Sommaire
ILa multiplication et la diversification des médiasADéfinition de l'informationBLa révolution numérique et technologiqueCLes mutations des médias traditionnelsDLa multiplication des supports d'informationIIDes pratiques d'information différenciéesL'essor des médias de masse à partir du XIXe siècle conduit à une multiplication et une diversification des médias. Si les individus continuent d'utiliser les médias de masse traditionnels (presse écrite, radiophonie et télévision), la naissance et l'affirmation d'Internet, au tournant des années 1990-2000, bouleverse les manières de s'informer. Les individus ne s'informent pas tous de la même façon, on observe un clivage social de plus en plus en important.
Comment s'informe-t-on aujourd'hui à l'heure de la multiplication et de la diversification des médias ?
La multiplication et la diversification des médias
La révolution numérique et technologique entraîne des mutations des médias traditionnels et la diversification des supports d'information.
Définition de l'information
L'information, c'est à la fois le message que l'on transmet et toutes les pratiques autour de la transmission de ce message.
Information
L'information est un message que l'on transmet à un individu ou un groupe de personnes. L'information doit être contextualisée (on explique dans quelles circonstances elle a lieu) et analysée.
L'information, c'est aussi toutes les activités liées au traitement de l'information :
- collecte ;
- traitement ;
- diffusion auprès du public.
La révolution numérique et technologique
Le développement d'Internet a un impact sur les médias, tandis que les évolutions technologiques favorisent de nouveaux supports (tablettes, Smartphones, objets connectés, etc.). Les réseaux sociaux prennent une place très importante.
Le Web bouleverse l'information, qui devient numérique. La multiplication des fournisseurs d'accès rend l'information accessible partout et pour tous, gratuitement et immédiatement.
Pour accéder à l'information, la majorité des individus disposent de nombreux supports de diffusion :
- des supports traditionnels : télévision, radio, etc. ;
- des supports numériques : tablette tactile, ordinateur, Smartphone, objets connectés.
Les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et Twitter sont de plus en plus utilisés et deviennent une nouvelle source d'informations.
45 % de la population mondiale fréquente des réseaux sociaux.
Les mutations des médias traditionnels
Les médias de masse traditionnels sont touchés par la révolution médiatique et technologique. La presse écrite, la radiophonie et la télévision connaissent de profondes mutations.
La presse écrite subit une forte diminution du nombre de titres papier dans tous les pays.
Aux États-Unis, 1 800 titres de presse régionale ont disparu en quelques décennies.
Les journaux nationaux et régionaux français enregistrent une baisse sensible de leurs ventes entre 1999 et 2018.
Le quotidien sportif L'Équipe est passé de 386 189 exemplaires à 253 791 exemplaires.
Cette réduction du nombre de tirages et de journaux force la presse écrite à se réinventer. Pour continuer d'exister, elle a fait le choix d'investir le numérique, via des applications. Quelques grands journaux ont ainsi réussi le passage de la presse écrite à la presse 2.0.
- Le Figaro et Le Monde fidélisent à eux deux plus de 200 000 abonnés numériques.
- Le New York Times a plus de quatre millions d'abonnés numériques.
Les pure players font le choix d'abandonner le support papier, pour n'être présents que sur le Web, soit en accès gratuit soit en accès payant.
Pure player
Un pure player est un site Internet d'information sans édition papier.
Médiapart est un pure player.
Le développement du numérique dans la circulation de l'information a aussi des conséquences majeures sur la radiophonie. Elle reste écoutée notamment le matin, lors de la diffusion des informations générales et politiques, mais les auditeurs sont de moins en moins nombreux.
Les chaînes généralistes nationales (RTL, Europe 1, RMC, etc.) sont les plus touchées. Elles accusent un retrait de 776 000 auditeurs.
Europe 1 a perdu 568 000 auditeurs en un an.
Les chaînes radiophoniques locales sont à rebours de cette dynamique : le nombre d'auditeurs augmente de 277 000 pour un total de 10,42 millions.
Comme la presse écrite, la radiophonie investit le numérique et s'adapte aux nouvelles pratiques de consommation de l'information. Les émissions sont diffusées sous forme de podcasts ou de vidéos. Des webradios se développent également.
34FM est une radio présente uniquement sur le Web.
La télévision connaît également des mutations. L'offre audiovisuelle s'élargit. Les chaînes de télévision traditionnelles font face à la concurrence croissante :
- de nouvelles chaînes de télévision comme W9, NRJ 12 ;
- de chaînes d'information en continu : LCI, BFM TV, CNN, Al Jazeera ;
- de nouveaux supports : câble, satellite et TNT ;
- de services à la demande : Netflix.
