Sommaire
IL'extension et l'unification du royaume françaisAL'extension du territoireBL'unification du royaume français1Des travaux pour développer les routes et les moyens de communication2L'unification linguistique et culturelle : l'ordonnance de Villers-CotterêtsIILe pouvoir monarchique face aux guerres de religionAL'attitude des rois de France face aux protestantsBLe rôle de la guerre dans le développement de l'administration royaleIIIL'affirmation du pouvoir absoluALa nécessité de contrôler la noblesseBVersailles, symbole du pouvoir absoluCUn État centralisé autour du roiL'affirmation de l'État en France se fait tout au long de l'époque moderne (du milieu du XVe siècle au XVIIIe siècle). Le royaume français s'étend de plus en plus. L'unification du territoire devient nécessaire et passe par l'affirmation de l'État, et donc du pouvoir royal. La monarchie française doit faire face à des conflits importants, mais cela lui permet de centraliser son administration et de mettre en place des impôts. La monarchie française devient absolue sous Louis XIV.
Comment la monarchie parvient-elle à s'affirmer dans le royaume de France au cours de l'époque moderne ?
L'extension et l'unification du royaume français
À l'époque moderne, le royaume français s'étend de plus en plus. Des mesures sont prises pour unifier le royaume : c'est ainsi que l'État français s'affirme autour du pouvoir royal.
L'extension du territoire
L'extension du territoire du royaume français s'explique par des rattachements de territoires. Des victoires guerrières permettent également de conquérir des terres. Le développement de l'empire colonial français est également une raison de l'extension du royaume.
Des territoires sont rattachés au royaume de France dès le XVIe siècle. Cela peut se faire grâce aux mariages princiers. Charles VIII et son successeur Louis XII épousent tous les deux Anne de Bretagne, ce qui permet d'associer le duché de Bretagne à la France. Il faut toutefois attendre 1532 pour que la Bretagne soit rattachée officiellement au royaume par le traité de Nantes. D'autres rattachements se font sous François Ier : la Marche et l'Auvergne sont rattachées en 1527, tandis que le Bourbonnais est rattaché en 1531. L'accession d'Henri de Navarre au trône en 1589 permet de rattacher la Navarre à la France. Le roi de France est officiellement « roi de France et de Navarre ». Au XVIIIe siècle, deux autres territoires sont rattachés à la France :
- En 1766, le duc de Lorraine meurt. Le roi Louis XV a épousé sa fille, ce qui lui permet de rattacher officiellement et définitivement la Lorraine au royaume.
- En 1768-1769, la république de Gênes cède la Corse à la France.
Sous Louis XIV, la monarchie cherche à élargir son territoire et à consolider ses frontières. Les guerres successives du Roi-Soleil permettent au royaume d'obtenir :
- le Roussillon ;
- la Franche-Comté ;
- l'Alsace ;
- les Flandres.
Les frontières sont redessinées et protégées par la « ceinture de fer » mise en place par Vauban : il s'agit de forteresses protégeant le royaume de France.
Fortifications de Vauban
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Enfin, l'empire colonial français se développe aux XVIe et XVIIe siècles :
- la Nouvelle-France, en Amérique du Nord ;
- les Antilles ;
- des comptoirs en Inde permettent à la France d'avoir un pied en Asie.
L'unification du royaume français
Le territoire s'agrandit et la monarchie doit le contrôler. Pour cela, il faut unifier le royaume français et consolider le pouvoir royal. Des travaux sont entrepris pour développer de nouvelles infrastructures permettant de relier plus facilement les différentes terres du royaume et de faciliter la circulation des informations. L'unification du royaume passe également par une unification linguistique et culturelle, avec l'ordonnance de Villers-Cotterêts.
Des travaux pour développer les routes et les moyens de communication
Une politique ambitieuse de travaux d'infrastructures se déploie sur plusieurs décennies. Ces travaux ont pour but d'unifier le royaume en simplifiant les déplacements et la circulation des informations. Des routes relient la capitale aux différentes villes de province. Des services de poste sont organisés. Le courrier circule mieux, l'information aussi.
C'est au XVIIIe siècle que les progrès les plus sensibles sont enregistrés :
- En 1716, la monarchie crée le corps des Ponts et Chaussées afin de coordonner le réseau de communication.
- À la fin des années 1730, pour faciliter et accélérer la construction et l'agrandissement des routes, le pouvoir met en place un impôt : la corvée royale. Il contraint les paysans à participer aux travaux d'entretien et de construction des routes plusieurs jours par an.
Tous ces efforts réduisent considérablement les distances entre les territoires.
Au milieu du XVIIIe siècle, il faut 4,5 jours pour aller de Paris à Angers. En 1789, il en faut seulement 2.
