Sommaire
ICroissance démographique et besoins alimentairesADes besoins alimentaires accrusBUne situation alimentaire mitigéeIILes limites des systèmes agricolesAProgrès et limites de l'agriculture intensiveBLe maintien de l'agriculture vivrièreIIILes enjeux alimentaires de demainAUne agriculture durableBUne manière de consommer différenteIVSchéma bilanLa croissance démographique et l'évolution des régimes alimentaires provoquent une augmentation des besoins alimentaires mondiaux.
Malgré le recul de la faim dans le monde, la sécurité alimentaire reste un enjeu majeur. En effet, le nombre de personnes sous-alimentées reste important et de nombreuses inégalités dans l'accès aux ressources alimentaires persistent.
L'agriculture intensive a permis de faire reculer la faim, mais cette agriculture est très polluante. L'agriculture vivrière dans les pays en voie de développement montre de nombreuses limites.
Il est nécessaire, pour continuer de faire reculer la faim et de nourrir une population plus nombreuse sans porter atteinte à l'environnement, de pratiquer une agriculture durable et de modifier les pratiques alimentaires.
Croissance démographique et besoins alimentaires
Des besoins alimentaires accrus
La terre compte actuellement plus de 7 milliards d'habitants et la population continue d'augmenter. Les estimations projettent une stabilisation de la population à 10 milliards d'habitants vers 2050. Il faudra donc être en mesure de nourrir trois milliards de personnes supplémentaires.
Le changement de régime alimentaire constitue un autre défi. Le niveau de développement de la population s'améliore et les populations, de plus en plus urbaines, adoptent un régime alimentaire plus riche en protéines et en matières grasses. Ce phénomène s'appelle la transition alimentaire.
Mais la consommation accrue de viande nécessite de produire beaucoup de céréales pour nourrir le bétail. Ainsi, il faudra augmenter la production agricole de 130 % pour satisfaire tous les besoins alimentaires.
Une situation alimentaire mitigée
Malgré des progrès notables, il existe encore de nombreuses inégalités dans l'accès à une nourriture suffisante en quantité et en qualité :
- La faim dans le monde baisse. La sous-alimentation touchait 30 % de la population mondiale en 1960 et 11 % en 2014.
- Selon la FAO, en 2014, 63 pays ont diminué de moitié la sous-alimentation dans leur pays.
Cependant, le nombre de sous-alimentés reste important, puisque 805 millions de personnes souffrent de sous-alimentation en 2014. Pourtant, les hommes produisent suffisamment de nourriture pour garantir la sécurité alimentaire de tous. Malgré cela, la redistribution de nourriture est très inégale :
- C'est en Asie que l'on observe le plus de personnes souffrant de la faim, soit 512 millions de personnes.
- Proportionnellement, c'est en Afrique subsaharienne que le problème est le plus important puisque environ 23 % de la population souffre de sous-alimentation.
- À l'inverse, de nombreuses personnes souffrent de suralimentation. En effet, le surpoids touche, en 2014, 39 % des adultes au niveau mondial.
Les pays en développement font face à ces deux aspects de la malnutrition : la sous-alimentation et la suralimentation.
Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire signifie un accès stable et suffisant à de la nourriture de bonne qualité.
Les limites des systèmes agricoles
Progrès et limites de l'agriculture intensive
L'augmentation de la production agricole mondiale et la baisse de la sous-alimentation a été permise par le développement de l'agriculture intensive. L'agriculture intensive se caractérise par :
- La mécanisation : l'utilisation de machines agricoles améliore considérablement la productivité.
- L'usage d'engrais chimiques et de pesticides qui contribuent à augmenter les rendements.
- De nouvelles techniques agricoles : élevages hors-sol de bétail, cultures sous serres.
- Des exploitations tournées vers la monoculture.
- Ces facteurs d'augmentation de production nécessitent d'importants investissements, c'est pourquoi de nombreux pays soutiennent leurs agriculteurs par le biais de subventions et d'aides financières.
Dans les pays du Nord, la révolution industrielle à partir du XIXe siècle a introduit des techniques de production intensive. Dans plusieurs pays du Sud, la révolution verte a appliqué ces méthodes et mené à l'autosuffisance alimentaire, voire à l'exportation de produits agricoles.
