisme américain touche l'Amérique latine et des États se regroupent autour du président vénézuelien Hugo Chavez qui nationalise le secteur du pétrole dans son pays au détriment des intérêts américains.
Par ailleurs, La crise économique de 2008 débute aux États-Unis et a de fortes conséquences sociales dans le pays. Le mouvement altermondialiste critique le libéralisme économique prôné par les États-Unis.
Enfin, les pays émergents enregistrent une forte croissance et menacent le poids dominant des États-Unis dans l'économie mondiale. La Chine, seconde puissance économique en 2010, devient le premier créancier des États-Unis.
Le retour du multilatéralisme ?
Barack Obama arrive au pouvoir en 2009 et veut rompre avec la politique unilatérale de George W. Bush. Il se déplace au Caire en 2009 et prononce un discours visant à réconcilier les États-Unis avec le monde musulman. Il organise le retrait progressif des troupes américaines en Irak et en Afghanistan.
Les États-Unis laissent d'autres puissances diriger des guerres. Ainsi, la France et la Grande-Bretagne interviennent pour faire chuter le régime de Kadhafi en Libye et la France intervient au Mali pour lutter contre Aqmi.
Les États-Unis reprennent également les discussions avec le régime communiste de Cuba en décembre 2014.