Sommaire
ILa société française du XVIIIe siècle remise en causeALa contestation de la monarchie absolueBLes aspirations de la bourgeoisieCLa situation des paysansIILa Révolution américaine et son influence en FranceALa Révolution américaineBL'influence de la Révolution américaine en FranceIIIL'impossible réforme financièreALa crise financièreBDes réformes qui n'aboutissent pasCLa convocation des États générauxLa société française est, sous le règne de Louis XVI (1774 - 1792), traversée par une crise multiple. L'absolutisme est remis en cause. Les privilèges sont critiqués par la bourgeoisie qui souhaite accéder à un réel pouvoir et par les paysans qui supportent de moins en moins les effets de la crise économique qui traverse la France des années 1780.
La révolution américaine aboutit à la création des États-Unis d'Amérique. En s'opposant à la monarchie anglaise et en écrivant la première constitution, elle devient un exemple pour les Français.
La crise financière qui touche la monarchie française et l'impossibilité de réformer le pays conduisent à la convocation des États généraux en 1789.
La société française du XVIIIe siècle remise en cause
La contestation de la monarchie absolue
Louis XVI hérite du trône de France en 1774. La France, depuis le règne personnel de Louis XIV, est une monarchie absolue de droit divin :
- Le roi gouverne seul.
- Il dispose de l'ensemble des pouvoirs.
- Il peut emprisonner un individu par une simple lettre de cachet.
- Les Français sont privés de liberté.
Les Lumières ont critiqué le pouvoir absolu :
- Montesquieu est influencé par la monarchie parlementaire anglaise. Dans De l'esprit des lois en 1748, il propose une séparation des pouvoirs afin d'éviter que le pouvoir soit concentré dans les mains d'une seule personne.
- Rousseau, dans Du Contrat social en 1762, écrit que la loi doit être l'expression de la volonté générale, c'est-à-dire de tous les hommes. Pour lui, un gouvernement ne doit être que le représentant du peuple.
Les aspirations de la bourgeoisie
La France est une société d'ordres :
- La noblesse et le clergé constituent des ordres privilégiés. À ce titre, ils ne paient pas d'impôt direct.
- La noblesse ne représente que 1% de la population, mais possède 20% des terres cultivées.
- Le tiers état paie l'essentiel des impôts.
Cependant, le tiers état n'est pas homogène, et certains de ses membres se sont enrichis, ils constituent la bourgeoisie. Cette bourgeoisie n'accepte pas cette situation de subordination :
- Des bourgeois veulent intégrer la noblesse qui s'y oppose.
- Dans les années 1780, les emplois prestigieux sont réservés à la noblesse. Il est impossible pour un membre de la bourgeoisie d'obtenir un poste d'officier dans l'armée ou de devenir évêque.
Société d'ordres
La société d'ordres est une organisation hiérarchique de la société dans laquelle certains ordres (des catégories de la population) sont supérieurs à d'autres.
La société française au XVIIIe siècle est une société d'ordres :
- La noblesse possède les terres que les paysans travaillent. Ils sont les descendants des seigneurs médiévaux. Ils ne paient pas d'impôts directs. Bien qu'il existe une grande hétérogénéité dans cet ordre, entre les grands aristocrates et les petits nobles, la noblesse constitue l'ordre dominant dans la société française.
- Le clergé est un ordre religieux qui a pour fonction de prier et d'encadrer les chrétiens. Cet ordre est aussi un ordre privilégié qui ne paie pas d'impôts, mais qui reçoit au contraire des impôts qui lui sont réservés et il possède de nombreuses richesses.
- Le tiers état comprend tous ceux qui ne sont ni nobles, ni membres du clergé et qui n'ont aucun pouvoir. Cet ordre est très hétérogène et comprend aussi bien des petits paysans que des grands bourgeois. Ils paient des impôts et n'ont aucun pouvoir.
La situation des paysans
Les paysans sont aussi mécontents du système :
- Ils appartiennent au tiers état.
- Ils représentent 80% de la population.
- Ils paient l'essentiel des impôts du royaume.
Depuis les années 1780, la France rencontre des difficultés économiques qui pèsent sur les paysans :
- Les droits seigneuriaux imposés aux paysans augmentent à la fin du XVIIIe siècle.
