Sommaire
ILe travail agricoleALa modernisation des campagnesBLe déclin du travail agricoleIILes ouvriersAL'essor des travailleurs dans l'industrieBLes évolutions du travail ouvrierCLe déclin des ouvriers ?IIIL'expansion du tertiaireLa population active française connaît de profondes transformations avec l'industrialisation du pays. Le monde agricole subit un long déclin tout au long du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Les ouvriers connaissent une forte progression de leurs effectifs mais sont rapidement dépassés par les travailleurs du tertiaire.
Deux grandes évolutions traversent tous les secteurs d'activité :
- Depuis les années 1850, la population active a augmenté, elle est passée de 16 millions de travailleurs à 28,6 millions en 2012.
- La population active est devenue majoritairement salariée. Alors que moins de la moitié des travailleurs étaient des salariés au XIXe siècle, ils sont aujourd'hui plus de 90 %.
Le travail agricole
La modernisation des campagnes
L'industrialisation de la société française a des effets sur le travail agricole. Même si cette évolution est plus lente en France que dans les autres pays industrialisés, l'exode rural s'affirme :
- La production agricole est de plus en plus mécanisée.
- Dans un premier temps, les paysans alternent travaux des champs et travail à l'usine, on parle d'ouvrier-paysans.
- Les ouvriers agricoles, dont le travail est progressivement remplacé par les machines quittent la campagne, il s'agit de l'exode rural.
- Les grandes usines qui se développent à la fin du XIXe siècle attirent ces travailleurs agricoles.
Au début des années 1910, les travailleurs agricoles ne représentent plus que 40 % de la population active.
Le déclin du travail agricole
À partir de 1945, le processus d'exode rural s'achève :
- Les entreprises agricoles se concentrent et travaillent des surfaces plus grandes. On observe l'abandon progressif de la petite exploitation familiale. En 2010, 80 % de la production agricole est assurée par les grandes exploitations.
- La modernisation se poursuit et s'intensifie. Les agriculteurs français ont recours à des techniques modernes pour gérer leurs exploitations.
- Le nombre d'exploitants agricoles chute considérablement, passant de 8 % à 3 % de la population active totale en France de 1980 à 2010.
- Même dans les zones rurales françaises, les agriculteurs sont désormais minoritaires.
Les ouvriers
L'essor des travailleurs dans l'industrie
La seconde révolution industrielle accélère les mutations dans le monde du travail observées depuis la première révolution industrielle :
- Les grandes usines sont de plus en plus nombreuses à la fin du XIXe siècle et recherchent une main-d'œuvre nombreuse. L'exode rural fournit une partie des travailleurs nécessaires à l'industrie.
- Cette demande en main-d'œuvre ouvrière est satisfaite grâce aux travailleurs qui quittent les campagnes et aussi grâce à l'immigration encouragée par l'État.
- De 1926 à 1931, la part des ouvriers dans la population active est la plus importante.
La crise de 1929 a pour conséquence une diminution du nombre des travailleurs industriels et il faut attendre 1960 avant de retrouver le même nombre d'ouvriers qu'au début des années 1930.
Le nombre des ouvriers augmente avec la reprise économique des Trente Glorieuses. Ils représentent 40 % de la population active en 1974.
Les évolutions du travail ouvrier
De nombreux ouvriers au XIXe siècle sont des artisans qui travaillent dans des petites unités de production et possèdent un réel savoir-faire. La diversité qui caractérisait le monde ouvrier au XIXe siècle (artisans, ouvriers à domicile, ouvriers des grandes usines, etc.) disparaît progressivement au XXe siècle au profit de la généralisation de l'ouvrier spécialisé qui effectue des tâches répétitives et dont le travail ne nécessite quasiment aucune formation. Ces ouvriers sont des prolétaires, ils n'ont que leur force de travail pour vivre.
Le déclin des ouvriers ?
Avec le fordisme et l'automatisation des tâches, les ouvriers spécialisés voient leurs effectifs diminuer.
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979, le déclin des industries traditionnelles dans les pays occidentaux et la concurrence des NPI diminuent le nombre et la part des ouvriers dans la population active.
Les ouvriers ne représentent plus que 20 % de la main-d'œuvre en 2010.
Cependant, la classification des travailleurs par secteur d'activité (primaire, secondaire, tertiaire) est de plus en plus remise en cause et nombreux sont les employés du secteur tertiaire qui effectuent des tâches répétitives semblables à celles des ouvriers spécialisés, notamment dans la manutention.
L'expansion du tertiaire
Les mutations de la société française pendant l'industrialisation entraînent la progression du nombre de travailleurs dans le tertiaire :
- La bourgeoisie s'entoure d'un personnel nombreux, composé de domestiques.
- Les employés des postes, des chemins de fer se développent parallèlement à l'essor des transports.
- L'État recrute des fonctionnaires pour assurer le fonctionnement de ses services et de l'enseignement obligatoire.
- Le commerce voit l'émergence du personnel des grands magasins qui côtoie de nombreux petits boutiquiers.
L'industrialisation de la production encourage le développement du tertiaire :
- Les usines ont besoin d'un personnel d'encadrement composé d'ingénieurs, de cadres, de personnel administratif (secrétaire, comptable, etc.).
- Le développement du système capitaliste assure l'essor des services de banques et d'assurance.
Le tertiaire connaît une forte expansion après la Seconde Guerre mondiale et comprend de nombreux domaines tels que les métiers du commerce, de l'enseignement, de l'administration, des services aux entreprises, des métiers de recherche, juridiques, de logistique, etc.
En 1800, la part de travailleurs dans les services se situe autour de 10 %. Elle passe à 26 % en 1913 et devient majoritaire en 1931. Elle est de 76% en 2014.
La part des femmes dans la population active ne cesse de croître et elles sont nombreuses à travailler dans les services.