En 1750, il faut 15 jours pour effectuer le trajet Paris-Toulouse. Dix ans plus tard, il en faut seulement 8.
L'unification linguistique et culturelle : l'ordonnance de Villers-Cotterêts
À l'époque moderne, les Français ne parlent pas tous la même langue et n'ont pas tous la même culture. L'unification du royaume passe donc par une unification linguistique et culturelle. L'ordonnance de Villers-Cotterêts, composée de 192 articles, est publiée en 1539 sous le règne de François Ier. Le roi souhaite imposer l'usage du français dans les actes officiels. La langue du roi devient la langue du royaume et de son administration. Cette ordonnance marque un tournant important. Des académies sont également créées, dont l'Académie française. Ces académies sont au service du roi.
Ordonnance de Villers-Cotterêts
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Le cardinal de Richelieu lance la création de l'Académie française en 1634-1635. Les académiciens sont placés sous la protection du cardinal-ministre puis des rois de France. Ils ont pour mission :
- de purifier la langue, la policer et l'uniformiser ;
- de composer un dictionnaire de la langue française (c'est ce dictionnaire qui fixe l'usage des mots) ;
- de réguler la vie littéraire française en donnant leur avis sur les œuvres qui paraissent.
D'autres académies sont ensuite créées :
- l'académie de peinture et sculpture ;
- l'académie des inscriptions et médailles ;
- l'académie des sciences ;
- l'académie d'architecture, etc.
En province, les sociétés savantes et autres « académies » tentent de se mettre au service du roi et de la monarchie.
À Toulouse, le « Consistori del Gay Saber » est placé sous la protection du roi en 1694 et devient l'Académie des Jeux floraux. Chaque année, elle organise un concours de poésie en langue française.
Le roi de France devient donc le principal mécène. Les artistes bénéficient de pensions royales. Leur production sert la propagande royale.
Le pouvoir monarchique face aux guerres de religion
L'époque moderne est marquée par la diffusion du protestantisme. Des guerres de religion éclatent en Europe, et notamment en France. Face à ces conflits, le pouvoir royal paraît affaibli : les décisions prises sont contradictoires, parfois en faveur des protestants, parfois contre les protestants. Les guerres à répétition permettent toutefois aux rois de France de moderniser leur armée. L'administration est également de plus en plus centralisée et met en place des impôts servant à financer les conflits.
L'attitude des rois de France face aux protestants
La réforme protestante marque le début du XVIe siècle. Elle se répand rapidement en Europe. Les rois de France se montrent tantôt conciliants avec les protestants, tantôt très violents. Les guerres de religion divisent les Français. L'apogée de la crise a lieu durant la nuit de la Saint-Barthélemy, en août 1572. En 1598, l'édit de Nantes a pour but de calmer les tensions, mais il est révoqué par Louis XIV en 1685.
La réforme protestante naît à Augsbourg en 1517. Martin Luther, un moine allemand, conteste les orientations de l'Église catholique. Il publie sur les portes de son monastère ses « 95 thèses » :
- Il condamne le commerce des indulgences (possibilité de payer son entrée au Paradis).
- Il réaffirme la place centrale de la Bible.
Il pose ainsi les bases de la Réforme qui se propage progressivement dans l'ensemble de l'Europe et suscite rapidement de vives tensions.
François Ier se montre d'abord conciliant avec le mouvement de la Réforme. Mais en 1534, l'« affaire des placards » marque un tournant : dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des luthériens placardent des affiches titrées « Actes véritables sur les horribles, grands et importables abus de la messe papale, inventée directement contre la Sainte-Cène de notre Seigneur, seul médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ ». L'attitude royale change et les protestants français sont sévèrement réprimés. François Ier et son successeur Henri II réaffirment l'identité catholique du royaume de France. Une législation anti-protestante est mise en place :
- La « Chambre ardente » créée au sein du Parlement de Paris en 1547 est habilitée à condamner au bûcher les réformés considérés comme des hérétiques.
- L'édit d'Écouen de 1559 permet d'exécuter sans jugement tout protestant en cavale.
La mort accidentelle d'Henri II en 1559 affaiblit le pouvoir royal. Son successeur Charles IX doit faire face à la montée des revendications protestantes et à la rigidification du parti catholique, la Ligue. Le 1er mars 1562, une cinquantaine de protestants sont massacrés par les partisans du duc de Guise, l'un des plus fervents défenseurs de la foi catholique. C'est le massacre de Wassy, qui ouvre la période des guerres de religion en France.
Le massacre de Wassy
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L'apogée des guerres de religion a lieu avec le massacre de la Saint-Barthélemy, en août 1572. À l'occasion du mariage d'Henri de Navarre (chef du parti protestant) et de la sœur du roi de France, Marguerite, les protestants sont massacrés par centaines dans Paris.
