Dans les extraits de récits d'aventures suivants, identifier les différents personnages.
« Achille était cet homme, et sa colère s'enflamma lors de sa querelle avec le grand roi Agamemnon. Il advint que les Grecs firent prisonnière Chryséis, fille d'un prêtre d'Apollon, et elle fut donnée au roi Agamemnon. Son père offrit pour elle une riche rançon, mais Agamemnon le renvoya durement.
Le vieillard s'en alla, mais quand il eut atteint le rivage, il invoqua Apollon et appela sa malédiction sur les Grecs.
Apollon descendit de l'Olympe, arc sur l'épaule et carquois bien fermé. Il envoya dans le camp des Grecs des flèches de maladie, tant et si bien que des bûchers ne s'arrêtaient pas de brûler les cadavres, nuit et jour.
"Apollon est irrité, dit le devin des Grecs, parce que la fille de son prêtre n'est pas retournée dans son pays. Il ne cessera pas d'envoyer ses flèches funestes avant qu'elle ne soit de retour, et que n'aient été faites les offrandes convenables."
Alors Agamemnon se leva plein de rage. "Que la jeune fille soit donc rendue pour le salut de l'armée, dit-il. Mais je ne serai pas frustré de ma récompense. Trouvez-moi un dédommagement, ou bien j'enverrai des hommes à la baraque d'Ulysse ou d'Ajax ou d'Achille, et je prendrai pour moi l'une de leurs captives." »
Homère, L'Iliade, VIIIe siècle av. J.-C
Héros
Adjuvant
Opposant
Achille
Apollon
Agamemnon
« Ulysse et ses compagnons furent pendant un mois les hôtes du roi. Ulysse lui raconta en détail toute leur histoire.
Quand le moment de partir fut venu, Éole donna à Ulysse une outre en cuir de bœuf, dans laquelle il avait enfermé tous les vents. Car Zeus lui en avait confié la garde, pour qu'il les déchaînât ou les retînt, à son gré.
Éole attacha l'outre avec un fil d'argent, afin qu'aucune brise ne pût s'échapper. Mais il laissa souffler le Zéphyre, pour pousser les vaisseaux. Toutes ces précautions ne servirent pourtant de rien. La folie des hommes gâta tout.
Ils naviguèrent neuf jours et neuf nuits. Le dixième jour, la terre de leur patrie était en vue. Ils apercevaient les feux des bergers dans le lointain. Ulysse jusque-là avait tenu l'écoute, pour arriver plus vite au terme du voyage. Mais alors, épuisé de fatigue, il tomba dans un profond sommeil.
Les hommes se mirent à murmurer entre eux. Ils disaient : "Quelle chance a Ulysse ! Où qu'il aille, il reçoit de riches présents, sans compter les trésors qu'il ramène de Troie. Et nous, qui avons fait un aussi long chemin, nous rentrons chez nous les mains vides. Éole vient encore de lui donner des présents. Jetons donc un coup d'œil dans cette outre."
Tous se rangèrent à cet avis funeste. Ils ouvrirent l'outre, et les vents s'échappèrent. Aussitôt, la tempête les saisit et les ramena au large, loin de leur patrie. »
Homère, L'Odyssée, VIIIe siècle av. J.-C
Héros
Adjuvant
Opposant
Ulysse
Éole
Les hommes
« Les hommes s'arrêtèrent au seuil de la maison. Ils entendaient Circé qui, à l'intérieur, chantait de sa belle voix en tissant au métier une toile merveilleuse, digne d'une déesse.
Alors Polithès, le sage meneur de guerriers, leur dit : "Mes amis, il y a là-dedans quelqu'un qui tisse en chantant. Que ce soit une femme ou une déesse, appelons-la sans tarder."
Tous se mirent donc à appeler à la fois. Circé vint aussitôt ouvrir la porte brillante et les invita à entrer. Seul Euryloque resta, car il avait flairé un piège.
