Sommaire
ILa Méditerranée, un espace de conflitsALa ReconquistaBLes croisadesCLes réponses musulmanes aux conquêtes chrétiennesIIDes échanges commerciaux et culturelsALe commerceBLes échanges culturelsIIISchéma bilanAu Moyen Âge, la Méditerranée est le lieu de contact entre les Empires byzantin et carolingien et le monde musulman. C'est un espace de confrontation avec la conquête de l'Espagne musulmane par les chrétiens et avec les croisades qui ont pour but de reconquérir la Terre sainte. Ces conflits entraînent une reprise du djihad. Mais la Méditerranée n'est pas parcourue que par des guerriers : des commerçants et des savants la sillonnent également. Les échanges commerciaux dominés par les cités italiennes et les échanges culturels sont très importants.
La Méditerranée, un espace de conflits
La Reconquista
La majeure partie de l'Espagne est dominée depuis le VIIe siècle par les musulmans. Les chrétiens veulent chasser les musulmans pour unifier le pays. Cette reconquête de l'Espagne, qui dure du XIe siècle au XVe siècle, est appelée la Reconquista :
- Dès le IXe siècle, les royaumes chrétiens de Navarre et de Castille, au nord de l'Espagne, entreprennent la reconquête des territoires aux mains des musulmans. Ils sont accompagnés par des chevaliers francs.
- En 1212, la bataille de Las Navas de Tolosa est une victoire décisive des chrétiens.
- L'Espagne musulmane, réduite au petit royaume de Grenade, tombe définitivement en 1492.
L'assaut de la médina de Majorque en 1229
© Georg-hessen, Wikimedia Commons
Les croisades
Des milliers de croisés répondent à l'appel adressé aux chrétiens d'Occident par Urbain II en 1095 pour reprendre Jérusalem aux mains des musulmans :
- La première croisade se déroule de 1096 à 1099 et aboutit à la prise de Jérusalem en 1099 ainsi qu'au massacre de ses habitants, dont les chrétiens qui y résidaient.
- Les croisés créent les États latins d'Orient. Ces États sont protégés par des forteresses, comme le Krak des Chevaliers en Syrie.
- En 1204, lors de la quatrième croisade, les croisés s'emparent de Constantinople, capitale de l'Empire byzantin, et la saccagent, affaiblissant considérablement l'Empire.
- Au total, huit croisades se succèdent entre 1095 et 1270. Ces croisades ne permettent cependant pas de maintenir les États latins d'Orient.
Parmi les croisés, on observe plusieurs catégories de populations :
- Il y a les combattants. Beaucoup sont nobles et sont accompagnés de leurs vassaux. Il y a aussi de nombreux combattants non nobles.
- Des paysans font aussi partie de ces expéditions. Ils s'installent dans les terres nouvellement conquises. Dans les campagnes autour de Jérusalem se trouvent des colonies rurales.
- Enfin, des ordres religieux et militaires composés de moines-soldats (Templiers et Hospitaliers) sont créés afin de défendre les États latins d'Orient.
Tous partagent un même but en allant combattre contre les "infidèles". Ils espèrent ainsi gagner leur place au Paradis.
Le Krak des Chevaliers
© Bernard Gagnon, Wikimedia Commons
Les réponses musulmanes aux conquêtes chrétiennes
Les conquêtes musulmanes se déroulent du VIIe siècle au VIIIe siècle et aboutissent à la création d'un grand empire arabo-musulman. Les flottes musulmanes sont présentes dans la mer Méditerranée qu'elles contrôlent en partie. Elles vont mener de nombreux raids sur les côtes européennes de la mer Méditerranée.
Suite à la Reconquista et aux croisades, les musulmans reprennent le combat. L'objectif est de reprendre les terres perdues face aux chrétiens :
- La ville de Jérusalem est reprise en 1187 par Saladin.
- Saint-Jean-d'Acre, dernière place forte aux mains des chrétiens, tombe en 1291.
- Du côté de l'Espagne, la progression des chrétiens n'est pas remise en cause.
Des échanges commerciaux et culturels
Le commerce
Parmi les nombreux échanges en Méditerranée entre Orient et Occident, le commerce tient une place fondamentale. Assez limité dans la première moitié du Moyen Âge, il connaît dès le milieu du Xe siècle une intensification. Plusieurs puissances sont engagées dans ce commerce :
- Jusqu'au Xe siècle, le commerce est dominé par les Byzantins et les Arabes.
- Les croisades ont pour conséquence la domination des villes italiennes sur le commerce entre l'Europe occidentale, l'Empire byzantin et le monde musulman. Il s'agit de Venise en premier lieu mais aussi de Gênes, Pise et Amalfi.
- Les Catalans, avec Barcelone, vont jouer un rôle commercial important en Méditerranée à la fin du Moyen Âge.
Des accords sont signés entre les villes italiennes, l'Empire byzantin et les États musulmans. Les Italiens possèdent des comptoirs commerciaux sur l'ensemble du pourtour méditerranéen. Ils sont nombreux dans l'Empire byzantin et ainsi que sur les côtes musulmanes et notamment au Caire, à Rabat, etc.
Les produits échangés sont surtout des produits de luxe venant d'Orient et à destination de l'Europe. Il s'agit d'épices (poivre, safran, cannelle, etc.), de soieries et de pierres précieuses. Le commerce de l'or entre l'Afrique et l'Europe progresse lui aussi.
Le commerce médiéval de Venise
Les échanges culturels
Il existe aussi de nombreux échanges culturels entre l'Orient et l'Occident. Ces échanges sont très riches :
- Ils profitent aux Européens qui redécouvrent les œuvres de l'Antiquité, tombées dans l'oubli pendant le Moyen Âge. Ils acquièrent ainsi des savoirs en médecine, en mathématiques, en astronomie ou en philosophie, avec notamment la redécouverte d'Aristote.
- De nombreuses traductions sont effectuées de l'arabe vers le latin ou du grec vers le latin, en passant par l'arabe dès le XIe siècle mais surtout aux XIIe et XIIIe siècles.
- À Tolède, au Caire, à Marrakech, à Palerme, d'importants centres de traduction sont créés. Les bibliothèques du Caire et de Cordoue sont les plus grandes du Moyen Âge.
- Les influences artistiques sont nombreuses et l'art musulman pénètre le monde occidental.
- Des techniques sont aussi transmises aux Européens, comme la fabrication du papier, des instruments de navigation, etc.
Ces influences culturelles sont cependant déséquilibrées. C'est surtout le monde latin qui apprend des Arabes et des Byzantins alors que ceux-ci regardent l'Europe de l'Ouest comme une zone culturellement inférieure.
Roger II de Sicile fait de son royaume un territoire où les trois religions monothéistes cohabitent et échangent sans tensions particulières.
Al-Razi's, Recueil des traités de médecine, traduit par Gérard de Cramone au XIIIe siècle
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