Vraisemblance
La vraisemblance désigne la cohérence qu'une pièce de théâtre doit avoir. Elle sert à renforcer la réalité d'une pièce : le spectateur doit pouvoir la considérer comme vraie. Cela ne veut pas dire que les faits sont véridiques, mais qu'ils sont crédibles.
Dans Britannicus de Jean Racine, la vraisemblance veut que Néron fasse assassiner son demi-frère Britannicus, comme cela s'est produit selon le chroniqueur romain Tacite.
Bienséance interne
La bienséance interne oblige le personnage à certains principes :
- Le caractère du personnage doit rester constant du début jusqu'à la fin de la pièce.
- Le personnage doit se comporter en conformité avec son statut social.
- Si le personnage est connu, il doit être dans la pièce tel qu'il est dans la réalité.
Dans Cinna de Pierre Corneille, la bienséance interne veut qu'Auguste ait de l'affection pour sa mère Livie.
Bienséance externe
La bienséance externe est le fait de devoir se conformer aux mœurs des spectateurs. Le dramaturge doit la respecter pour ne pas choquer les spectateurs. La pièce ne doit donc pas dévoiler des scènes trop violentes comme la mort, ou trop explicites comme les scènes d'amour.
Dans Horace, pièce de Jean Racine, la mort de Camille a lieu "derrière le théâtre", c'est-à-dire hors scène, afin de respecter la règle de bienséance externe.
Tragi-comédie
La tragi-comédie est une pièce de théâtre qui représente une crise qui devrait être fatale et sans issue pour ses personnages mais dont le dénouement est inespéré et positif.
Dans L'Illusion comique, Pierre Corneille met en scène les illusions du magicien Alcandre pour le vieux Pridamant, qui désire savoir ce qu'il advient de son fils Clindor. Pridamant assiste alors, impuissant, à la mort de son fils. Mais à la fin de la pièce, ce dernier découvre finalement que tout ce qu'il a vu n'était qu'une pièce de théâtre jouée pour lui. La fin est donc finalement heureuse : le père retrouve son fils et lui pardonne.
Commedia dell'arte
Genre théâtral d'origine italienne mettant en œuvre des personnages-types (le jeune serviteur malin, le vieux barbon, la jeune fille, etc.) joués par des comédiens qui improvisent selon un schéma narratif nommé canevas.
Farce
La farce est une courte comédie, dont le registre est prosaïque voire grossier. En effet, le comique fait appel à l'usage du patois, des jeux de mots bas, des chutes, des bagarres, etc.
La farce est à l'origine de la comédie telle qu'on la connaît : sa naissance remonte au temps des romains. Elle s'est ensuite développée pendant le Moyen Âge pour finalement donner naissance à la commedia dell'arte.
La Farce du Cuvier, composée au Moyen Âge, raconte les ressorts employés par un homme pour obtenir l'obéissance de sa femme.
Comédie d'intrigue
La comédie d'intrigue base son humour sur les situations que rencontrent les personnages. Elle est ainsi faite de quiproquos, de déguisements, de mascarades, etc.
Le Malade imaginaire de Molière est une comédie d'intrigue. Toinette, la servante d'Argan, se déguise notamment en médecin pour convaincre son maître Argan de prendre les services de Cléante, qui est amoureux de sa fille Angélique. Plus tard, elle le convainc également de faire semblant d'être mort pour entendre les réactions de sa seconde femme Béline et de sa fille.
Comédie de caractère
La comédie de caractère montre un personnage qui est affecté d'un vice. À travers lui se dessine un type comique. Le comique de caractère vise donc à se moquer des péchés humains.
Le Misanthrope, pièce écrite par Molière, est une comédie de caractère. En effet, Alceste s'entête à ne pas vouloir composer avec la politesse et la compagnie de personnes qu'il juge hypocrites. Son isolement final invite à réfléchir sur un comportement trop entier et trop exigeant avec autrui.
Comédie de mœurs
La comédie de mœurs se moque des défauts et des vices des contemporains.
L'École des femmes de Molière est une comédie de mœurs qui se moque des hommes d'âge mûr qui épousent de très jeunes filles.
Comédie-ballet
La comédie-ballet est un type de comédie qui associe danse et théâtre.
Le Malade imaginaire, pièce de 1673 écrite par Molière, et dont la musique est composée par Marc-Antoine Charpentier, est une comédie-ballet.
Comique de gestes
Le comique de gestes se manifeste dans une gestuelle exagérée ou désordonnée, ou encore surprenante.
Dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, Chérubin, pris au piège dans la chambre de la comtesse, tourne autour d'un fauteuil pour échapper à la vue du comte. Les didascalies soulignent le comique de gestes.
Comique de caractère
Le comique de caractère fonctionne par amplification d'un vice ou d'un défaut.
Dans L'École des femmes de Molière, Arnolphe fait rire pour son obstination à cacher sa pupille de tout le monde, afin de l'épouser plus sûrement.
Comique de mots
Le comique de mots fonctionne par l'utilisation décalée ou inhabituelle du langage.
Dans La Dame chez Maxim de Georges Feydeau, la sous-préfète se met à imiter le langage coloré de la Môme Crevette, convaincue qu'il s'agit de la dernière mode à Paris.
Comique de situation
Le comique de situation se déclenche grâce à la surprise, un mauvais enchaînement ou un décalage dans les actions des personnages.
Dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, le spectateur rit quand Figaro découvre que les deux êtres avec qui il est en conflit permanent (Marceline et Batholo) sont en réalité son père et sa mère.