Sommaire
ILes États-Unis, une superpuissance menacée ?AL'hégémonie américaineBUne hégémonie remise en causeIIDe l'unipolarité à la multipolaritéAL’émergence de nouvelles puissancesBL'affirmation de l'Organisation des Nations unies sur la scène internationaleCLa construction de l'Union européenneIIILa persistance d'un foyer de conflits au Moyen-Orient.Avec la fin de la guerre froide, le monde semble plus sûr. La menace d'un conflit atomique à court terme disparaît. Les États-Unis sortent vainqueurs de la guerre froide et dominent ensuite les relations internationales. Pourtant, le monde contemporain se caractérise par une grande instabilité :
- Des conflits, qui jusque-là étaient étouffés par l'affrontement entre les deux superpuissances, resurgissent.
- La suprématie des États-Unis est fragilisée le 11 septembre 2001 avec les attentats contre le World Trade Center.
- Des pays, qui jusqu'à présent étaient en marge, se développent économiquement et s'affirment sur la scène internationale : les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
- L'UE, en s'élargissant aux PECO (Pays d'Europe centrale et orientale), parvient également à s'imposer comme un pôle essentiel dans le monde actuel.
Les États-Unis, une superpuissance menacée ?
L'hégémonie américaine
Après la chute du bloc communiste en 1991, le monde semble dominé par une seule superpuissance: les États-Unis. Le monde est passé d'une organisation bipolaire comprenant le bloc soviétique dirigé par l'URSS et le bloc occidental dirigé par les États-Unis à une organisation unipolaire.
- Au début des années 1990, les États-Unis sont la superpuissance mondiale incontestée.
- Ils dominent scientifiquement, militairement, économiquement et culturellement.
- Ils se considèrent comme les "gendarmes du monde" et cherchent à faire respecter la démocratie dans le monde.
- Leur puissance s'appuie sur un important Hard power, c'est-à-dire sur des moyens militaires et économiques leur permettant d'intervenir partout dans le monde.
- Ils disposent également d'un Soft power complet, c'est-à-dire d'une influence culturelle et idéologique mondiale.
Hard power
Le Hard power (ou puissance coercitive ou encore puissance dure) désigne la capacité d'un État d'influencer le comportement d'autres États à l'aide de moyens militaires et économiques.
Par exemple, les États-Unis peuvent envoyer des troupes militaires dans un État qui ne respecte pas leur autorité, comme ce fut le cas en Irak en 2003.
Soft power
Le Soft power (ou la puissance douce) est la capacité d'un acteur politique d'influencer indirectement le comportement d'un autre acteur à travers des moyens non coercitifs (culturels ou idéologiques).
Par exemple, la diffusion de la culture américaine, comme dans le milieu du cinéma, permet peu à peu d'établir une suprématie culturelle des États-Unis dans le monde.
Une hégémonie remise en cause
La suprématie des États-Unis se voit contestée par l'attentat terroriste du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center, revendiqué par le groupe terroriste Al-Qaïda. Les Américains sont attaqués sur leur propre territoire.
En réaction, ils décident d'intervenir militairement en Afghanistan en 2001, qu'ils suspectent d'être la base des Talibans à l'origine de l'attentat. Ils interviennent aussi en Irak en 2003, qu'ils suspectent de posséder des armes de destruction massive.
Or, l'intervention en Irak divise le monde entre ceux qui croient au bien-fondé de cette démarche et ceux qui mettent en avant l'intérêt des États-Unis d'attaquer un pays riche en ressources pétrolières. D'autant plus que, sûrs de leur suprématie militaire, les États-Unis se sont passés de l'accord de la communauté internationale en ne tenant compte ni de l'opposition de l'ONU, ni de celle d'États comme la Russie ou la France. L'intervention unilatérale des États-Unis est très critiquée par la communauté internationale, d'autant plus que l'intervention militaire n'a pas permis de stabiliser l'Irak et l'Afghanistan qui sont aujourd'hui des États très instables.
De l'unipolarité à la multipolarité
Si les États-Unis sont toujours une superpuissance, d'autres zones d'influence s'affirment. De plus, le président Obama semble désireux de dialoguer davantage avec les autres pays de la planète. Le monde devient aujourd'hui multipolaire.
L’émergence de nouvelles puissances
De nouvelles puissances économiques émergent, leur croissance économique est très rapide et elles s'affirment rapidement sur la scène internationale. Ce sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Ce sont d'importants concurrents économiques des pays industrialisés, et sur le plan géopolitique, on ne peut plus désormais agir sans eux. Ils sont capables d'utiliser leur pression économique pour influencer une prise de décision politique sur la scène internationale.
Leur place dans l'économie mondiale croît fortement. En 2011, les BRICS représentaient une population totale de près de 3 milliards d'habitants (soit 40% de la population mondiale). En 2014, les BRICS affichaient un produit intérieur brut (PIB) de presque 14 000 milliards de dollars, soit pratiquement autant que celui des 28 pays de l'Union européenne réunis et proche de celui des États-Unis.
