De la naissance de l'islam à la prise de Bagdad par les Mongols : pouvoirs, sociétés, cultures Cours

L'année 622 marque la naissance de l'islam. Chassé par les polythéistes, Mohammed fuit La Mecque. D'après les croyances des musulmans, l'ange Gabriel lui aurait annoncé qu'Allah l'a choisi pour être son prophète.

Mohammed (aussi appelé Mahomet ou Muhammad), naît à La Mecque en 570.

Selon la tradition musulmane, Mohammed reçoit en 610 le message de l'ange Gabriel lui annonçant qu'Allah (« Dieu », en arabe) l'a désigné comme son prophète.

Selon ces mêmes croyances, Mohammed reçoit le Coran à l'occasion de cette rencontre avec l'ange Gabriel.

En 622, Mohammed est chassé de La Mecque et rejoint Médine, où il se réfugie. Cette fuite, qui porte le nom d'« Hégire », est considérée par les musulmans comme l'événement fondateur de leur religion et de leur calendrier. De retour à La Mecque quelque temps après, Mohammed détruit les idoles des polythéistes et impose le monothéisme. Il utilise la Kaaba comme un lieu sacré de l'islam, alors que cet édifice était précédemment utilisé par les polythéistes. La pierre du Paradis y serait enfermée. Aujourd'hui encore, chaque musulman prie en direction de la Kaaba et de La Mecque.

Les historiens disposent de peu de sources sur Mohammed. Celles qui permettent de le connaître sont pratiquement toutes religieuses et ont été écrites parfois très longtemps après sa mort.

Les grands textes religieux des musulmans présentent Mohammed comme le prophète de l'islam. Ces écrits, commentés le plus souvent par un imam, indiquent aux fidèles les pratiques de la religion musulmane : le jeûne, la prière, le pèlerinage, la profession de foi ou encore l'aumône.

Entre le VII^e siècle et le IX^e siècle, plusieurs grands textes stabilisent à l'écrit des pratiques religieuses qui se transmettaient jusqu'alors exclusivement à l'oral. Ces textes sont le Coran, les hadiths et les sîra. Les hadiths reprennent un ensemble de paroles attribuées à Mohammed, tandis que les sîra sont un ensemble de récits sur la vie du prophète.

Ces textes permettent notamment de définir les cinq piliers de l'islam :

• le jeûne pendant le mois du ramadan : durant le 27^e jour du jeûne, les musulmans célèbrent le moment où Mohammed a reçu de l'ange Gabriel le message d'Allah (« la Nuit du Destin ») ;
• la prière, qui doit être effectuée cinq fois par jour, en direction de la Kaaba de La Mecque ;
• le pèlerinage à La Mecque, au moins une fois dans la vie de chaque musulman ;
• la profession de foi, qui atteste que chaque musulman croit en un seul dieu et que Mohammed est son prophète ;
• l'aumône.

Après la mort de Mohammed, le calife (« successeur ») se réclame de son héritage. Il est un chef politique et s'appuie sur l'islam pour gouverner l'empire et diffuser la religion.

L'empire musulman est dirigé par un calife, qui en est le chef politique, religieux et militaire. Il désigne aussi les successeurs de Mohammed, qui a été le premier chef des musulmans. Le calife est assisté d'un vizir, son principal ministre, qui dirige son administration. Le calife nomme également des émirs, des gouverneurs qui le représentent dans les diverses provinces conquises par les musulmans.

Comme tous les rois ou empereurs, le calife commande les armées et contrôle la monnaie.

Jusqu'au X^e siècle, les conquêtes étendent l'empire musulman du Moyen-Orient jusqu'aux pourtours de la Méditerranée. Celui-ci éclate ensuite en plusieurs califats rivaux : les Omeyyades de Cordoue et les Abbassides de Bagdad. Aux XI^e et XII^e siècles, l'empire musulman est divisé.

Le calife est d'abord issu de la dynastie des Omeyyades, qui domine le monde musulman jusqu'en 750, depuis leur capitale de Damas en Syrie. Mais la dynastie peine à imposer la stabilité à un territoire immense qui s'étend de l'Indus à la péninsule Ibérique. Elle doit notamment affronter l'Empire byzantin et les Francs.

À la suite de la bataille du Grand Zab en 750 (dans l'actuel Irak), la dynastie des Abbassides s'impose sur celle des Omeyyades. Elle reste au pouvoir jusqu'en 1258, année durant laquelle les Mongols envahissent l'empire et ravagent la capitale, Bagdad. Rescapé de la défaite de 750, un Omeyyade fonde un nouvel État musulman à Cordoue.

Aux XI^e et XII^e siècles, la dynastie des Abbassides est confrontée aux croisades venues des chrétiens d'Occident, pour délivrer la Terre sainte.

Le monde musulman et sa capitale, Bagdad, sont au carrefour de trois continents. Des caravanes traversent l'empire et transportent des marchandises venues du monde entier. Ainsi, le monde musulman est au contact de plusieurs civilisations.

Le monde musulman se situe à la croisée de trois continents (l'Europe, l'Afrique et l'Asie) et de plusieurs civilisations. Les échanges commerciaux se développent tout autour de la Méditerranée et les marchands musulmans y jouent un rôle très important. Leurs caravanes empruntent des routes maritimes et terrestres et le commerce s'étend de l'Europe à la Chine.

La capitale, Bagdad, se trouve au centre de ce commerce florissant.

Partout dans le monde musulman, les villes s'agrandissent et s'enrichissent. Les califes et les émirs y font construire de somptueux palais et de nombreuses mosquées.

Certaines villes musulmanes comme Cordoue, Kairouan, Le Caire, Damas ou Bagdad comptent plusieurs centaines de milliers d'habitants. De somptueux palais y sont construits, comme le palais de l'Alhambra à Grenade ou celui de Bagdad, où siègent les Abbassides pendant plus de cinq siècles.

Les villes sont le lieu d'une activité commerciale et culturelle intense. On y enseigne notamment la médecine et le droit musulman, dans les écoles. À Bagdad, une ville de près d'un million d'habitants, les califes construisent une capitale pouvant loger le calife, sa cour et son administration.

La mosquée est l'élément central de chaque ville musulmane. Depuis le minaret, le muezzin, fonctionnaire religieux rattaché à une mosquée, appelle les fidèles à la prière cinq fois par jour.