Sommaire
ILa guerre, le conflit et la paixALa guerre et le conflitBLa différence entre « guerre » et « conflit »CLa paixIILes guerres et les conflits au XXIe siècleALes multiples causes de la guerreBLes formes de conflits depuis la fin de la guerre froide1De nouveaux acteurs2La numérisation et la robotisation des conflits3De nouvelles guerresCLes différentes formes de paixRéfléchir à l'acte de la guerre et à celui de la paix, c'est s'interroger sur la mort et la vie et par-delà, sur le sens que l'on donne à l'existence et aux valeurs que l'on est prêt à défendre, pour lesquelles on est prêt à mourir. Le thème « Faire la guerre, faire la paix » invite à étudier le phénomène de la guerre sans le dissocier des efforts pour (r)établir la paix. L'introduction du thème propose une réflexion approfondie sur le sens des mots « guerre », « conflit » et « paix », afin de mieux en cerner les nuances et les différences. On présente également les formes de conflit et de guerre, mais aussi de paix, depuis la fin de la guerre froide (1991).
La guerre a-t-elle changé de nature ou simplement de forme ? Dans quelle mesure, la guerre a-t-elle connu des mutations, la transformant de conflits essentiellement entre des États en des conflits irréguliers et marqués par la dimension transnationale ? Dans quelle mesure le développement de nouveaux acteurs a-t-il contribué à ce changement ?
La guerre, le conflit et la paix
Toutes les guerres sont des conflits, mais tous les conflits ne sont pas des guerres. Il convient donc, dans un premier temps, de définir la guerre et le conflit, et d'expliquer leurs liens avec la paix.
La guerre et le conflit
Le mot « guerre » peut être défini de plusieurs façons, il renvoie souvent à une lutte armée entre deux groupes sociaux. Le mot « conflit » est plutôt défini comme une contestation qui peut aboutir à un combat entre deux entités.
Le mot « guerre » vient du francique werra « désordre » et « querelle », le terme a remplacé progressivement le latin bellum. Le mot grec : polemos, traduit par la « guerre », signifie d'abord le « choc », le « tumulte ».
« La guerre est un "différend entre les souverains qui est vidé par la voie des armes". »
Le chevalier de Jaucourt, l'un des principaux rédacteurs de l'Encyclopédie (1751-1772)
« La guerre n'est rien d'autre qu'un duel à une plus vaste échelle. […] La guerre est donc un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté. »
Carl von Clausewitz
De la guerre
1832
On peut définir la guerre comme une lutte armée entre groupes sociaux, particulièrement entre États. La guerre est considérée comme un phénomène historique et social. L'historien militaire britannique Hew Strachan propose 3 critères pour la définir :
- Elle est « une activité de groupe ».
- Elle « implique nécessairement la violence : il doit être question de tuer et d'être tué ».
- Elle nécessite « la notion de réciprocité » : « La guerre survient dans l'espace entre deux camps adverses. C'est justement pour cela que la guerre a sa propre dynamique : elle n'est pas la continuation de la politique par d'autres moyens, dans la mesure où l'adversaire s'efforce d'empêcher l'application de cette politique. »
Le mot « conflit » vient du latin conflictus, de con (« ensemble ») et fligere « heurter », « frapper ». On peut définir le conflit comme une contestation pouvant aller jusqu'à un combat au sens d'affrontement physique entre deux ou plusieurs personnes ou une « situation relationnelle structurée autour d'un antagonisme » qui est due à un ensemble de causes. Le conflit nécessite la présence de forces opposées, d'où un rapport de force. Il peut y avoir rivalité, c'est-à-dire concurrence vis-à-vis d'un but commun, ou désaccord sur un sujet.
La différence entre « guerre » et « conflit »
Il existe une différence de sens entre « guerre » et « conflit », même si dans le langage courant, on les emploie comme des synonymes. La guerre est une notion juridique et a une dimension militaire, alors que le conflit englobe des tensions plus générales.
