Sommaire
IL'Union européenne, frontières et limitesADéfinir l'EuropeBLa construction européenneCUne inégale intégrationIILa lutte contre les disparités régionales dans l'Union européenneALes contrastes territoriauxBL'UE et la réduction des inégalités régionalesL'Europe est le fruit d'une histoire commune qui a permis l'émergence d'une identité commune. L'Europe est aussi une union politique, l'Union européenne. Composée aujourd'hui de 28 membres, l'intégration de l'UE reste cependant inégale et fait face à une montée de l'euroscepticisme. L'Union européenne est traversée par des inégalités socio-spatiales que l'institution cherche à diminuer.
L'Union européenne, frontières et limites
Définir l'Europe
Géographiquement, l'Europe est une partie de l'Eurasie et n'est pas un continent à proprement parler. Elle est pourtant perçue comme une partie distincte du monde. Cela s'explique par l'existence d'une identité européenne qui s'appuie sur une histoire commune (monde gréco-romain, l'humanisme, la Renaissance, les Lumières, etc.) et de valeurs qui découlent de cette histoire (la démocratie, les droits de l'Homme, etc.). Bien qu'il existe une Europe, cette dernière est marquée par sa diversité de paysages, de langues et de religions.
Le christianisme domine et il est divisé entre les catholiques, les protestants et les orthodoxes. La religion musulmane est majoritaire dans certains pays (Albanie, Bosnie, etc.) et constitue la première minorité religieuse dans plusieurs pays européens (France, Allemagne, Belgique, etc.). Il existe aussi des communautés juives et la plus grande partie des religions est présente sur le territoire européen.
Mais l'Europe est un terme polysémique. Parfois, il est utilisé pour désigner le continent, mais il désigne aussi souvent le regroupement politique et économique de 28 pays européens : l'Union européenne.
La construction européenne
En 1951, la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) est créée. Ce projet économique est l'embryon de la CEE.
Née en 1957 à l'issue des traités de Rome, la CEE compte alors 6 pays membres : la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Certaines de ces institutions sont supranationales. En 1992, la CEE devient l'Union européenne (UE).
Supranational
Supranational est un adjectif qui désigne des institutions dont les compétences sont supérieures à celles des États.
Les succès de la CEE puis de l'UE, qui permet à ses pays membres de connaître une certaine prospérité économique, incitent d'autres pays à rejoindre cette association de pays. Ces élargissements successifs portent le nombre de pays membres à 28 en 2013. Parmi les élargissements, le plus important fut celui de 2004, qui permit à dix pays d'Europe centrale et orientale (PECO) d'entrer dans l'UE. Plusieurs pays candidats souhaitent adhérer à l'UE, mais une partie de l'opinion européenne est défavorable à de nouveaux élargissements.
La Turquie a déposé sa candidature en 1987, mais de nombreuses réticences n'ont pas permis au processus, toujours en cours, d'aboutir.
Les élargissements de l'Europe
Une inégale intégration
L'UE est une union à géométrie variable dans la mesure où tous les pays ne peuvent ou ne veulent avoir le même degré d'intégration. Ainsi, en 1992, les Européens ont décidé de la création de l'UEM (Union Économique et Monétaire) visant à la mise en circulation d'une monnaie unique. Sur 28 États membres, seuls 19 ont adopté l'Euro ; certains, comme le Royaume-Uni, le Danemark ou la Suède ont refusé ce transfert de souveraineté. Ils ont profité de la clause d'exemption. D'autres ne remplissaient pas les critères économiques. Il en va de même pour l'espace Schengen dont la convention permet aux citoyens européens de circuler librement en Europe sans contrôle aux frontières intérieures. 26 pays sont membres de cet espace dont trois n'appartiennent pas à l'UE (Islande, Norvège et Suisse). D'autres pays ont refusé de s'associer (Royaume-Uni) ou ont été refusés (Bulgarie, Roumanie).
Espace Schengen
Ensemble des pays européens (auxquels il faut ajouter la Suisse, la Norvège et l'Islande) ayant accepté de signer la convention de Schengen en 1985 qui libéralise les échanges de personnes en contrepartie d'un renforcement du contrôle des frontières extérieures.
Depuis quelques années cependant, l'euroscepticisme se renforce en raison de la crise économique et sociale. L'intégration européenne semble menacée, notamment après la victoire du oui à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. L'Islande a même refusé d'intégrer l'Union européenne.
La lutte contre les disparités régionales dans l'Union européenne
Les contrastes territoriaux
L'Union européenne est, dans son ensemble, un centre de la mondialisation prospère et actif. Elle rassemble en 2015, 28 pays sur 4,5 millions de km2, pour 507 millions d'habitants. D'un point de vue économique, c'est un espace riche (PIB de 16 315 milliards d'euros), avec 31 842 euros de PIB par habitant en moyenne (malgré de forts écarts de développement à l'intérieur). En effet, il existe au centre de l'Europe une mégalopole qui concentre la richesse européenne (du sud de l'Angleterre au nord de l'Italie). Cet espace dorsal est composé des régions parisienne, londonienne, rhénane et de l'Italie du Nord, aux échanges intensifs. En périphérie de ce centre actif, on trouve au sein de l'Union européenne des marges subissant des retards de développement : c'est le cas du sud de l'Europe et de l'Europe orientale.
En 2014, dans la région bulgare de Severozapaden, le PIB régional par habitant est de 30 % de la moyenne de l'UE, tandis qu'il est de 53,9 % dans la région de Londres Centre-Ouest.
L'UE et la réduction des inégalités régionales
L'Union européenne mène une politique de compétitivité et de cohésion des territoires qui a pour but de réduire les écarts de développement et de favoriser l'activité économique. En chiffres, les dépenses régionales de l'UE comptent pour 36 % dans le budget européen (350 milliards d'euros), orientées pour la moitié vers les 12 pays ayant intégré l'UE en 2004. Le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) coordonne ces aides en finançant les infrastructures, les aides aux PME et à l'éducation, la santé et la recherche. C'est ainsi que les PECO ou les pays d'Europe du Sud ont pu se développer en quelques années, grâce à la solidarité européenne. Cependant, des critiques sont émises sur la politique d'aide de l'UE et notamment sur le fait que de nombreux fonds européens ne sont pas affectés aux projets initialement prévus.
Seuls 7 % des 178 milliards de fonds européens destinés à la transition énergétique des PECO ont été réellement affectés au développement des énergies renouvelables. De nombreux fonds ont été utilisés pour développer les énergies fossiles très polluantes, comme le charbon en Pologne.