Sommaire
ILes aires urbaines, une nouvelle géographie d'une France mondialiséeAUne France urbaineBLes dynamiques des aires urbainesIILes espaces productifs et leurs évolutionsALes principales dynamiquesBDes espaces en mutationsIIILes espaces de faible densité et leurs atoutsALes caractéristiques des espaces de faible densitéBLes activités des espaces de faible densitéLes aires urbaines, une nouvelle géographie d'une France mondialisée
Une France urbaine
En 2010, 78 % des Français vivent dans une ville (commune de plus de 2000 habitants) et 85 % dans une aire urbaine, comprenant notamment les communes rurales situées dans les aires urbaines.
L'urbanisation de la France s'est déroulée aux XIXe et XXe siècles. Elle est aujourd'hui modérée.
Aire urbaine
Une aire urbaine est un espace composé de la ville-centre, des banlieues et des espaces périurbains.
Schéma d'une aire urbaine
La répartition des espaces urbains est inégale sur le territoire :
- La France du nord, de l'est et du sud-est ont les taux d'urbanisation les plus élevés.
- À l'ouest et dans le centre du pays, il y a d'importantes aires urbaines mais l'urbanisation y est globalement plus faible.
De plus, toutes les aires urbaines n'ont pas la même importance et ont des aires d'influence variées. Les plus dynamiques sont les 12 aires métropolitaines :
- L'aire urbaine parisienne concentre 12 millions d'habitants. Elle domine largement les autres villes françaises et a une influence mondiale avec des sièges de grandes firmes transnationales, ses institutions internationales, son influence culturelle, etc.
- D'autres métropoles ont une influence nationale, voire européenne, comme Marseille, Lyon ou encore Lille et dans une moindre mesure Toulouse, Bordeaux, Grenoble et Montpellier.
- Enfin, de nombreuses villes moyennes n'ont qu'une influence régionale.
Les dynamiques des aires urbaines
La France urbaine connaît des évolutions telles que la métropolisation et l'étalement urbain et doit faire face à des défis sociaux et environnementaux.
La métropolisation est un phénomène majeur qui touche le territoire français : les villes françaises les plus importantes, les métropoles, attirent de plus en plus d'habitants et d'activités économiques. Les entreprises qui s'y installent trouvent dans ces métropoles une bonne accessibilité par les moyens de transport, les réseaux de communication mais aussi de nombreux services, une main-d'œuvre qualifiée, de nombreux clients, etc. Ainsi, les 12 aires métropolitaines françaises constituent les zones les plus dynamiques du territoire français et donc les plus attractives.
L'étalement urbain touche l'ensemble des aires urbaines. Ce processus désigne l'augmentation de la surface occupée par la ville provoqué par l'arrivée d'habitants et d'activités dans les espaces périurbains et notamment ruraux en périphérie des villes. Cet attrait des zones périphériques des villes s'explique par la volonté de trouver des logements moins chers et de profiter d'un cadre de vie plus agréable.
Enfin les aires urbaines sont confrontées à des problèmes sociaux et environnementaux :
- La ville émet de nombreuses sources de pollution : déchets, eaux usées, gaz polluants, etc. De plus, l'étalement urbain augmente les temps de transport et donc la pollution et contribue à la diminution des espaces agricoles sur lesquels sont bâtis les nouveaux logements.
- Les villes connaissent des inégalités grandissantes. Les quartiers habités par les populations aisées bénéficient d'un meilleur cadre de vie et d'un accès optimal à de nombreux services alors que les zones les plus défavorisées sont les plus exposées à la pollution et, pour nombre d'entre elles, connaissent des difficultés d'accès à de nombreux services (médecine, vie culturelle, etc.). De plus, la gentrification, c'est-à-dire l'embourgeoisement des centres-villes causé par la hausse des prix de l'immobilier, pousse les populations les plus pauvres à quitter ces quartiers pour rejoindre la périphérie des villes.
Les espaces productifs et leurs évolutions
Les principales dynamiques
Les espaces productifs français, c'est-à-dire les espaces dont la fonction dominante est la production de biens ou de services, connaissent de profondes évolutions :
- Les échanges économiques atteignent désormais une dimension internationale. La France est concurrencée par les autres pays européens puisqu'elle fait partie du marché commun de l'Union européenne et de manière plus large par tous les pays du monde dans le cadre de la mondialisation. En effet, le développement des transports, le développement des technologies de l'information (Internet) et les politiques de libre-échange ont favorisé les échanges internationaux.