- La guerre : depuis la Seconde Guerre mondiale, avec les conventions de Genève – les 4 de 1949 et les protocoles additionnels de 1977 et 2005 – qui protègent certaines catégories d'êtres humains, c'est une notion juridique encadrée et à dimension militaire.
- Le conflit a un sens englobant : toutes les guerres sont des conflits, mais tous les conflits ne sont pas des guerres. L'affrontement violent peut être une des dimensions du conflit, mais il n'en est pas la seule.
« Un conflit est un "différend entre des acteurs égaux ou inégaux et à toutes les échelles". »
Béatrice Giblin, géographe spécialiste de géopolitique
Le moyen pour différencier « conflit » et « guerre » est l'utilisation de la violence. Du latin violentia, qui vient de vis (la « force »), la violence se caractérise par l'emploi de la force physique. C'est un moyen de coercition pour forcer un destinataire, individuel ou collectif, à se plier à la volonté d'un destinateur. La violence est indissociable de la relation entre « acteur agissant » et « acteur cible ».
Les conflits sont des phénomènes :
- Multi-causals : politique, économique, militaire, etc.
- Multiscalaires : échelles variées – locale, nationale, internationale - où l'espace est un milieu, un théâtre et un enjeu.
- Multidimensionnels : politique, idéologique, économique, culturel, etc.
- Multi-sociaux : implication de groupes sociaux variés.
- Pluri-temporels : temps à court, moyen et long terme.
Ainsi, un conflit peut être analysé comme la combinaison entre 3 éléments en interaction : des acteurs, des territoires et des temporalités.
La paix
La paix se définit en opposition à la guerre : c'est un état où les combats cessent, où l'homme peut créer et non détruire. Toutefois, la paix est liée à la guerre, les deux forment un processus.
La paix se définit autant par elle-même que par son opposition à la guerre : la guerre, associée à la destruction, la paix est associée à la création. La paix est indissociable de la guerre telle que Janus de la mythologie romaine, dieu à deux faces, est lié à elles par une relation dynamique.
« C'est la tranquillité dont une société politique jouit ; soit au-dedans, par le bon ordre qui règne entre ses membres ; soit au-dehors, par la bonne intelligence dans laquelle elle vit avec les autres peuples. »
Étienne Noël Damilaville, rédacteur de l'article « paix » de l'Encyclopédie (1751-1772)
« Maintenant, sur une immense terrasse d'Elsinore, qui va de Bâle à Cologne, qui touche aux sables de Nieuport, aux marais de la Somme, aux craies de Champagne, aux granits d'Alsace, — l'Hamlet européen regarde des millions de spectres. […] Son esprit affreusement clairvoyant contemple le passage de la guerre à la paix. Ce passage est plus obscur, plus dangereux que le passage de la paix à la guerre ; tous les peuples en sont troublés. "Et moi, se dit-il, moi, l'intellect européen, que vais-je devenir ?… Et qu'est-ce que la paix ? La paix est, peut-être, l'état de choses dans lequel l'hostilité naturelle des hommes entre eux se manifeste par des créations, au lieu de se traduire par des destructions comme fait la guerre. C'est le temps d'une concurrence créatrice, et de la lutte des productions." »
Paul Valéry
La Crise de l'esprit
1919
Paul Valéry, au lendemain de la Grande Guerre (1914-1918), fait une analyse lucide de la situation mondiale dans un texte intitulé La Crise de l'esprit et resté célèbre par sa phrase d'accroche : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. »
La guerre et la paix ne sont pas tant une opposition qu'un processus dont les temporalités peuvent se chevaucher : pendant la guerre, certains acteurs cherchent ou établissent des projets de paix et inversement. La guerre est indissociable de la paix : il faut gagner les guerres, mais encore plus, conquérir la paix.
