Sommaire
IUne population mondiale nombreuse et inégalement répartieAL'explosion démographique depuis le milieu du XXe siècleBUn peuplement très inégalCVers une croissance démographique ralentie au XXIe siècleIILa transition démographique et les diverses situations démographiquesALa transition démographique : un modèle théoriqueBDes situations démographiques diversesIIIDes défis démographiques différenciésAFaire face aux défis du nombreBLes défis du vieillissement de la populationLa population est inégalement répartie sur Terre. Elle se localise dans quelques foyers de peuplement. La croissance de la population ralentit et devrait se stabiliser à la fin du XXIe siècle. D'ici 2050, la population mondiale devrait toutefois encore augmenter de 2 milliards d'habitants. La plupart des pays du monde suivent le modèle de la transition démographique, avec des durées et des intensités variables. Il en résulte aujourd'hui une diversité des situations démographiques. Les pays qui débutent leur transition démographique observent une croissance forte de leur population, tandis que ceux qui l'ont achevée voient leur population se stabiliser et vieillir. Beaucoup de pays en développement doivent répondre aux besoins de leur population toujours plus nombreuse en matière de nourriture, d'accès à l'eau et à l'énergie, et en matière d'espace. Le vieillissement des populations est un phénomène qui va toucher l'ensemble des pays. Il est déjà perceptible dans les pays riches et développés ainsi qu'en Chine avec des conséquences sociales et économiques liées à une part toujours plus grande des seniors.
À quels défis les États sont-ils confrontés en fonction de l'évolution de leur population ?
Une population mondiale nombreuse et inégalement répartie
L'explosion démographique depuis le milieu du XXe siècle
Après avoir augmenté très lentement depuis l'Antiquité, la population mondiale a connu sa plus forte croissance au cours de la seconde moitié du XXe siècle : on parle d'explosion démographique.
Durant des milliers d'années, la population mondiale n'a augmenté que faiblement et lentement. Il faut attendre 1800 pour que l'humanité atteigne le premier milliard d'habitants. Cette lente augmentation s'explique par une alternance de phases de croissance, puis de phases de déclin démographique. Une alimentation peu diversifiée, parfois insuffisante, des conditions d'hygiène médiocres et une médecine inefficace ont favorisé un taux de mortalité élevé, particulièrement chez les enfants. Même si la natalité était très élevée, la forte mortalité empêchait tout décollage démographique.
Natalité
La natalité est le nombre moyen de naissances au cours d'une année dans une population, ramené à 1 000 habitants. On l'exprime donc sous la forme d'un taux pour 1 000 habitants (‰).
Mortalité
La mortalité est le nombre moyen de décès au cours d'une année dans une population, ramené à 1 000 habitants. On l'exprime donc sous la forme d'un taux pour 1 000 habitants (‰).
Le XXe siècle voit une accélération brutale du rythme de croissance de la population mondiale. On parle même d'une explosion démographique car la population a été multipliée par trois depuis 1950 pour atteindre 7,7 milliards d'habitants en 2019. Chaque seconde, l'humanité compte 3 individus supplémentaires, soit 260 000 humains de plus chaque jour. Ainsi, chaque année, la population mondiale augmente de 95 millions d'habitants, soit quasiment la population de l'Égypte. La hausse des rendements agricoles et les progrès sanitaires ont contribué à faire baisser la mortalité ; la natalité est restée à un niveau élevé : la population mondiale a considérablement augmenté.
La croissance de la population mondiale depuis l'Antiquité
Un peuplement très inégal
La répartition géographique de l'humanité est depuis toujours inégale. Plus de la moitié des humains se concentrent dans trois foyers de peuplement majeurs : l'Asie de l'Est avec 1,7 milliard d'humains ; l'Asie du Sud avec 1,6 milliard d'habitants ; l'Europe, qui compte 750 millions d'habitants. Les populations se concentrent dans les villes et sur les littoraux.
La population mondiale devient de plus en plus urbaine puisque 55 % de la population vit en ville. Les êtres humains se concentrent sur les littoraux. Aujourd'hui, cinq États sont qualifiés de puissances démographiques car ils concentrent à eux seuls 46 % de la population mondiale : la Chine, l'Inde, les États-Unis, l'Indonésie et le Nigeria.
Il existe des foyers de peuplement secondaires : l'Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient, le golfe de Guinée, le Nord-Est de l'Amérique, etc.
Vers une croissance démographique ralentie au XXIe siècle
Dans un rapport de 2019, l'ONU estime que l'humanité devrait atteindre 9,7 milliards de personnes en 2050, soit une hausse de 25 % à prévoir. Cela reflète un ralentissement de la vitesse de croissance de la population mondiale qui est passée de plus de 2 % par an en 1965, à moins de 1 % par an aujourd'hui. Les démographes s'accordent sur un point : d'ici 2100, la population mondiale devrait finir par se stabiliser.
En fonction de la fécondité (nombre moyen d'enfants que peut avoir une femme en âge de procréer), différentes prévisions sont proposées. Les plus hautes avancent le chiffre de 15 milliards d'habitants. Les plus basses envisagent un fléchissement de la population à la fin du siècle à 7,5 milliards. Dans un scénario moyen, la population mondiale devrait se stabiliser autour de 11 milliards d'humains en 2100.
Plusieurs scénarios pour la croissance démographique mondiale au XXIe siècle
La transition démographique et les diverses situations démographiques
La transition démographique permet de mesurer l'évolution de la population. À l'échelle de la planète, les situations démographiques sont variées.
