Pour chaque texte, identifier les personnages présents.
« Il était une fois un roi et une reine qui étaient si fâchés de n'avoir point d'enfants, si fâchés qu'on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde, vœux, pèlerinages, menues dévotions, tout fut mis en œuvre, et rien n'y faisait. Enfin pourtant la reine devint grosse et accoucha d'une fille : on fit un beau baptême ; on donna pour marraines à la petite princesse toutes les fées qu'on pût trouver dans le pays (il s'en trouva sept), afin que chacune d'elles lui faisant un don, comme c'était la coutume des fées en ce temps-là, la princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables. »
(Charles Perrault, « La Belle au bois dormant », Contes de ma mère l'Oye, 1697)
« Barbe-Bleue revint de son voyage dès le soir même, et dit qu'il avait reçu des lettres dans le chemin, qui lui avaient appris que l'affaire pour laquelle il était parti venait d'être terminée à son avantage. Sa femme fit tout ce qu'elle put pour lui témoigner qu'elle était ravie de son prompt retour. Le lendemain il lui redemanda les clefs, et elle les lui donna, mais d'une main si tremblante, qu'il devina sans peine tout ce qui s'était passé.
— D'où vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n'est point avec les autres ?
— Il faut, dit-elle, que je l'aie laissée là-haut sur ma table.
— Ne manquez pas, dit Barbe-Bleue, de me la donner tantôt.
Après plusieurs remises, il fallut apporter la clef. Barbe-Bleue, l'ayant considérée, dit à sa femme :
— Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef ?
— Je n'en sais rien, répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort.
— Vous n'en savez rien, reprit Barbe-Bleue, je le sais bien, moi ; vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Hé bien, madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place auprès des dames que vous y avez vues. »
(Charles Perrault, « Barbe-Bleue », Contes de ma mère l'Oye, 1697)
« Le marquis donna la main à la jeune princesse, et suivant le roi qui montait le premier, ils entrèrent dans une grande salle où ils trouvèrent une magnifique collation que l'ogre avait fait préparer pour ses amis qui le devaient venir voir ce même jour-là, mais qui n'avaient pas osé entrer, sachant que le roi y était. Le roi charmé des bonnes qualités de M. le marquis de Carabas, de même que sa fille qui en était folle, et voyant les grands biens qu'il possédait, lui dit, après avoir bu cinq ou six coups :
— Il ne tiendra qu'à vous, monsieur le marquis, que vous ne soyez mon gendre. Le marquis, faisant de grandes révérences, accepta l'honneur que lui faisait le roi ; et dès le même jour épousa la princesse. »
(Charles Perrault, « Le Chat botté », Contes de ma mère l'Oye, 1697)
« Le roi ne voulut point d'abord ajouter foi à ces insinuations perfides, mais sa mère les renouvela si souvent, en y ajoutant des inventions méchantes qu'il finit par se laisser persuader, et qu'il condamna sa femme à la peine de mort. On alluma donc dans la cour un immense bûcher, où la malheureuse devait être brûlée vive ; le roi se tenait à sa fenêtre, les yeux tout en larmes, car il n'avait pas cessé de l'aimer. Et comme elle était déjà liée fortement contre un pilier, et que les rouges langues du feu dardaient vers ses vêtements, il se trouva qu'en ce moment même s'accomplissaient les sept années d'épreuve ; soudain on entendit dans l'air un battement d'ailes, et douze corbeaux, qui dirigeaient leur vol rapide de ce côté, s'abattirent autour de la jeune femme. »
(Jacob et Wilhelm Grimm, « Les douze frères », Contes de l'enfance et du foyer, 1812)
« Le lendemain matin, le petit vieillard vint à l'aîné des frères, et lui faisant signe de le suivre, il le conduisit devant une table de pierre, sur laquelle étaient écrites trois épreuves dont il fallait venir à bout pour désenchanter le château. La première était de chercher dans la mousse, au milieu des bois, les mille perles de la princesse, qu'on y avait semées ; et, si le chercheur ne les avait pas trouvées toutes avant le coucher du soleil, sans qu'il en manquât une seule, il serait changé en pierre. L'aîné passa tout le jour à chercher les perles ; mais, quand arriva le soir, il n'en avait pas trouvé plus de cent, et il fut changé en pierre, comme il était écrit sur la table. Le lendemain, le second frère entreprit l'aventure ; mais il ne réussit pas mieux que son aîné : il ne trouva que deux cents perles, et il fut changé en pierre. »
(Jacob et Wilhelm Grimm, « La Reine des abeilles », Contes de l'enfance et du foyer, 1812)