« Cela impose une réflexion sur ce qu'est la guerre et l'impact qu'elle a sur la paix actuelle et à venir comme de s'interroger sur la façon dont la paix engendre la guerre. »
Benoît Durieux, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Frédéric Ramel
Dictionnaire de la guerre et de la paix
© PUF, 2017
Les guerres et les conflits au XXIe siècle
Les guerres et les conflits existent toujours au XXIe siècle. Dans un premier temps, il convient de comprendre pourquoi on fait la guerre, avant de s'intéresser aux différentes formes de conflits et guerres qui sévissent actuellement.
Les multiples causes de la guerre
Les causes de la guerre sont multiples, elle éclate et se met en place lorsque deux États rivaux ne peuvent surmonter un conflit. Elle permet notamment de gagner des territoires ou de construire des États.
La guerre est un instrument dans la compétition interétatique : c'est le moyen ultime pour surmonter un conflit entre les États. Elle permet une réévaluation, c'est-à-dire une augmentation ou une redistribution de la puissance des États. La guerre permet de redessiner les territoires en modifiant le tracé des frontières. C'est également un moyen de construction des États : « L'État fait la guerre. La guerre fait l'État. » selon l'expression du sociologue Charles Tilly (1929-2008). Ce processus s'est déroulé pour un certain nombre d'États européens entre les XVIe et XVIIIe siècles.
On a une multi-causalité et un enchevêtrement complexe des causes de la guerre :
- facteurs politiques ;
- appropriation des richesses économiques ;
- poids des idéologies politiques et des religions.
Les formes de conflits depuis la fin de la guerre froide
Depuis 1991, fin de la guerre froide, les acteurs impliqués dans les conflits et les guerres ne sont plus simplement des États. On observe une numérisation et une robotisation des conflits. Certains penseurs estiment qu'on peut parler de « nouvelles guerres ».
De nouveaux acteurs
On constate un déclin des guerres entre États. On observe par contre de plus en plus de conflits à l'intérieur même d'un État, ou des conflits dans lesquels les États ne sont pas impliqués (terrorisme). Les réseaux sont de plus en plus puissants.
Il y a un déclin des guerres interétatiques c'est-à-dire des guerres entre États. La possession de l'arme nucléaire par certains États et l'influence des organisations internationales et des normes de gouvernance mondiale pourraient être des facteurs explicatifs.
Sur les 385 conflits politiques recensés dans le monde en 2017 par le Heidelberg Institut für International Konfliktforschung (HIIK) :
- 187 font usage de la violence ;
- 20 peuvent être considérés comme des guerres dans le sens où ce sont des affrontements armés ayant provoqué au moins 1 000 morts en une année.
Certains penseurs estiment qu'on assiste à une « impuissance de la puissance » (formule du politologue Bertrand Badie utilisée en 2004), dans le sens où la guerre n'est plus tant le résultat de la compétition des puissances que de la faiblesse et de la décomposition de certains États (Afghanistan, Irak, Syrie, Libye, Mali). Cela a pour conséquence une croissance des guerres civiles ou guerres intraétatiques.
De plus, on constate que la puissance militaire classique des États diminue au profit du plus faible : par exemple, les réseaux terroristes ont la capacité d'obliger les États, plus forts qu'eux, à être réactifs, et d'imposer des processus de violence non prévus. Ainsi dans les démocraties, le terrorisme provoque un impératif de sécurité qui devient supérieur à la liberté, provoquant sa limitation.
On parle de désétatisation de la guerre, c'est-à-dire un processus de réduction, voire de disparition, du rôle de l'État dans les conflits. Ce processus se manifeste essentiellement de deux manières :
- D'une part, par la professionnalisation des armées (abandon du service militaire au profit d'une armée plus réduite de professionnels), par la privatisation et par le mercenariat (recours à des troupes de soldats indépendants des États et rémunérés par un État pour faire la guerre).
- D'autre part, par la multiplication et la montée en puissance de nouveaux acteurs non étatiques (groupes criminels, réseaux terroristes, etc.) dont la rationalité est différente en étant plus récalcitrante aux négociations.