- Le prix des produits vitaux tels que le pain ou le sel ne cesse d'augmenter.
- De nombreuses révoltes éclatent au XVIIIe siècle et se multiplient à la fin du siècle.
- Les mauvaises récoltes des années 1787 et 1788 amplifient le mécontentement des paysans.
Droits seigneuriaux
Les droits seigneuriaux sont les avantages que le seigneur tire d'une seigneurie.
En France, les droits seigneuriaux peuvent être des impôts que les paysans doivent payer au seigneur (cens, champart, taille, etc.), mais aussi du travail qui peut être exigé par le seigneur (corvées, etc.).
La Révolution américaine et son influence en France
La Révolution américaine
Le Royaume-Uni possède des colonies à l'est de l'Amérique du Nord qui déclarent leur indépendance à l'égard du Royaume-Uni :
- Les colons américains reprochent au Royaume-Uni les taxes qui pèsent sur eux.
- Ils proclament l'indépendance des États-Unis le 4 juillet 1776.
- Ils mènent une guerre contre les Anglais de 1776 à 1783, la guerre d'Indépendance.
- Ils obtiennent leur indépendance en 1783.
- Ils écrivent la première constitution, inspirée des Lumières, en 1787.
- Les pouvoirs définis dans cette constitution sont partagés entre un président et deux assemblées élues.
Constitution
La constitution est un texte qui définit l'organisation des pouvoirs d'un État.
En 1787, les États-Unis d'Amérique écrivent une constitution influencée par les idées des Lumières qui organisent la séparation des pouvoirs entre un président, deux parlements élus et des cours de justice.
L'influence de la Révolution américaine en France
La Révolution américaine a une influence en France :
- La France est impliquée dans la révolution américaine, elle envoie des troupes aider les colons américains dans l'espoir d'affaiblir le Royaume-Uni.
- Des Français comme Lafayette, qui a combattu aux côtés des Américains, prônent une monarchie qui ne serait pas absolutiste.
- Le peuple français a désormais un exemple d'un peuple qui s'est opposé victorieusement contre un roi.
L'impossible réforme financière
La crise financière
La France est dans une situation de crise économique et la royauté est confrontée à une crise financière importante :
- Les dépenses pour la guerre d'Amérique ont pesé très lourd dans le budget du royaume.
- Les dépenses de la cour à Versailles sont très importantes et de plus en plus impopulaires.
- La France est confrontée à un important déficit budgétaire en 1788.
Des réformes qui n'aboutissent pas
Plusieurs réformes sont tentées pour résoudre l'importance du déficit budgétaire de la monarchie :
- De nombreux Français pensent qu'il faut faire payer des impôts directs aux ordres privilégiés.
- Les ministres des Finances Calonne et Brienne échouent dans leurs tentatives de faire payer des impôts aux ordres privilégiés devant l'opposition des parlements.
- De nombreux scandales touchent le roi et surtout la reine, Marie-Antoinette, et noircissent l'image du roi.
Parlement
Les parlements en France au XVIIIe siècle sont des cours de justice constituées de nobles qui enregistrent les décisions prises par le roi.
Au XVIIIe siècle, les parlements sont nombreux en France. Le plus important est le Parlement de Paris.
La convocation des États généraux
La monarchie est au bord de la faillite. Le roi, conseillé par le ministre Necker, convoque les États généraux :
- Il s'agit d'une assemblée appelée à voter pour résoudre les problèmes financiers de la monarchie.
- Chaque ordre y est représenté.
De février à mai 1789, les Français sont impliqués dans la préparation des États généraux :
- Les Français élisent des députés pour chacun de ces ordres.
- Les Français doivent aussi rédiger des cahiers de doléances.
- De nombreux cahiers de doléances du tiers état critiquent la société d'ordres et les pouvoirs absolus du roi.
Cahier de doléances
Les cahiers de doléances sont des cahiers rédigés à l'occasion de la convocation des États généraux entre mars et mai 1789. Ils rassemblent les revendications des trois ordres.
Dans la ville d'Huningue, les membres du tiers état rédigent un cahier de doléances dans lequel ils affirment leur allégeance au roi, mais réclament aussi de nouveaux droits comme la liberté de la presse, la fin des privilèges, etc.