Le massacre de la Saint-Barthélemy
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La mort d'Henri III en 1589 et l'accession au trône d'Henri IV ouvrent la voie au règlement du conflit. L'édit de Nantes est promulgué en avril 1598 à l'initiative d'Henri IV. Le roi octroie aux protestants le droit de pratiquer leur culte sous certaines conditions. Il leur offre également des places fortes afin d'assurer leur sécurité.
Toutefois, dès le règne de Louis XIII, l'édit de Nantes ne cesse d'être remis en question. Louis XIII et Louis XIV limitent l'étendue des privilèges octroyés aux protestants. Le règne de Louis XIV est marqué par une politique ouvertement anti-protestante : des dragonnades, c'est-à-dire des persécutions, sont organisées contre les protestants qui refusent de se convertir. En octobre 1685, l'édit de Nantes est révoqué.
Le rôle de la guerre dans le développement de l'administration royale
L'époque moderne est marquée par les guerres. Les rois de France y participent régulièrement. La guerre reste un moyen d'affirmer le pouvoir du roi. Les armées se modernisent et se professionnalisent. La guerre justifie l'apparition de nouveaux impôts qui écrasent pourtant la population française. L'administration se centralise pour mieux gérer ces questions financières.
La professionnalisation des armées s'accompagne de la mise en place de toute une intendance organisée par l'État central. Au temps de Louis XIV, Michel Le Tellier, le ministre de la Guerre, assure l'intendance et l'organisation de l'armée.
L'administration se centralise également sur la question des impôts. Il faut financer la guerre, les rois et leurs ministres doivent trouver des moyens de remplir les coffres de la monarchie. Le budget consacré à la guerre peut représenter plus de 70 % du budget de la monarchie en temps de conflit. Les impôts s'accroissent sous Richelieu. Cette pression fiscale est appelée « tour de vis fiscal ». Elle est exercée essentiellement sur le tiers état, puisque la noblesse et le clergé en sont exemptés. À la fin du règne de Louis XIV, le royaume est enlisé dans des guerres à répétition. En 1707, Vauban propose de créer une « dîme royale » qui remplacerait tous les impôts directs. Deux nouveaux impôts sont créés :
- la capitation, en 1694 : tous les Français y sont soumis ;
- le dixième, en 1710 : il concerne ceux qui ont des propriétés.
L'affirmation du pouvoir absolu
Sous Louis XIV, l'État français devient une monarchie absolue. La noblesse est soumise au roi. À Versailles, le roi Louis XIV organise une vie de cour brillante afin de mieux contrôler les nobles. Louis XIV apparaît comme l'archétype du « roi absolu de droit divin » concentrant entre ses mains tous les pouvoirs et organisant la vie du royaume depuis Versailles. Le roi concentre les pouvoirs et contrôle tout.
La nécessité de contrôler la noblesse
Pour bien contrôler un pays, il faut contrôler sa noblesse. Durant l'époque moderne, les rois français sont plusieurs fois confrontés à la révolte de certains nobles, qui contestent les décisions royales et la mise en place de certains impôts. Marqué par ces révoltes, et notamment la Fronde qui déstabilise fortement le pouvoir entre 1648 et 1653, Louis XIV parvient à mettre en place un système dans lequel la noblesse est soumise.
Les rois de France veulent affirmer leur autorité sur la noblesse qui considère que le roi de France se doit de la consulter, de gouverner avec elle. L'affirmation du « pouvoir absolu » et le recours à des ministres puissants comme Richelieu, sous Louis XIII, ou Mazarin, au début du règne de Louis XIV, suscite un grand mécontentement. La haute noblesse, écartée du pouvoir et des avantages, souhaite plus de pouvoir. De nombreuses conspirations ont lieu, comme celle de Chalais en 1626 ou celle de Cinq-Mars en 1642. Toutes deux sont réprimées et leurs instigateurs sont condamnés à mort.
La « Fronde des princes » a lieu entre 1650 et 1653. Les Condé, princes du sang et cousins du roi, s'opposent à Mazarin qui entend renforcer le pouvoir du roi aux dépens de la haute noblesse. La victoire finale de Mazarin se traduit par l'exil du Grand Condé qui se met au service du roi d'Espagne. Il finit cependant par demander et obtenir le pardon royal en 1659.
C'est dans ce contexte d'affaiblissement de l'influence de la noblesse que Louis XIV prend le pouvoir au printemps de 1661, à la mort de Mazarin. C'est le début de son règne dit « personnel ». Il refuse de déléguer son autorité à un ministre, il s'entoure d'administrateurs compétents issus de la noblesse de robe (personnes ayant acquis récemment leur titre de noblesse). C'est le cas de Colbert qui descend de la bourgeoisie marchande de Reims et accapare jusqu'à sa mort de nombreuses fonctions ministérielles. La noblesse n'a d'autre choix que de se soumettre ou de s'exiler sur ses terres.
