Identifier le destinataire dans les énoncés suivants.
Extrait tiré de La Naissance du jour de Colette.
Monsieur,
Vous me demandez de venir passer une huitaine de jours chez vous, c'est-à-dire auprès de ma fille que j'adore. Vous qui vivez auprès d'elle, vous savez combien je la vois rarement, combien sa présence m'enchante, et je suis touchée que vous m'invitiez à venir la voir. Pourtant, je n'accepterai pas votre aimable invitation, du moins pas maintenant.
Extrait tiré des Lettres persanes de Montesquieu.
Paris est aussi grand qu'Ispahan : les maisons y sont si hautes, qu'on jugerait qu'elles ne sont habitées que par des astrologues. Tu juges bien qu'une ville bâtie en l'air, qui a six ou sept maisons les unes sur les autres, est extrêmement peuplée ; et que, quand tout le monde est descendu dans la rue, il s'y fait un bel embarras.
Rica à Ibben, à Smyrne.
Dans le texte suivant, extrait des Lettres portugaises de Gabriel de Guilleragues, qui est le destinataire de l'énoncé ?
Pourquoi faut-il qu'il soit possible que je ne vous reverrai, peut-être jamais ? M'avez-vous pour toujours abandonnée? Je suis au désespoir, votre pauvre Marianne n'en peut plus, elle s'évanouit en finissant cette lettre. Adieu, adieu, ayez pitié de moi.
Extrait tiré de Lettres à sa fille de Calamity Jane.
Le révérend Sipes et Teddy Blue Abbott m'ont trouvé ce boulot. Ils semblaient penser que ça valait mieux qu'être hôtesse dans un saloon. Tu vois que ta mère travaille pour gagner sa vie. Un jour, j'ai du poulet à manger et le lendemain les plumes. Hier, je suis tombée sur Jack Dalton. On dit que c'est un hors-la-loi, mais tout au fond de son cœur, il est bon.
Extrait tiré de L'Enfant d'Hiroshima de Isoko et Ichiro Hatano.
Alors c'est bien ça. Maman, pardon de m'être montré si heureux, sans me douter de ce que tu avais fait pour moi ! J'étais convaincu jusqu'à maintenant qu'il n'y avait que papa et Kinji ou les petits qui te donnaient du mal. Je suis horrifié de voir que, moi aussi, sans m'apercevoir, je pouvais te causer beaucoup de soucis. Je ne peux plus être sûr de ce que je fais. Il n'y a qu'en ton cœur que je puisse avoir toute confiance.
Extrait tiré de "À ma fille Adèle" de Victor Hugo.
Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
Ton pur sommeil était si calme et si charmant
Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ;
Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre
Du mystérieux firmament.
Extrait tiré de L'Avare de Molière.
HARPAGON :
N'y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m'apprenant qui l'a pris ? Euh ? Que dites-vous ? Ce n'est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le coup, qu'avec beaucoup de soin on ait épié l'heure ; et l'on a choisi justement le temps que je parlais à mon traître de fils. Sortons.
Extrait tiré des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.
Ah ! croyez-moi, Vicomte, quand une femme frappe dans le cœur d'une autre, elle manque rarement de trouver l'endroit sensible, et la blessure est incurable.
Extrait tiré de Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver.
Je tenais tant à voir le Dr Fouke diagnostiquer un handicap chez notre fils, coller le nom d'un syndrome bien américain sur le front de Kévin, que notre pédiatre a dû me prendre pour une de ces mères névrosées qui veulent à tout prix que leur enfant sorte du lot commun, mais qui, dans la dégénérescence actuelle de notre civilisation, ne parvienne à concevoir l'exception qu'en termes de déficience ou d'affliction.
Je désirais que notre fils ait une petite anomalie ou une imperfection capables d'éveiller ma sympathie.
Extrait tiré du poème "Je t'aime" de Paul Éluard.
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Extrait tiré de Lettre au père de Franz Kafka.
À table, on ne devait s'occuper que de manger, mais toi, tu te curais les ongles, tu te les coupais, tu taillais des crayons, tu te nettoyais les oreilles avec un cure-dent. Je t'en prie, père, comprends-moi bien, toutes ces choses étaient des détails sans importance, elles ne devenaient accablantes pour moi que dans la mesure où toi, qui faisais si prodigieusement autorité à mes yeux, tu ne respectais pas les ordres que tu m'imposais. Il s'ensuivit que le monde se trouva partagé en trois parties : l'une, celle où je vivais en esclave, soumis à des lois qui n'avaient été inventées que pour moi et auxquelles par-dessus le marché je ne pouvais jamais satisfaire entièrement, sans savoir pourquoi ; une autre qui m'était infiniment lointaine, dans laquelle tu vivais, occupé à gouverner, à donner des ordres, et à t'irriter parce qu'ils n'étaient pas suivis ; une troisième, enfin, où le reste des gens vivait heureux, exempt d'ordres et d'obéissance.