Sommaire
ILa fin du régime naziALa dénazification1L'Allemagne au lendemain de la guerre2Dénazifier la populationBLe procès de Nuremberg1Les objectifs2Le bilan du procèsCLes limites de la dénazification1Une dénazification incomplète et critiquée2La guerre froideIILa fin de l'URSSAUn système en criseBPerestroïka et glasnostCLa chute de l'URSS1Les effets des réformes2Le réveil des nationalités3L'implosion du système soviétiqueÀ la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés, vainqueurs des Allemands occupent l'Allemagne et mettent en place la dénazification. La population est visée par ce processus et des procès, dont le plus important est le procès de Nuremberg, juge les dignitaires du régime nazi. Le mécontentement de la population allemande, considérée comme responsable des crimes nazis, et la guerre froide mettent un frein à la dénazification.
En URSS, le système est confronté à une importante crise à la fin des années 1980. Gorbatchev veut réformer le pays économiquement et politiquement. Cependant, les réformes accentuent la crise et le régime ne survit pas. Le mur de Berlin tombe en 1989 et l'URSS implose en 1991.
La fin du régime nazi
La dénazification
L'Allemagne au lendemain de la guerre
L'Allemagne, au lendemain de la guerre, est un pays ravagé :
- 12 millions de réfugiés sont présents sur le territoire. Beaucoup sont des Allemands qui fuient les territoires perdus par l'Allemagne et de nombreux germanophones fuient les pays qu'ils habitaient bien avant la guerre et l'avènement du nazisme.
- Il faut régler la situation des survivants des camps de concentration.
- La famine touche durement la population allemande.
- 14 millions d'Allemands se retrouvent sans abri. En effet, de nombreuses villes ont subi de profondes destructions et certaines ont été quasiment totalement anéanties.
Lors de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen, les troupes britanniques retrouvent 60 000 détenus dont la plupart souffrent du typhus. 10 000 d'entre eux meurent dans les semaines qui suivent la libération.
La ville de Dresde est presque entièrement détruite lors des bombardements des Alliés en février 1945. 25 000 personnes trouvent la mort dans ces bombardements.
Le pays est occupé par les vainqueurs de la guerre :
- Lors de la conférence de Yalta en février 1945, Staline, Roosevelt et Churchill décident d'occuper l'Allemagne.
- Elle est divisée en quatre zones d'occupation dirigées par les Américains, les Britanniques, les Français et les Russes.
- L'Allemagne perd ainsi sa souveraineté.
- Un Conseil de contrôle a pour but d'assurer le gouvernement des Allemands. Il est dirigé par les commandants en chef des quatre armées d'occupation qui doivent prendre des décisions à l'unanimité.
Dénazifier la population
Les objectifs de l'occupation de l'Allemagne sont définis lors de la conférence de Potsdam en juillet 1945 :
- La responsabilité du peuple allemand est affirmée.
- Les Allemands doivent être punis et rééduqués dans le but de les libérer de l'emprise de l'idéologie nazie et d'éviter que l'Allemagne ne redevienne une puissance belliqueuse.
- Les quatre puissances d'occupation veulent mettre en place les "4D" : démilitarisation, démocratisation, dénazification et décartellisation.
Décartellisation
La décartellisation correspond au démantèlement des grandes industries qui ont conclu des ententes avec le régime nazi.
La société "IG Farben" qui a produit le gaz utilisé dans les camps d'extermination est dissoute et démantelée en 12 sociétés.
Une intense propagande cherche à développer au sein du peuple allemand le sentiment de culpabilité.
Les quatre puissances d'occupation entreprennent une épuration de la société allemande :
- Les organisations nazies sont dissoutes.
- Les lois nazies sont abrogées, notamment les lois raciales.
- La justice et l'enseignement sont des domaines touchés par l'épuration. Les programmes scolaires sont réécrits.
- Un questionnaire de 131 questions est envoyé à des millions d'Allemands dans le but d'évaluer leur participation au régime nazi.
- Les médias sont épurés des personnes ayant participé activement au système nazi.
- De nombreux fonctionnaires sont révoqués ou rétrogradés.