Versailles, symbole du pouvoir absolu
Versailles est le symbole du pouvoir absolu français. Le bâtiment lui-même est érigé à la gloire de Louis XIV, le Roi-Soleil. Louis XIV y déplace très vite la cour royale. Il occupe la noblesse avec des jeux, des bals, etc. Il impose une étiquette à ses courtisans. Tout est tourné vers le pouvoir royal.
Louis XIV décide assez vite de prendre ses distances avec le Louvre. Il souhaite fuir Paris, où a eu lieu la Fronde. Il engage d'importants travaux dès 1661 à Versailles qui n'est alors qu'un modeste relai de chasse. Louis XIV aime le château de Nicolas Fouquet, à Vaux-le-Vicomte. Il s'entoure de peintres, d'architectes et de jardiniers qui ont contribué à ériger ce château afin de construire Versailles. En 1682, la cour s'y installe : elle ne la quittera plus jusqu'en 1789. Le château est à lui seul le symbole de la monarchie devenue « absolue ». Le thème du soleil est décliné dans tout le palais. Le soleil étant au centre du système solaire, c'est une manière de rappeler que, à l'instar de cette étoile, le roi est au centre du système politique :
- Le château est construit par rapport à l'axe du soleil.
- Au début du XVIIIe siècle, la chambre du roi est orientée plein est, face au soleil.
Le château de Versailles
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Louis XIV mobilise les artistes au service d'une propagande royale. La galerie des Glaces est, de ce point de vue, emblématique. En son centre, on trouve une toile de Charles Lebrun (1619-1690), intitulée Le roi gouverne par lui-même. De part et d'autre sont accrochées des toiles représentant les victoires du roi lors des guerres qui ont émaillé le début de son règne. Chaque fois, le roi est représenté en Alexandre ou en Auguste tout-puissant.
À Versailles, Louis XIV impose une étiquette et un rituel contraignants auxquels il se soumet lui-même.
La vie du roi est mise en scène. De son lever à son coucher, il vit en public, entouré de sa cour :
- Après avoir été réveillé par son valet de chambre qui dort à ses pieds, on procède au « petit lever » au cours duquel les intimes du roi font leur entrée.
- Puis c'est le « grand lever » qui offre le roi en spectacle à toute sa cour ; il est vêtu, poudré, « perruqué » devant eux.
Des privilèges sont accordés à certains nobles afin de les récompenser de leur fidélité.
Chaque soir, un courtisan est désigné pour porter le bougeoir qui accompagnera le roi jusqu'à son lit. C'est « l'honneur du bougeoir ».
Le roi occupe la noblesse avec des jeux et des réceptions somptueuses.
Réception du Grand Condé à Versailles
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Un État centralisé autour du roi
Sous Louis XIV, l'État devient interventionniste. Cela signifie que le roi intervient dans tous les domaines. C'est lui qui décide de tout, à tous les niveaux : politique, économique, etc.
Les décisions stratégiques sont prises par le roi au sein de son conseil. Une véritable administration et une bureaucratie se mettent en place.
Les institutions de la monarchie
Dans les provinces, les intendants du roi exercent une autorité sur leur circonscription. Ils reçoivent leurs ordres directement du roi et ne rendent de comptes qu'à lui. Le recours à ces « intendants de justice, police et finances » se généralise au XVIIe siècle. Ils ont pour mission d'inspecter les provinces et de s'assurer que l'autorité du roi y est respectée. Avec l'entrée du royaume dans la guerre de Trente Ans, en 1635, ils deviennent permanents. Sous Louis XIV, le royaume est divisé en généralités, chacune administrée par un « intendant de justice, police, finances, commissaire départi dans les généralités du royaume pour l'exécution des ordres du roi ».
À Paris, la charge de lieutenant général de police est créée en 1667 et confiée à Nicolas de La Reynie qui représente le roi dans la capitale. Il a pour mission de veiller à la sûreté et à la salubrité de Paris. Il informe le roi de l'état de l'opinion. Il est le symbole même de l'autorité royale.
L'État intervient de plus en plus dans le secteur économique et oriente la production vers des secteurs jugés stratégiques. Des manufactures royales sont créées comme les Gobelins ou la Savonnerie. Elles ont le monopole de la production de tapisseries. Protégées de toute concurrence intérieure, ces manufactures prospèrent.
Le protectionnisme se développe : le roi et ses ministres découragent l'importation en augmentant les droits de douane et en favorisant l'exportation. C'est ce que l'on appelle le mercantilisme colbertiste. La Compagnie des Indes orientales est créée en 1664. Elle a le monopole du commerce avec les colonies d'Outre-Mer et permet ainsi à la monarchie de contrôler le commerce des épices et des produits exotiques.