On assiste à une disparition progressive d'un théâtre d'opérations unifié au profit de champs de bataille éclatés, éloignés, parfois différents et à des moments variés, mais connectés entre eux par la force des réseaux, notamment terroristes.
Les travaux des géographes et des politologues, par le binôme « territoire-réseau », livrent une clé d'analyse intéressante des conflits actuels. L'anthropologue Arjun Appadurai (Géographie de la colère, 2009) utilise une métaphore qui va dans leur sens : « la lutte entre systèmes vertébrés et systèmes cellulaires ».
- systèmes vertébrés : systèmes étatiques, territorialisés et centralisés ;
- systèmes cellulaires : systèmes fonctionnant en réseaux, mais dépourvus d'une gestion verticale et coordonnée, cela permet une souplesse et une capacité à se répliquer et à s'étendre.
La numérisation et la robotisation des conflits
On assiste à une « révolution dans les affaires militaires » (RAM) : en effet, les conflits sont de plus en plus numérisés et robotisés.
Cette révolution s'explique par une triple mutation :
- les progrès technologiques et scientifiques : les révolutions électronique et informatique qui aboutissent à une numérisation du champ de bataille ;
- les impératifs stratégiques : endurance et capacité de projection du matériel ;
- les mutations liées à la place de la guerre dans les sociétés occidentales (Europe, Amérique du Nord pour l'essentiel) : la guerre n'est plus une source de prestige, mais de drame. Les mutations liées au rapport de l'homme à la mort, et plus particulièrement la mort sur le champ de bataille. Ce phénomène est accentué par le poids de la médiatisation, quasi-immédiate grâce aux réseaux sociaux, des conflits et de la mort. On observe une plus grande sensibilité à la mort et donc une fragilisation des sociétés occidentales, du fait de l'importance accordée à la vie et à un certain confort humain et matériel dans ces sociétés.
- Première Guerre mondiale (1914-1918) : la bataille de Verdun (1916) fait 300 000 morts Français et Allemands, ce chiffre est accepté par les populations.
- Guerre civile au Liban (1975-1990) : l'ONU met en place une force de maintien de la paix où participent des soldats français qui sont victimes d'un attentat de leur QG, nommé Drakkar, à Beyrouth (1983). Cinquante-huit soldats perdent la vie, ce qui engendre une réaction vive au sein de la population française.
- Guerre d'Afghanistan (2001-2014) : dans le cadre de l'OTAN et d'une mission de l'ONU, les troupes françaises sont prises en embuscade dans la vallée d'Uzbin (2008) qui provoque 10 morts au sein des troupes françaises – depuis l'attentat à Beyrouth en 1983, l'armée française n'avait pas perdu autant d'hommes en un seul combat. Une émotion considérable et une contestation se propagent jusque dans les médias nationaux : des familles de militaires tués vont jusqu'à porter plainte contre l'État français.
Faire usage de la force, aujourd'hui, va avec la gestion de l'opinion publique. Pour cela, certains États développent le mercenariat et la robotisation.
Il y a néanmoins deux limites à la puissance technologique :
- Une limite politique : la guerre à distance (bombardement aérien, utilisation de missiles ou de drones) a un effet militaire sans conséquence politique. La projection de puissance, de capacités de destruction, n'est rien s'il n'y a pas de capacité de reconstruction, matérielle et politique. Or, pour cela, il faut contrôler le territoire.
- Une limite technique : aucune technologie n'assure une supériorité totale et durable car la guerre se gagne à plusieurs niveaux et le plus important est le facteur politique.
« Notre supériorité technologique n'influe que sur les deux premiers niveaux de la guerre (le technique et le tactique), alors que, si la bataille se gagne à ces deux niveaux, la guerre se gagne aux trois autres niveaux, l'opératif, le stratégique et le politique. L'Afghanistan en est un douloureux exemple : l'extravagant différentiel technologique entre les partis s'est soldé par la victoire du plus rustre ! »
« Si la technologie joue un rôle direct dans la bataille, elle ne décide presque jamais de l'issue d'une guerre parce qu'elle n'en est qu'une des dimensions : la guerre est en effet un comportement politique, pas un comportement technique. Elle doit avoir une signification politique et produire un « état de paix meilleur que le précédent », pour reprendre la formule de Liddell Hart. »
Général Vincent Desportes
dans la revue Le Débat
2016
De nouvelles guerres
La guerre est progressivement en train de changer de nature et de transformer les sociétés de certains pays.