L'agriculture intensive a permis à de nombreux pays d'accéder à la sécurité alimentaire, mais cette agriculture pose de nombreux problèmes. En effet, l'usage de produits chimiques provoque les pollutions des cours d'eau, des sols et de l'air et des risques sanitaires pour les populations qui consomment des aliments contenant des résidus de produits chimiques.
Avec la révolution verte en Inde, les rendements dans la production de riz ont augmenté de 30 %.
L'agriculture intensive a permis de diminuer la faim dans le monde, elle est cependant à l'origine d'importantes pollutions.
![Culture de blé aux États-Unis](https://media-image.kartable.fr/uploads/finalImages/final_5798c1fea57905.63211845.jpg?format=webp)
Culture de blé aux États-Unis
© USDA, Wikimedia Commons
Monoculture
La monoculture est la culture d'une seule espèce de plante.
Le maintien de l'agriculture vivrière
Dans les pays en développement, la majorité des paysans pratiquent l'agriculture vivrière, c'est-à-dire qu'ils consomment les produits de leur travail. Ils sont environ 2 milliards à pratiquer ce type d'agriculture.
L'agriculture vivrière se caractérise par les éléments suivants :
- Bien que les céréales tiennent une place prédominante, l'agriculture vivrière est souvent une polyculture. Les paysans plantent des fruits, des légumes, etc. Ils peuvent associer l'élevage à cette agriculture.
- L'agriculture vivrière est peu productive et nécessite une main-d'œuvre nombreuse, car elle utilise peu d'engrais et peu ou pas de machines.
- Des progrès ont pu être réalisés : méthodes et outils mieux adaptés, sélection des plantes, irrigation, etc. La production a augmenté, mais moins vite que la croissance démographique dans ces pays.
L'agriculture vivrière comporte de nombreuses limites :
- Faiblement productive, elle ne parvient pas toujours à nourrir suffisamment les personnes qui la pratiquent. En effet, 50 % des sous-alimentés de la planète sont des petits agriculteurs pratiquant l'agriculture vivrière.
- L'agriculture vivrière est aussi à l'origine de dégradations environnementales. Face à l'épuisement des terres, les agriculteurs défrichent de nouvelles terres et amplifient la déforestation.
On observe au niveau mondial un recul de l'agriculture vivrière au profit de l'agriculture commerciale.
L'agriculture vivrière demande une importante main-d'œuvre et ne suffit pas toujours pour nourrir ceux qui la pratiquent.
![Agriculture vivrière en Ouganda](https://media-image.kartable.fr/uploads/finalImages/final_5798c262cd3201.23003285.jpg?format=webp)
Agriculture vivrière en Ouganda
© Jmalstrom, Pixabay
Polyculture
La polyculture désigne le fait de cultiver plusieurs espèces de plantes.
Les enjeux alimentaires de demain
Une agriculture durable
L'agriculture durable doit permettre de satisfaire les besoins alimentaires des générations actuelles et futures tout en assurant un bon niveau de vie aux agriculteurs et sans dégrader l'environnement.
L'agriculture durable implique de développer des révolutions doublement vertes, c'est-à-dire augmenter les quantités de production et respecter l'environnement :
- L'agriculture biologique n'utilise aucun produit chimique. Encore minoritaire, elle est cependant de plus en plus utilisée.
- L'agriculture raisonnée est une forme d'agriculture intensive qui limite au maximum l'utilisation des produits chimiques.
- La qualité de vie des agriculteurs doit aussi être prise en compte, ils doivent bénéficier de revenus suffisants.
![Le logo de l'agriculture biologique](https://media-image.kartable.fr/uploads/finalImages/final_5798c2abcd17e1.42150685.jpg?format=webp)
Le logo de l'agriculture biologique
© Eigene Vektorisierung, Wikimedia Commons
Une manière de consommer différente
Il ne suffit pas de développer des agricultures durables, les consommateurs doivent aussi modifier leurs pratiques de consommation :
- Il faut promouvoir la consommation de produits agricoles locaux afin de limiter les émissions de \ce{CO2} liées au transport des produits alimentaires.
- Il faut diminuer la consommation de viande dont la production nécessite de grandes quantités de végétaux et d'eau.
- Le gaspillage doit aussi diminuer. En France, c'est environ la moitié de la production agricole qui n'est pas utilisée.
En France, une loi est passée en 2016 interdisant aux supermarchés de jeter leurs invendus alimentaires.
Schéma bilan
![-](https://media-image.kartable.fr/uploads/finalImages/final_57a07c39eb7da6.92995042.png?format=webp)