- Les libertés individuelles et collectives sont rétablies.
- Dans la zone soviétique, l'épuration aboutit à la déportation de plus de 40 000 personnes dans des camps de travail. Il ne s'agit pas seulement des nazis mais aussi des personnes considérées comme des "ennemis du peuple".
Le procès de Nuremberg
Les objectifs
Lors de la conférence de Moscou en 1943 entre la Grande-Bretagne, la Russie et les États-Unis, la décision est prise de punir les dignitaires nazis. La France devient le quatrième acteur de la mise en place du tribunal militaire international de Nuremberg.
Le choix de Nuremberg a aussi une portée symbolique puisque c'est dans cette ville que se déroulaient les congrès du NSDAP.
Les pays qui engagent ce procès veulent en faire un élément essentiel de la dénazification, il est abondamment suivi par plusieurs dizaines de journalistes. Au total, 24 dignitaires nazis sont jugés par ce tribunal qui se tient du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946.
Ce procès est préparé par Robert Jackson, un magistrat américain, qui fait le réquisitoire.
Le bilan du procès
Le procès juge les responsabilités personnelles des dignitaires nazis sur quatre chefs d'accusation :
- Participation à un plan concerté pour la guerre
- Participation à des crimes contre la paix
- Participation à des crimes de guerre
- Participation à des crimes contre l'humanité
Le verdict du procès est le suivant :
- 12 sont condamnés à la peine de mort.
- 3 sont condamnés à des peines de prison à perpétuité.
- 4 sont condamnés à des peines de prison.
- 3 sont acquittés.
Göring se suicide avant son exécution.
D'autres procès, dont les "12 procès successeurs", sont tenus pour condamner d'autres responsables nazis. Ces procès seront effectués par des tribunaux allemands mais aussi dans d'autres pays et pour certains plusieurs années après la libération.
Rudolf Höss sera condamné et exécuté en Pologne en 1947 et Adolf Eichmann est exécuté en Israël en 1962.
Les limites de la dénazification
Une dénazification incomplète et critiquée
La dénazification est incomplète et critiquée par les Allemands :
- Le processus de culpabilisation engagé en Allemagne provoque une opposition de nombreux Allemands qui ne s'estiment pas être responsables des crimes nazis.
- Tous les responsables nazis ne sont pas jugés et certains s'enfuient à l'étranger, notamment en Amérique du Sud.
- Pour les besoins de la reconstruction du pays, des ingénieurs sont épargnés et des fonctionnaires réintégrés.
La guerre froide
Le contexte de la guerre froide naissante fait passer la dénazification au second plan, elle n'est plus une priorité.
En 1948, le Deutsche Mark est instauré en Allemagne de l'Ouest suite à une décision du Royaume-Uni, de la France et des États-Unis. L'URSS réplique par le blocus de Berlin qui est un échec. En 1949, la République fédérale d'Allemagne (RFA) à l'Ouest et la République démocratique d'Allemagne (RDA) à l'Est sont créées.
La RFA devient désormais un allié dans la lutte contre le communisme. Dirigée par Konrad Adenauer, élu chancelier, la RFA se veut une vitrine du système libéral et démocratique du bloc de l'Ouest.
En RDA, le parti socialiste, le SED, devient le parti unique. Les entreprises sont nationalisées, les grands propriétaires sont expropriés et les programmes scolaires sont modifiés selon une orientation conforme aux idéaux communistes.
La fin de l'URSS
Un système en crise
L'URSS, au début des années 1980, est un système traversé par une profonde crise :
- La reprise de la guerre froide à la fin des années 1970 (la "guerre fraîche") relance la course aux armements durant le mandat de Reagan en 1980.
- La guerre en Afghanistan débute en 1979. Elle est très coûteuse pour l'URSS dont 20 % du PNB est affecté aux dépenses militaires.
- De plus, le pays est confronté à une crise de son système productif qui enregistre un réel retard technologique par rapport aux pays occidentaux.
- De nombreuses pénuries touchent la population.