Pour Mary Kaldor, spécialiste des relations internationales, de « nouvelles guerres » (1999) émergent et, pour Bertrand Badie, le monde voit apparaître des « sociétés guerrières » (2014).
La période 1945-1990 a connu une double rupture :
- La menace nucléaire a réduit la guerre en Occident, engendrant un déplacement vers le reste du monde, en l'occurrence les États en voie de décolonisation puis les États décolonisés. Pour la première fois, l'Europe n'était plus « le » champ de bataille du monde.
- Cette mutation a eu des implications capitales car ces États étaient des États fragiles, avec un manque de légitimité, de moyens de coercition, de ressources financières, de solidité sociale, etc. Cette situation a permis le développement d'acteurs non étatiques (groupes terroristes), facilitant l'internationalisation des conflits.
Par ailleurs, Bertrand Badie discerne également l'émergence de « sociétés guerrières » qui se distinguent par une triple caractérisation : une violence couvrant tous les aspects de la vie sociale, s'inscrivant dans la durée et s'internationalisant.
Les sociétés suivantes sont des « sociétés guerrières » d'après les critères de Bertrand Badie :
- la RDC (République démocratique du Congo) depuis 55 ans ;
- l'Afghanistan depuis 40 ans ;
- la Somalie depuis 30 ans ;
- la Syrie depuis 9 ans.
« Les nouvelles guerres fusionnent totalement le social et le politique. […], les nouvelles guerres se conçoivent comme modes durables de consécration de l'inconciliable. »
Bertrand Badie, politologue et spécialiste des relations internationales
Les différentes formes de paix
La paix est un équilibre qui résulte d'un processus varié pouvant prendre trois formes : victoire d'un acteur, négociation de paix ou médiation d'un acteur externe. On observe des paix « positives » ou « négatives », ainsi que des situations de conflictualité latente.
Les conflits peuvent se résoudre de plusieurs manières :
- par la victoire d'un camp : la victoire du vainqueur impose sa volonté au vaincu, comme pour la Première Guerre mondiale (1914-1918) ou la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) ;
- par la négociation de paix lorsqu'aucun des acteurs ne parvient à s'imposer par la force, comme l'accord de paix entre l'Égypte et Israël (1979) ;
- par la médiation d'un acteur externe qui joue le rôle d'arbitre, comme l'ONU, un autre État ou un groupe humain organisé. Cet acteur externe intervient pour gérer les négociations et garantir qu'aucun camp ne soit lésé.
La paix aboutit à une solution politique et pacifique plus ou moins satisfaisante pour toutes les parties. Le politologue norvégien Johan Galtung a développé un concept différenciant deux types de paix :
- La paix « positive » est une situation entre les acteurs d'un conflit caractérisée par la reconnaissance mutuelle, la sécurité, la coopération permettant de régler les questions qui avaient justifié le conflit.
- La paix « négative » est une situation marquée par l'absence de conflits, mais dans laquelle toutes les sources de conflictualité n'ont pas été traitées.
À l'échelle mondiale, la volonté d'imposer la paix aboutit parfois à une situation de conflictualité constante par une militarisation du maintien de l'ordre. Les grandes puissances au sein des organisations internationales, comme l'ONU, peuvent en effet faire empirer les situations. Certains États sont plus puissants que d'autres et arrivent à imposer leur décision ou finissent par agir sans mandat de l'ONU.
L'intervention des États-Unis et de leurs alliés en Irak, entre 2003 et 2011, a provoqué une dislocation du pays et a permis le développement de l'organisation de l'État islamique, à la fois en Irak et en Syrie.