Elle leur offrit des sièges confortables, puis leur prépara un mélange de fromage, de farine et de miel délayés dans du vin. Mais elle y ajouta de funestes drogues, pour leur faire oublier leur patrie. Quand ils eurent pris ce breuvage, elle les frappa de sa baguette, et à l'instant ils se trouvèrent changés en porcs. Circé les enferma dans son étable à porcs et leur jeta des glands en pâture.
Euryloque revint vite au vaisseau apporter des nouvelles de ses compagnons et de leur triste sort. Quand Ulysse l'eut entendu, il prit sa grande épée de bronze et son arc à l'épaule. Mais Euryloque lui pressait les genoux, le suppliant de fuir en hâte avec les hommes qui restaient.
Ulysse lui répondit : "Reste ici, Euryloque, à manger et à boire près du navire ; mais moi, j'irai, car le devoir m'appelle." »
Homère, L'Odyssée, VIIIe siècle av. J.-C
Héros
Adjuvant
Opposant
Ulysse
Euryloque
Circé
« Les hommes roulèrent la voile, la mirent dans la cale, et ils frappèrent de leurs rames la mer écumante. Mais Ulysse pétrit un gros morceau de cire, jusqu'à ce qu'il devînt tiède et mou. Il boucha les oreilles de ses hommes et leur ordonna de l'attacher au mât.
Quand le navire arriva à portée de voix de la terre, les Sirènes l'aperçurent. Elles lancèrent par-dessus les vagues les notes de leur chant harmonieux.
Leur voix avait tant de charme qu'Ulysse fut pris d'un grand désir d'en entendre davantage. Avec des cris et des froncements de sourcils il demanda à ses hommes de le détacher ; mais ils ne pouvaient entendre ses cris, pas plus qu'ils n'entendaient le chant, et ils firent exprès de ne pas prêter attention à ses froncements de sourcils. Au contraire, ils tirèrent plus fort sur leurs rames pour faire avancer le navire.
Quand ils furent en sécurité, hors de portée de voix, les hommes enlevèrent la cire de leurs oreilles et détachèrent Ulysse du mât. Ils se félicitèrent tous d'avoir évité le premier danger. »
Homère, L'Odyssée, VIIIe siècle av. J.-C
Héros
Adjuvant
Opposant
Ulysse
Les compagnons
Les sirènes
« Robinson et l'Indien passèrent la nuit derrière les créneaux de la forteresse, l'oreille tendue vers tous les bruits nocturnes de la forêt. Toutes les deux heures, Robinson envoyait Tenn en reconnaissance avec mission d'aboyer s'il rencontrait une présence humaine. Chaque fois il revint sans avoir donné l'alerte. L'Indien qui serrait autour de ses reins un vieux pantalon de marin que Robinson lui avait fait enfiler était abattu, sans ressort, comme abasourdi par son horrible aventure, et aussi par l'étonnante construction où il se trouvait transporté. Il avait laissé intacte la galette de blé que Robinson lui avait donnée, et il mâchait sans cesse des fèves sauvages dont Robinson se demandait où il avait bien pu les trouver. Un peu avant le lever du jour, il s'endormit sur un tas de feuilles sèches en tenant serré contre lui le chien, lui aussi assoupi. Robinson connaissait l'habitude de certains Indiens chiliens d'utiliser un animal domestique comme une couverture vivante pour se protéger du froid de la nuit. Pourtant il fut surpris de la patience de Tenn, d'un naturel habituellement assez farouche.
Peut-être les Indiens attendaient-ils le jour pour attaquer ? Robinson armé du pistolet, des deux fusils et de tout ce qu'il pouvait transporter de poudre et de balles se glissa hors de l'enceinte et gagna le rivage en faisant un vaste crochet par les dunes. »
Michel Tournier, Vendredi ou La Vie sauvage, © Gallimard, 1971
Héros
Adjuvant
Opposant
Robinson
Tenn
Les Indiens