Sommaire
ILes sociétés humaines confrontées aux risquesALa notion de risqueBLes risques industriels et technologiquesCLes risques naturelsIIDes espaces et des sociétés inégalement exposés aux risquesAUne vulnérabilité croissanteBUne inégale vulnérabilitéLe monde est exposé à des risques naturels majeurs, ainsi qu'à des risques technologiques divers issus des activités et des aménagements humains. Si les pays du Nord sont plus touchés par les accidents de nature technologique, ils sont moins vulnérables aux risques naturels que les pays du Sud, en raison de meilleures mesures de prévention et de capacités de réponse en cas de catastrophe. Enfin, de plus en plus de risques traversent les frontières et sont partagés à travers le monde : ils nécessitent donc un traitement international.
Les sociétés humaines confrontées aux risques
La notion de risque
Un aléa est un phénomène naturel ou technologique imprévisible. Il existe deux types d'aléas :
- Les aléas naturels (séisme, éruption volcanique, inondation, glissement de terrain, tsunami, etc.)
- Les aléas technologiques (pollution, explosion, pollution industrielle et atmosphérique, etc.)
Quand une population est exposée à un aléa, on parle de risque. Plus une population est exposée aux aléas, plus elle est vulnérable.
Environ deux tiers de la population mondiale sont vulnérables aux aléas, c'est-à-dire que cette population est soumise à des risques.
Lorsque les risques deviennent réalité, on parle de catastrophes (tsunami en Asie en 2004, ouragan Katrina aux États-Unis en 2005, séisme en Haïti en 2010, Fukushima au Japon en 2011, etc.).
La catastrophe de Fukushima au Japon en 2011 est la jonction d'un risque naturel et d'un risque technologique. En effet, un séisme a provoqué un tsunami qui a frappé et endommagé une centrale nucléaire.
Aléas, vulnérabilité, risque et catastrophe
Les risques industriels et technologiques
Les risques industriels et technologiques sont liés aux activités humaines et sont de différents types :
- Les risques industriels sont liés à la proximité d'un site industriel chimique ou pétrochimique (transformation du pétrole).
- Les risques nucléaires sont liés à la présence de centrales nucléaires ou d'installations utilisant des matières radioactives. Les centrales nucléaires suscitent l'inquiétude depuis les accidents de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011).
- Les risques liés au transport de matières dangereuses : marées noires en cas d'accident de pétrolier, dégazage de navires.
- Les risques miniers sont liés à la proximité de mines dont certaines contiennent des réserves de gaz ou de matériaux nocifs.
- Les risques de rupture de charge sont liés à la présence de barrages en amont d'un cours d'eau. En cas de rupture de barrage, les zones situées en aval courent le risque d'être inondées.
Lorsque des catastrophes technologiques ou industrielles surviennent, elles peuvent avoir des effets thermiques (augmentation de la chaleur), mécaniques (onde de choc provoquée par une explosion et pouvant causer de nombreux dommages), toxiques (inhalation de produits chimiques ou pollution des eaux et des sols) et liés aux substances radioactives (contamination des êtres vivants). Ces effets touchent les populations et provoquent la destruction des biens matériels.
Les risques naturels dans le monde
Les risques naturels
Certains risques sont liés aux activités de l'atmosphère : tempêtes (cyclone en zones intertropicales), sécheresse, vagues de froid, canicules, intempéries violentes. Ces risques peuvent entraîner des catastrophes en chaîne :
- Les sécheresses facilitent le départ de feux de forêt, les vents forts accélèrent leur avancée. Les orages peuvent également provoquer le départ d'incendies par la foudre. Il est cependant important de noter que la plupart des incendies sont d'origine humaine.
- Les fortes pluies peuvent entraîner d'importantes inondations, en particulier dans les espaces ayant connu de longues périodes sèches qui ont endurci les sols ainsi que dans les territoires artificialisés par l'Homme et sur lesquels la pluie ne peut infiltrer le sol à cause du béton.
- Dans les espaces montagneux et froids, les fortes chutes de neige favorisent le risque d'avalanches sur les pentes.
