Les espaces à fortes contraintes (déserts chauds, déserts froids, hautes montagnes, forêts denses, îles isolées) sont des freins à l'installation des hommes et au développement de leurs activités.
Cependant, des populations se sont adaptées à ces contraintes et elles ont su tirer profit des atouts de ces espaces.
Les espaces à fortes contraintes, qui subissent de profondes transformations, ont un environnement naturel qui est menacé.
Des espaces à fortes contraintes
Les contraintes liées aux climats extrêmes constituent un frein à l'installation des hommes et au développement des activités :
- Dans les déserts chauds, l'aridité et les fortes chaleurs rendent l'agriculture impossible sans irrigation.
- Dans les déserts froids, à cause des températures négatives, le sol est gelé (le permafrost). En été, lorsque la température augmente, le sol se gorge d'eau et se transforme en boue, rendant la circulation difficile.
L'accès à l'eau dans le Sahara constitue une contrainte majeure pour les habitants du désert.
Des contraintes sont liées au relief. Dans les montagnes, les pentes et l'instabilité des sols (avalanches, glissements de terrain) compliquent la réalisation des aménagements nécessaires au développement des activités humaines (réseau de transport, construction de bâtiments, etc.). Avec l'altitude, l'air se raréfie et gêne les mouvements et les activités des hommes.
Les espaces isolés, tels que les îles, les hautes montagnes, les déserts, sont des zones où l'accès est limité et dans lequel l'approvisionnement des ressources pose de nombreuses difficultés.
En Polynésie française, il faut parfois plusieurs heures en avion pour se rendre d'une île à une autre dans le même archipel.
S'adapter aux contraintes
Culture du riz en terrasses (Philippines)
McCouch S : Diversifying Selection in Plant Breeding
Les espaces à fortes contraintes ne sont pas des espaces vides d'hommes.
Des sociétés se sont adaptées à ces contraintes :
- Dans les déserts chauds, les hommes vivent dans des oasis et pratiquent l'élevage nomade.
- Dans les déserts froids, les hommes pratiquent la pêche, la chasse et l'élevage.
- Dans les montagnes, l'aménagement des terrasses permet la pratique de l'agriculture.
De plus, certaines contraintes constituent des atouts.
Les montagnes ont souvent été des zones permettant aux populations de se protéger des invasions ou des épidémies. En Afrique, les températures moins élevées sur les montagnes ont permis le développement de l'agriculture.
Des espaces en mutation
Les espaces à fortes contraintes sont soumis à de profondes évolutions :
De nombreux déserts offrent des ressources naturelles qui sont de plus en plus exploitées (ressources minières, ressources énergétiques, nappes phréatiques, etc.).
Le Sahara regorge de minerais, de réserves d'hydrocarbures. Dans le Nord canadien, l'exploitation minière a permis le développement économique de certaines régions.
L'augmentation du tourisme concerne aussi les espaces à fortes contraintes (îles, trekking dans les déserts, sports d'hiver dans les montagnes, etc.).
Les progrès techniques jouent un rôle majeur dans ces évolutions et permettent de diminuer l'impact des contraintes :
- L'amélioration des transports permet de rompre en partie l'isolement.
- L'amélioration des technologies permet un meilleur acheminement des ressources naturelles et notamment de l'eau.
- Le chauffage et la climatisation permettent aux hommes de supporter les températures extrêmes.
- Cependant, ces progrès sont inégalement répartis et profitent surtout aux pays développés alors que de nombreux pays en voie de développement en sont exclus.
Ces évolutions posent cependant de nombreux problèmes : l'augmentation des activités humaines (exploitation des ressources naturelles, développement du tourisme, etc.) exerce une pression négative sur l'environnement.
De nombreuses voix s'élèvent contre les désastres environnementaux causés par la mise en valeur du Nord canadien.
Impact environnemental d'une mine de souffre au Canada
Ces évolutions bouleversent les sociétés de ces espaces où les activités traditionnelles déclinent.