Sommaire
IUn monde de plus en plus urbainAUn phénomène ancien et globalBL'explosion urbaine dans les pays en développementIIOrganisation des espaces urbainsALes espaces centrauxBDes banlieues aux campagnes périurbainesIIILes défis du monde urbainASégrégation sociale et spatialeBLes impacts environnementaux des villesIVSchéma bilanÀ l'échelle mondiale, la majorité de la population vit aujourd'hui en ville. L'urbanisation est un phénomène ancien et global qui touche actuellement les pays en développement. Cette urbanisation a une traduction spatiale et paysagère ; elle est à l'origine de ségrégations socio-spatiales et de problèmes environnementaux.
Un monde de plus en plus urbain
Un phénomène ancien et global
L'urbanisation du monde contemporain est à la fois un phénomène ancien et global :
- Elle est née au Moyen-Orient dans la plus haute Antiquité et s'est accrue à l'époque moderne et contemporaine dans le cadre de l'industrialisation.
- Depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale vit en ville. Aujourd'hui, 55 % de la population mondiale est urbaine. Cependant, on peut noter que le taux d'urbanisation peut différer fortement selon les continents en fonction du degré de développement.
Les pays riches et anciennement industrialisés sont plus urbanisés que les pays émergents ou les Pays les moins avancés (PMA).
Transition urbaine
La transition urbaine est un phénomène qui voit une société donnée devenir progressivement urbaine en raison de l'exode rural ; lorsque ce phénomène est massif et rapide, on parle d'explosion urbaine.
L'explosion urbaine dans les pays en développement
Les pays développés sont plus urbanisés que les pays en développement, mais ceux-ci connaissent une croissance urbaine très importante qui avoisine ou dépasse les 3 % par an. On parle d'explosion urbaine ou de transition urbaine selon la vigueur du phénomène, pour dire que l'on passe d'une société majoritairement rurale à une société urbanisée :
- Ce phénomène de rattrapage s'explique par la croissance démographique naturelle des citadins et par l'exode rural.
- Même si la croissance démographique ralentit dans la plupart des pays en développement - à la notable exception de l'Afrique -, la fécondité reste en effet dynamique et explique donc en partie l'augmentation du nombre de citadins.
- À l'heure de la mondialisation, les villes jouent un rôle important dans l'économie ; elles attirent donc les ruraux qui souhaitent améliorer leurs conditions de vie et accéder à la société de consommation.
Les différentes prévisions estiment qu'en 2050, 75 % de la population mondiale sera urbaine.
Organisation des espaces urbains
Les espaces centraux
Avec l'urbanisation, la ville s'est étalée et a accru son rayonnement. Le concept de ville a laissé la place à celui d'aire urbaine dominée par un pôle urbain, lui-même organisé autour de la ville-centre :
- La ville-centre concentre l'essentiel des fonctions de commandement de la ville : administration, sièges sociaux des grandes entreprises, équipements culturels et commerciaux, etc.
- Elle est l'espace attractif par excellence, la vitrine de l'aire urbaine.
- Dans les grandes aires urbaines, on distingue le CBD (Central Business District) qui, sur le modèle anglo-saxon, rassemble les activités financières et économiques de très haut niveau. Manhattan à New York, Pudong à Shanghai, La Défense à Paris ou la City à Londres en sont des exemples.
Aire urbaine
Une aire urbaine est un ensemble de communes constitué d'un pôle urbain (ville-centre et banlieues mitoyennes) et d'une couronne périurbaine dont 40 % de la population active travaille dans la ville-centre.

Schéma de l'aire urbaine
© Wikipédia
Des banlieues aux campagnes périurbaines
Confrontées à la croissance de leur population, les villes ont vu leur surface s'accroître considérablement. C'est le phénomène d'étalement urbain qui voit le front d'urbanisation avancer aux dépens des espaces ruraux et la densité de population s'amoindrir au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la ville-centre :
- On distingue les banlieues qui jouxtent les villes-centres ; leur fonction est généralement essentiellement résidentielle ; on parle même de « banlieues dortoirs ».
- Avec la ville-centre, elles forment le pôle urbain.
- Au-delà de la banlieue, se trouve la couronne périurbaine dont 40 % de la population travaille dans la ville-centre. Cette couronne se structure autour d'anciens villages redynamisés par l'arrivée de « rurbains », ou de villes nouvelles ; leur fonction est essentiellement résidentielle même s'ils abritent également des fonctions récréatives et économiques.
Les défis du monde urbain
Ségrégation sociale et spatiale
Les aires urbaines sont marquées par de fortes inégalités socio-économiques qui se traduisent dans l'occupation de l'espace urbain :
- Les villes-centres abritent des populations plutôt aisées ; le phénomène a tendance à s'accentuer avec la « gentrification » ou l'embourgeoisement des quartiers populaires. Les populations les moins aisées ont en effet tendance à être repoussées en périphérie en raison des prix de l'immobilier. Malgré la « gentrification » à l'œuvre, les villes-centres sont loin d'être socialement homogènes. Autrefois verticale, la ségrégation est devenue horizontale : on distingue des quartiers riches (certains sont même fermés et ultra-sécurisés : ce sont les gated communities à l'anglo-saxonne) et des quartiers pauvres.
- On peut distinguer deux sortes de banlieues : les banlieues populaires caractérisées par les « grands ensembles » construits dans les années 1960-1970. Autrefois mixtes, ces banlieues ont subi un phénomène de ghettoïsation. L'autre type est composé de banlieues « chic » et pavillonnaires qui répondent aux aspirations à la maison individuelle.
- Enfin, dans de nombreuses villes des pays en développement, on retrouve des bidonvilles qui concentrent des populations extrêmement pauvres.
Dans la ville de Delhi en Inde, 30 % de la population vit dans un bidonville.

La ségrégation socio-spatiale à La Paz : CBD et quartiers informels
© Wayne McLean, Wikimedia Commons
Gentrification
La gentrification est la modification du profil économique, social et culturel d'un quartier ou d'une ville. Les catégories de population les moins favorisées sont progressivement rejetées en périphéries. La mixité sociale se réduit. On parle aussi d'embourgeoisement.
Les impacts environnementaux des villes
La croissance accélérée de l'urbanisation a des impacts environnementaux non négligeables :
- L'étalement urbain se fait aux dépens des espaces ruraux et suscite souvent des conflits d'usage importants ; les terres agricoles sont artificialisées.
- L'étalement urbain entraîne des migrations pendulaires importantes : la circulation automobile se densifie et détériore sensiblement la qualité de l'air et ce d'autant que l'industrie se concentre dans les aires urbaines, accentuant encore la pollution atmosphérique.
- Les fortes densités de population posent la question de la gestion des déchets et de l'eau : ce sont des milliards de tonnes de détritus qu'il faut ramasser et traiter et des milliards de m3 d'eau qu'il faut distribuer et traiter. Or, notamment dans les pays du Sud, les infrastructures ne sont souvent pas à la hauteur.
- Enfin, les villes modifient l'écosystème local.
- Des mesures sont prises, notamment dans les pays développés, dans le cadre des Agendas 21 qui favorisent le développement des modes de transport doux, des écoquartiers et la revégétalisation. Le défi à relever reste cependant très important.

La pollution atmosphérique sur New York
© Dr. Edwin P. Ewing, Jr., Wikimedia Commons
Schéma bilan
