Dans chacun des extraits de textes suivants, repérer l'antithèse.
« Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
[...]
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine. »
(Louise Labé, « Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie », Élégies et sonnets, 1555)
« Vivez, et faites-vous un effort généreux.
Sur Titus, et sur moi, réglez votre conduite.
Je l'aime, je le fuis. Titus m'aime, il me quitte.
Portez loin de mes yeux vos soupirs, et vos fers. »
( Racine, Bérénice, acte V, scène 7, 1671)
« Je n'aurais pas été mauvais père, mais à quoi bon faire sortir du néant ce qui y dort ? Faire venir un être, c'est faire venir un misérable.
Sans cesse l'antithèse se dresse devant mes yeux. Je n'ai jamais vu un enfant sans penser qu'il deviendrait vieillard, un berceau sans songer à une tombe. »
(Gustave Flaubert, Pensées, 1915)
« Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;
Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ;
Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut »
(Victor Hugo, Ruy Blas, acte II, scène 2, 1838)
« Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m'imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ; que pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d'affliger tous mes désirs ? Non : j'ai pu vivre dans la servitude ; mais j'ai toujours été libre. J'ai réformé tes lois sur celles de la nature, et mon esprit s'est toujours tenu dans l'indépendance. Tu devrais me rendre graces encore du sacrifice que je t'ai fait ; de ce que je me suis abaissée jusqu'à te paraître fidèle. »
(Montesquieu, « Lettre CLXI », Lettres persanes, 1721)