D'autres risques proviennent des activités de la lithosphère : séismes, mouvements de terrain, éruptions volcaniques. De la même manière, la concrétisation de ces risques peut entraîner de graves conséquences.
- Les séismes sous-marins provoquent la formation de tsunamis.
- Les mouvements de plaques lithosphériques peuvent provoquer des glissements de terrain.
Tsunami
Un tsunami est une importante onde océanique (vague) provoquée par un mouvement sismique.
En décembre 2004, un tsunami a frappé les littoraux de l'océan Indien et a provoqué plus de 250 000 morts.
Des espaces et des sociétés inégalement exposés aux risques
Une vulnérabilité croissante
Environ deux tiers de la population mondiale est vulnérable aux aléas, c'est-à-dire que cette population est soumise à des risques. Ces risques sont en constante augmentation. Le réchauffement climatique augmente le nombre de phénomènes climatiques extrêmes, et la population, de plus en plus nombreuse, urbaine et proche des littoraux, est davantage vulnérable. La mondialisation et la multiplication des flux de transports de produits chimiques augmentent les risques. L'essor des activités industrielles augmente les risques de pollution de l'air (rejet de CO2), de contamination des eaux (rejet d'eaux usées) et d'accident industriel (explosion ou incendie d'usine).
En 2010, dans le golfe du Mexique, une plate-forme pétrolière a explosé provoquant une marée noire considérable suivie d'un incendie. 11 personnes sont décédées lors de cette catastrophe.
Les aménagements humains renforcent enfin des risques naturels existants en renforçant la vulnérabilité de certains espaces :
- Le déboisement, le surpâturage lié à des troupeaux plus nombreux et la hausse des besoins de populations croissantes dans les espaces arides sont autant de facteurs de désertification.
- La déforestation provoquée par l'aménagement de nouvelles terres agricoles ou d'espaces de loisirs favorise l'écoulement des inondations et enlève une barrière naturelle en cas de tempête.
En 2013, 22 000 personnes ont été tuées par des catastrophes naturelles. Ce chiffre est en dessous de la moyenne de tués entre 2004 et 2013 qui est de 98 000 morts par an.
Une inégale vulnérabilité
Les dommages causés par les catastrophes varient en fonction du niveau de développement des sociétés. 90% des victimes des catastrophes habitent dans des pays pauvres :
- Dans les pays développés, les dégâts matériels peuvent être très importants, car les activités économiques sont développées. Cependant, les pertes humaines sont faibles.
- Dans les pays pauvres, les dégâts matériels sont moins importants, mais le nombre de tués peut être élevé.
Les pays du Nord ont en effet déployé des moyens, des infrastructures et des procédures d'alerte sophistiquées pour faire face aux catastrophes naturelles :
- Les méthodes de surveillance des phénomènes et d'alerte en cas de catastrophe sont nombreuses : observation régulière des activités sismiques et volcaniques, surveillance de fichiers météorologiques (tempêtes, vagues de froid et canicules), systèmes d'alerte des populations.
- L'éducation aux risques et les procédures d'évacuation sont plus développées.
- Les infrastructures sont plus adaptées aux différents risques : normes parasismiques au Japon, matériaux de construction plus solides, etc.
À l'inverse, dans de nombreux pays du Sud, les conséquences des catastrophes sont plus importantes :
- Les systèmes de surveillance, d'alerte et d'évacuation sont insuffisants, rendant les populations plus vulnérables aux risques naturels.
- De plus, certaines catastrophes frappent les PED plus régulièrement en raison de leur localisation géographique.
- Les pays pauvres disposent de moyens financiers insuffisants pour reconstruire et doivent compter sur l'aide internationale.
- Pour ces pays, les catastrophes deviennent alors un frein au développement et elles aggravent la pauvreté.
Les pays du Nord, plus industrialisés, sont plus exposés aux risques technologiques (marées noires, accidents industriels).
Cependant, de la même manière que pour les risques naturels, les pays riches sont mieux préparés pour faire face aux risques technologiques. Ils sont notamment mieux équipés pour réagir après une catastrophe. Ils ont les moyens permettant d'évacuer plus efficacement les victimes et reconstruisent plus vite que les pays en développement.