La multiplication des supports d'information
On observe une multiplication des supports d'information. À l'heure d'Internet, les réseaux sociaux numériques (Facebook, Twitter, Instagram, etc.), les blogs et YouTube révolutionnent l'information par leur caractère interactif et instantané. Ils rendent l'information accessible partout et à tous, gratuitement. Les témoignages vidéo, l'envoi de photographies et de billets d'humeur se développent sur les réseaux sociaux.
Les nouveaux modes d'information font évoluer la manière de s'informer.
En 2018, les réseaux sociaux, dont YouTube, supplantent la presse écrite pour s'informer aux États-Unis.
Les deux premiers médias utilisés aux États-Unis pour l'information sont Facebook et YouTube.
Le site Web d'hébergement de vidéos YouTube permet à ses utilisateurs d'envoyer, regarder, commenter, évaluer et partager des vidéos en streaming.
En 2018, chaque mois, YouTube compte plus d'1,9 milliard d'utilisateurs connectés dans le monde.
Les blogs et les forums constituent d'autres médias d'information. Certains d'entre eux renforcent la démocratie participative et permettent aux internautes d'échanger et de débattre. Dans les pays gouvernés par un régime autoritaire, les réseaux sociaux numériques sont parfois l'un des seuls moyens d'accéder à une information variée et non censurée. Ils permettent aux internautes :
- de s'ouvrir sur le monde ;
- d'éviter la propagande étatique.
L'immédiateté de l'information et de son partage sur les médias numériques provoquent le « buzz » et ponctuellement des polémiques lorsque sont publiées des témoignages vidéo, des photographies ou des billets d'humeur.
En 2016, la publication du témoignage vidéo de Mamadi Keita sur le site Internet du journal régional La Dépêche du Midi crée le buzz. Son fils, âgé de six ans, est décédé en s'étant retrouvé coincé sous une grille d'un hypermarché à Toulouse. À la suite de la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux, une marche blanche est organisée sur le parking de la grande surface où le drame a eu lieu.
Des pratiques d'information différenciées
L'essor d'Internet tend à fragmenter les pratiques de l'information et à transformer le rapport des populations à l'information. S'informer dépend de plus en plus de l'âge, de la catégorie socio-professionnelle et du diplôme de chacun. Cela dépend également des territoires : il est plus aisé d'avoir accès à l'information dans certains pays ou certaines régions que dans d'autres.
Traditionnellement, l'information provient :
- de la radio le matin ;
- de la lecture des quotidiens nationaux/régionaux dans la journée ;
- du journal de 20 h le soir.
Avec le numérique, le rapport de l'individu à l'information change. Les jeunes générations utilisent de plus en plus leur Smartphone pour avoir accès à l'information sur les réseaux sociaux ou les sites d'information.
© Reuters Institute Digital News Report, 2018
L'information est de plus en plus perçue comme un objet de consommation.
La tranche des 15-34 ans investit massivement le numérique et utilise d'abord les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter) pour s'informer.
La jeune génération qualifiée de millenials ou digital natives consomme l'information en abondance voire en surabondance, en permanence et de manière nomade. Dès lors, un nouveau rapport se crée face à l'actualité. Les jeunes s'y intéressent de moins en moins quel que soit le support utilisé.
- 49 % des jeunes s'informent par le journal télévisé ;
- 1 % des jeunes consultent la version papier des quotidiens nationaux ;
- 31 % des jeunes utilisent les applications ou sites Internet de la presse.
Les personnes les plus diplômées, cadres supérieurs et professions libérales se rendent directement sur les sites des médias pour chercher des informations complémentaires. Elles regardent peu la télévision pour s'informer.
En revanche, les personnes les moins diplômées n'éprouvent qu'un intérêt relatif pour l'information. Quand elles s'informent, c'est par la télévision. Internet est surtout un outil de divertissement.
L'accès à l'information dépend également du territoire où l'on vit. Les facilités d'accès à Internet ou à un téléphone portable ne sont pas les mêmes partout dans le monde.
En Afrique, la couverture Internet n'est pas très importante.
Selon les pays du monde, on assiste à une pratique différenciée de l'information :
- dans les démocraties, la pratique de l'information est libre et diversifiée,
- dans les régimes autoritaires, elle est limitée, voire censurée, et sujette à désinformation dans le cadre d'une politique de propagande.
Par ailleurs, dans des pays comme la France, certains espaces, particulièrement les territoires hyper-ruraux, ne bénéficient pas d'une bonne couverture tandis que les métropoles bénéficient de la 4G ou de la fibre pour accéder toujours plus facilement et rapidement à
l'information numérique.
En Chine, l'État pratique la censure. De nombreuses informations ne peuvent pas entrer dans le pays ou en sortir.