- Cette crise du système se traduit aussi par une crise dans la société où l'on observe une augmentation des suicides, de l'alcoolisme et de la délinquance mais aussi une chute de la natalité.
- La catastrophe de Tchernobyl en 1986 symbolise la crise que traverse l'URSS.
Les dirigeants soviétiques, la nomenklatura, semblent incapables de relever les défis. L'URSS est un système qualifié de gérontocratie. En effet, la moyenne d'âge des dirigeants dépasse les 70 ans.
En 1985, Mikhaïl Gorbatchev prend la direction du PCUS avec un objectif : terminer la guerre froide afin de permettre au pays de se réformer. Il faut cependant se garder de croire que Gorbatchev veut la fin du communisme ; son but est au contraire de réformer le pays pour permettre au communisme de perdurer.
Perestroïka et glasnost
La perestroïka est un ensemble de réformes économiques qui touchent l'URSS mises en place par Gorbatchev. Ces réformes atténuent la collectivisation :
- Les entreprises d'État jouissent d'une plus grande autonomie.
- Les petites entreprises privées sont autorisées.
- Les investissements privés et étrangers sont autorisés et encouragés.
- Les paysans peuvent louer les terres et disposer de leur production.
La glasnost est le versant politique des réformes de Gorbatchev :
- Les victimes du stalinisme sont réhabilitées.
- Les prisonniers politiques sont libérés.
- Il supprime la censure.
Les réformes entreprises rencontrent de profondes oppositions et elles n'aboutissent pas aux résultats escomptés.
La chute de l'URSS
Les effets des réformes
La glasnost accentue la crise morale que traverse le pays :
- La liberté d'expression permet la critique du système.
- Le système lui-même est remis en question.
Au niveau économique, les réformes ont complètement désorganisé le système :
- La croissance est nulle en 1989 et elle est négative à partir de 1990.
- L'inflation est exponentielle.
- Le chômage augmente fortement.
L'insatisfaction augmente en URSS :
- Les "radicaux" veulent des réformes encore plus ambitieuses.
- Les "conservateurs" veulent l'abandon des réformes.
- La population, confrontée à la crise économique et morale, est de plus en plus mécontente. Durant l'été 1989, de nombreuses manifestations et grèves agitent le pays.
Le réveil des nationalités
Les réformes engagées par Gorbatchev se caractérisent à l'extérieur par un désengagement du PCUS. Cette situation favorise les volontés indépendantistes :
- En 1988, les forces militaires présentes en RDA, en Hongrie et en Tchécoslovaquie sont réduites.
- Le mur de Berlin tombe le 9 novembre 1989. Il symbolise la fin d'un système.
- En 1990, les républiques baltes (qui n'ont jamais réellement accepté l'intégration au sein de l'URSS) déclarent leur indépendance. L'intervention de l'Armée rouge est un échec.
- Le pacte de Varsovie (alliance militaire des pays communistes) est dissous en 1991.
L'implosion du système soviétique
Les élections en juin 1991 portent Boris Eltsine, chef des radicaux, à la présidence de la Russie (qui est une des républiques de l'URSS, de loin la plus importante) :
- Il réclame plus d'autonomie.
- Il soutient les indépendances des républiques soviétiques et des démocraties populaires.
Démocratie populaire
Les démocraties populaires sont majoritairement des pays libérés par l'Armée rouge en 1945 dans lesquels a été instauré un régime communiste soumis à l'URSS sans pour autant être des républiques de l'URSS. Elles ne jouissent que d'une souveraineté limitée.
Les pays d'Europe de l'Ouest comme la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, etc. sont des démocraties populaires.
Les conservateurs qui craignent l'implosion de l'URSS tentent un coup d'État le 19 août 1991. Boris Eltsine, avec le soutien de la population et de l'armée, s'oppose à ce coup d'État qui échoue deux jours plus tard. Cet événement précipite la fin de l'URSS :
- Le PCUS est interdit.
- L'URSS est dissoute.
- Le KGB est démantelé.
- La Confédération des États indépendants (CEI) est formée.
- Gorbatchev démissionne le 25 décembre 1991 et l'URSS disparaît le 26 décembre.