Les BRICS n'ont pas de forte politique étrangère bien définie, mais il y a certains points communs, comme la demande d'un équilibre des relations internationales avec les États-Unis ou encore la défense du concept de souveraineté nationale. Récemment, lors du vote à l'assemblée de l'ONU sur la question ukrainienne, ils se sont abstenus. Cependant, ils sont opposés à toute sanction économique contre la Russie et à une exclusion de la Russie du G20.
L'affirmation de l'Organisation des Nations unies sur la scène internationale
L'Organisation des Nations unies a pour objectif de maintenir la paix, de protéger les civils, de faire respecter les droits de l'Homme et d'aider au développement partout dans le monde. En 2003, elle n'a pourtant pas été capable d'empêcher l'invasion de l'Irak par les États-Unis. Elle tente aujourd'hui d'affirmer son autorité et de devenir incontournable sur la scène internationale.
Pour ce faire, elle multiplie ses fonctions et les rouages administratifs censés maintenir la paix dans le monde. Elle crée notamment la Cour pénale internationale en 1998 afin de juger les crimes de guerre, génocides et crimes contre l'humanité. C'est afin de juger les crimes ethniques commis en ex-Yougoslavie que cette cour a été créée. Sa force vient du fait que les juges qui la composent sont élus par 120 États qui ne peuvent plus que reconnaître sa légitimité. Cette cour est dissoute après le jugement, mais elle est définitivement reconstituée en 2002 à La Haye (aux Pays-Bas) et cherche à condamner les criminels de guerre.
La construction de l'Union européenne
Dans le contexte de la guerre froide, l'Europe se singularise en créant une union économique entre plusieurs États. Le but est d'assurer la paix sur le continent et de développer les échanges entre les pays membres. Cette construction européenne ne peut toutefois s'étendre à l'est du continent, car ces pays sont dans la sphère soviétique.
La chute de l'URSS en 1991 donne de nouvelles perspectives à la construction européenne. En 1992, le traité de Maastricht crée l'Union européenne, qui se veut une union économique et monétaire entre les pays membres. En 2002, l'Union européenne met en circulation une monnaie unique : l'Euro. Cet approfondissement de l'Union européenne est accompagné d'un élargissement à l'est avec l'intégration des PECO (Pays d'Europe centrale et orientale) depuis 2004. C'est l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, Chypre, la Hongrie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie qui rejoignent l'Union en 2004. Ils sont rapidement suivis par la Bulgarie et la Roumanie en 2007 puis par la Croatie en 2013.
Aujourd'hui, l'Union européenne n'a pas vraiment de politique étrangère commune. Chaque État garde ses positions diplomatiques et elles peuvent être contraires aux intérêts d'autres États européens. Cependant, lorsqu'une question de géopolitique internationale ne fait pas débat entre les États membres, l'Union européenne est une puissance avec laquelle il faut compter.

L'Union européenne à 28 au 1er janvier 2014
La persistance d'un foyer de conflits au Moyen-Orient.
De nombreux conflits subsistent encore aujourd'hui. Ils ont resurgi à l'occasion de la dislocation de l'URSS et à la fin de la guerre froide. La plupart sont localisés au Moyen-Orient.
Le conflit le plus connu est le conflit israélo-palestinien. Il désigne le conflit qui oppose les Palestiniens et l'État d'Israël. Il débute en 1948 lors de la création de l'État d'Israël sur le territoire palestinien par l'ONU. Cette décision est immédiatement suivie par la première guerre israélo-arabe. La région voit l'exode de nombreux Palestiniens fuyant le conflit et l'arrivée de réfugiés juifs, chassés par les pays arabes aux alentours d'Israël. Le problème se cristallise aujourd'hui sur la question du partage du territoire et plus encore, sur la colonisation croissante de ce territoire par l'État israélien. Ce conflit, non résolu à ce jour, inclut également une dimension religieuse entre les Israéliens, principalement de religion juive, et les Palestiniens, à majorité musulmane.
Le Moyen-Orient est une zone instable dont les réserves pétrolières et le passage maritime du canal de Suez constituent des enjeux économiques majeurs au niveau mondial. L'OTAN est même intervenu pour libérer le Koweït de l'invasion irakienne en 1991. C'est la guerre du Golfe.
L'instabilité de la région est renforcée par la présence de groupes islamistes radicaux. C'est le cas d'Al-Qaïda et de l'attentat du World Trade Center qui a eu pour conséquence l'intervention des États-Unis en Afghanistan en 2001 et en Irak en 2003.
En février 2011, dans le contexte du "Printemps arabe", la population libyenne manifeste pacifiquement pour demander le départ du dictateur Mouammar Kadhafi. Celui-ci refuse et emploie la force armée contre les manifestants, faisant des milliers de victimes. Une délégation libyenne réclame de l'aide lors d'une séance à l'ONU. Le 27 juin 2011, la Cour pénale internationale lance un mandat d'arrêt contre Kadhafi pour crimes contre l'humanité. En octobre 2011, Kadhafi décède, blessé par des tirs de l'OTAN, mais la région n'est pas entièrement pacifiée aujourd'hui.