La transition démographique : un modèle théorique
Pour expliquer le comportement démographique d'une population, on s'appuie sur le modèle théorique de la transition démographique. Ce schéma mesure l'évolution dans le temps de trois indicateurs démographiques : le taux de natalité, le taux de mortalité et l'accroissement naturel (différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès).
Des situations démographiques diverses
Globalement, les situations démographiques sont très variées d'une région à l'autre. En Europe, la majorité des pays riches et développés ont achevé leur transition démographique depuis plusieurs décennies. En Asie, on trouve différentes situations démographiques. En Afrique, beaucoup de pays effectuent encore leur transition démographique.
L'hétérogénéité démographique mondiale
En Europe, le bas niveau de natalité devrait entraîner une croissance démographique négative. Les Européens seront moins nombreux d'ici la fin du siècle : le continent devrait perdre 100 millions d'habitants d'ici 2100. À l'inverse, en Amérique, où la fécondité se maintient, la population devrait augmenter de 20 % d'ici la fin du siècle.
En Asie, on trouve des États où la natalité ne compense pas la mortalité, donc la population décroît. C'est aujourd'hui le cas du Japon et bientôt de la Chine. En revanche, les États d'Asie du Sud devraient voir leur population augmenter nettement.
Avec 1,4 milliard d'habitants, l'Inde va devenir dès 2022 le pays le plus peuplé du monde, dépassant ainsi la Chine.
En Afrique, beaucoup de pays effectuent encore leur transition démographique. D'ici 2100, la population africaine devrait être multipliée par 3,5.
En 2050, le Nigeria, approchant les 400 millions d'habitants, sera le troisième pays le plus peuplé, dépassant les États-Unis.
Cette explosion démographique africaine est surtout due au comportement démographique des populations d'Afrique centrale. En effet, c'est dans ces États les plus pauvres et les moins développés que la natalité reste très élevée. Ainsi, même si la fécondité baisse, c'est-à-dire même si chaque femme africaine fait moins d'enfants, la croissance démographique restera forte. Cela s'explique par l'extrême jeunesse de la population qui représente un réservoir de naissances à venir. À la fin du siècle, 4 humains sur 10 devraient être Africains. Parmi les 7 États qui assureront la moitié de la croissance de la population vers 2050, deux seront asiatiques (Inde et Pakistan) et 5 seront Africains : Nigeria, République démocratique du Congo (RDC), Tanzanie, Éthiopie et Ouganda.
Trois situations démographiques différenciées
Des défis démographiques différenciés
Dans les pays d'Asie et les pays en voie de développement, il faut faire face au défi du nombre : la population va croître. Dans les pays riches du Nord, la population sera confrontée au vieillissement de sa population.
Faire face aux défis du nombre
Faire face au défi du nombre implique différents enjeux : des enjeux démographiques, des enjeux sanitaires et médicaux, des enjeux économiques. Dans les prochaines décennies, on estime que 98 % de la croissance démographique mondiale concernera les pays actuellement en développement. C'est une population qu'il faudra approvisionner en eau, en énergie, en espace et en nourriture.
Répondre au défi d'une forte croissance démographique
Les défis du vieillissement de la population
Si au XXe siècle le principal enjeu démographique était la forte croissance de la population mondiale, au XXIe siècle, ce sera son vieillissement. Ce vieillissement de la population concerne surtout les pays riches et développés. Il a des aspects négatifs : déficit de main-d'œuvre, hausse des dépenses de retraites, augmentation des besoins de santé et de la mortalité. Des solutions existent, comme recourir à l'immigration, repousser l'âge de départ à la retraite ou les politiques natalistes. Le vieillissement de la population a également des aspects positifs : un nouveau marché pour personnes âgées s'ouvre, les plus âgés peuvent transmettre leur savoir aux plus jeunes et la recherche médicale est stimulée.
Conséquences du vieillissement démographique et réponses envisageables
Aujourd'hui, l'âge médian (âge qui divise une population en deux groupes numériquement identiques) de la population mondiale est de 31 ans. Concrètement, cela signifie qu'il y a autant d'humains qui ont plus de 31 ans que d'humains qui ont moins de 31 ans. L'âge médian était de 23 ans en 1975 et devrait être de 39 ans en 2050. L'ONU estime qu'en 2050, 1 humain sur 6 aura plus de 65 ans contre 1 sur 11 aujourd'hui. Cela reflète l'allongement de l'espérance de vie moyenne qui est passée de 61 ans en 1975 à 72 ans aujourd'hui dans le monde.
On peut espérer vivre 84 ans au Japon en 2017 contre 53 ans au Tchad.
Le vieillissement de la population concerne principalement les pays riches et développés, ainsi que la Chine. Il s'explique par une surreprésentation des personnes âgées qui bénéficient d'un accès efficace aux soins : on parle parfois de papy-boom. Il peut aussi s'expliquer par une natalité très insuffisante : on parle de « baby-krach » lorsque l'indice de fécondité est inférieur au seuil de renouvellement des générations.
Seuil de renouvellement des générations
Le seuil de renouvellement des générations est le niveau moyen minimum de fécondité pour maintenir naturellement une population à un effectif stable. Ce seuil varie selon les conditions de vie dans le pays. À l'échelle mondiale, il doit être d'au moins 2,3 enfants en moyenne par femme pour assurer le renouvellement.
Le Japon connaît une croissance négative de sa population, il a perdu 1,7 million d'habitants depuis 2010. La Chine devrait connaître le même scénario à partir de 2030.