- Pour faire face à cette concurrence accrue, les entreprises s'installent dans des territoires productifs qui leur offrent les moyens de faire face à cette concurrence et d'être compétitifs sur le marché mondial : territoires très connectés aux réseaux de transports et de communication, présence de nombreux services aux entreprises dont la recherche et le développement, etc. Cette évolution tend ainsi à privilégier les métropoles, les zones frontalières et les ports.
- On assiste aussi à une spécialisation des territoires, c'est-à-dire que dans un même territoire productif, vont se concentrer des entreprises qui travaillent ensemble, souvent dans un même domaine, afin de faire face à cette concurrence.
- Enfin, les différences entre les secteurs de l'économie tendent à s'atténuer. Traditionnellement, on considérait le secteur agricole (secteur primaire), le secteur industriel (secteur secondaire) et le secteur des services (secteur tertiaire). On constate aujourd'hui des différences moins fortes entre ces secteurs puisque les services tels que la recherche, la commercialisation, les transports ou encore la mécanisation des tâches, ont pris une grande importance dans tous les secteurs économiques.
Des espaces en mutations
La France est l'un des premiers producteurs mondial de produits agricoles. Elle doit cette réussite à une politique de modernisation (débutée dans les années 1960) encouragée par l'État et l'Union européenne. Les exploitations agricoles pratiquent majoritairement une agriculture intensive, intégrée à l'industrie agroalimentaire et au marché mondial et font appel à de nombreux services. Elles n'emploient que 3 % de la population active bien que l'activité agricole occupe environ 50 % du territoire. Les territoires productifs à dominante agricole sont spécialisés (céréales dans le bassin parisien, élevage intensif en Bretagne, etc.). Malgré le poids de l'agriculture française au niveau mondial, certains territoires comme la Bretagne connaissent une crise et toutes les exploitations doivent désormais diminuer leur impact environnemental. De nombreux producteurs cherchent à privilégier la qualité à la quantité.
Dans le domaine industriel, les branches traditionnelles (sidérurgie, mines de charbon, textile, automobile) connaissent une crise profonde provoquée par la concurrence internationale et notamment celle des pays émergents. Ainsi les régions du nord et de l'est ont connu un phénomène de désindustrialisation. Aujourd'hui, la priorité est donnée aux industries de haute technologie (aéronautique, nucléaire, pharmacie, etc.) pour affronter la concurrence internationale. Afin d'être plus performants et innovants sur le marché mondial, les entreprises et les laboratoires de recherche se regroupent dans des territoires (les pôles de compétitivité). Ces évolutions bouleversent la géographie industrielle : les métropoles, dont Paris en tête, les zones desservies par les grands axes de transports et les façades maritimes sont désormais privilégiées dans l'implantation des industries. L'industrie occupe 20 % de la population active.
Enfin, les services représentent la plus grande part de l'économie nationale et emploient environ 75 % de la population active. Mais le secteur des services est très varié. Il concerne aussi bien les commerces de proximité, la grande distribution, le tourisme et les transports que le tertiaire supérieur (enseignement supérieur, finance, recherche, etc.). Alors si certains types de services sont présents sur tout le territoire français, le tertiaire supérieur n'est présent que dans les métropoles et plus particulièrement dans l'aire urbaine parisienne qui concentre 40 % des cadres français. Enfin, le tourisme est aussi présent dans les métropoles mais aussi dans les espaces ruraux, le long des littoraux et dans les montagnes.
Les espaces de faible densité et leurs atouts
Les caractéristiques des espaces de faible densité
Les espaces de faible densité sont des espaces dans lesquels la densité est inférieure à 30 habitants au km2. Ces espaces comptent 4,5 millions d'habitants. Ils ont longtemps été touché par l'exode rural, c'est-à-dire la perte de nombreux habitants allant gonfler la population des villes. L'exode rural est désormais terminé et on assiste même, dans certaines zones, à l'arrivée d'anciens urbains venant s'installer à la campagne (les néo-ruraux).
Les espaces de faible densité sont très variés et couvrent la majorité des massifs montagneux, une grande partie des plaines et des vallées.
Les activités des espaces de faible densité
L'agriculture est la principale activité des espaces de faible densité. Alors que certaines zones pratiquent une agriculture intensive qui se caractérise par des paysages d'openfield (grands champs ouverts sans séparation), des territoires mettent en avant la qualité et le savoir-faire et d'autres territoires agricoles sont confrontés à une crise agricole et voient le développement des friches.
Les espaces de faible densité développent aussi d'autres activités telles que les sports d'hiver dans les montagnes ou le tourisme vert. Enfin, la fonction résidentielle est en recul dans les zones les plus isolées mais progresse à la périphérie des villes.