Sommaire
IDes espaces diversifiésADes statuts différentsBDes milieux variésCDes populations hétérogènesIIAtouts et difficultés des milieux ultra-marinsAÉloignement et risquesBDes inégalités de richessesCUn potentiel économique et militaireIIISchéma bilanIssus de l'histoire coloniale française, les territoires d'outre-mer assurent à la France une présence internationale dans tous les océans. Espaces aux statuts, populations et milieux diversifiés, l'éloignement et les inégalités de richesse restent leurs principaux handicaps. Cependant, nombreux sont leurs atouts.
Des espaces diversifiés
Des statuts différents
Ces territoires se répartissent entre différentes catégories :
- Les DROM (départements et régions d'outre-mer) : Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte. Dans ces territoires, la législation française s'applique comme en métropole.
- Les COM (collectivités d'outre-mer) : Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française. Ces territoires disposent d'institutions et d'un statut particuliers.
- Il existe d'autres statuts pour la Nouvelle-Calédonie, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et Clipperton.
Des milieux variés
Les territoires ultra-marins de la France ont des caractéristiques diverses :
- Une répartition inégale du peuplement, on trouve de fortes densités (270 hab/km2 en Guadeloupe, 500 hab/km2 à Mayotte) mais aussi des zones quasiment désertiques (2,5 hab/km2 en Guyane).
- Une grande variété de climats, les îles situées dans la zone intertropicale ou subtropicale sont caractérisées par l'opposition entre « côtes au vent », plus humides et soumises aux alizées, et « côtes sous le vent », plus sèches et plus peuplées. La Guyane connaît un climat équatorial, marqué par des fortes chaleurs et une forte humidité. Enfin, les TAAF et dans une moindre mesure Saint-Pierre-et-Miquelon ont des climats froids.
- Dans les îles, le relief est souvent marqué par un volcanisme parfois actif (le Piton de la Fournaise à La Réunion, la montagne Pelée en Martinique, et la Soufrière en Guadeloupe).
À Saint-Pierre-et-Miquelon, la température moyenne annuelle est de 5,5 °C.
Saint-Pierre-et-Miquelon pendant l'hiver
© Arne List via Wikimedia Commons
Des populations hétérogènes
La démographie est variable selon les territoires :
- des régions à croissance presque stable (Antilles françaises) ;
- des régions à fort accroissement naturel (La Réunion, Guyane, Mayotte) ;
- enfin, des régions à croissance surtout migratoire (Nouvelle-Calédonie).
Dans les Antilles, les populations sont pluriethniques. L'esclavage et l'économie de plantation sont à l'origine de la coexistence de descendants d'esclaves et de colons, cohabitant au sein d'une culture appelée créole.
Dans les territoires du Pacifique, la population polynésienne est majoritaire, mais le nombre de métis (Polynésiens, Européens, Asiatiques) est important. Ainsi, en Nouvelle-Calédonie, trois groupes principaux sont en présence : les Européens et les Mélanésiens, qui représentent environ 40 % de la population, et les autres groupes ethniques, les Indonésiens, les Tahitiens et les Wallisiens.
Atouts et difficultés des milieux ultra-marins
Éloignement et risques
Plusieurs facteurs contribuent à isoler les territoires ultramarins :
- L'insularité (pour la plupart) et leur petite taille, qui posent le problème de l'autosuffisance.
- La distance qui les sépare de la métropole : plusieurs heures de vol sont nécessaires pour s'y rendre depuis l'Europe (22 heures de vol pour la Nouvelle-Calédonie). Cette distance a notamment une influence sur les prix des produits importés (49 % plus chers en Guyane qu'en métropole par exemple).
- Ces territoires sont également caractérisés par des risques naturels : cyclones tropicaux au cours de la saison chaude, séismes, volcanisme actif (le Piton de la Fournaise, à La Réunion), inondations et glissements de terrain dus aux pluies torrentielles et à l'érosion liée à la déforestation.
L'insularité de la Polynésie française constitue un atout pour le tourisme, mais aussi une contrainte importante à cause de l'éloignement.
Installation touristique en Polynésie
© Deelight via Wikimedia Commons
Des inégalités de richesses
Les territoires ultra-marins accusent des difficultés socio-économiques (en 2008, Mayotte possède un PIB par habitant de 8 000 euros tandis que celui de la France métropolitaine est de 32 000 euros). En raison de ces difficultés, les économies ultra-marines sont fragiles et dépendantes (d'un produit ou des aides de la métropole) :
- En l'absence de ressources naturelles (à l'exception du nickel en Nouvelle-Calédonie), avec un niveau de vie peu élevé et un petit marché intérieur, les territoires d'outre-mer ont une économie fragile, avec des taux de chômage souvent forts.
- Ces espaces sont souvent dépendants d'un produit (ou d'une activité) : l'ylang-ylang à Mayotte, le nickel en Nouvelle-Calédonie. Si les cours de ces activités chutent, les espaces sont directement touchés.
Il en résulte une forte dépendance à la métropole : la Guyane est rattachée à la métropole pour les activités spatiales.
Un potentiel économique et militaire
Ces territoires ultra-marins accueillent des bases militaires permanentes, qui permettent à la France de jouer un rôle géopolitique sur tous les continents.
Les territoires français d'outre-mer augmentent considérablement la Zone économique exclusive (ZEE) du pays, qui est la deuxième au monde, avec plus de 10 millions de km2. Cet espace représente une immense réserve de ressources, ainsi que d'importantes opportunités de surveillance d'espaces maritimes dans le monde entier.
ZEE
Une ZEE est une Zone économique exclusive. C'est une zone maritime de 200 miles marins à partir des côtes, qui réserve au pays côtier l'exclusivité des ressources (pêche, énergies, etc.).
La France possède la 2e plus grande ZEE du monde.