Sommaire
ILa structure d'une phrase complexeIILes types de propositions dans une phrase complexeALa proposition indépendanteBLa proposition principaleCLa proposition subordonnéeIIILa nature d'une proposition subordonnéeALa proposition subordonnée relativeBLa proposition subordonnée conjonctive1La proposition subordonnée conjonctive complétive2La proposition subordonnée conjonctive circonstancielleLa structure d'une phrase complexe
Phrase complexe
Une phrase complexe contient plusieurs propositions.
Proposition
Une proposition est une structure grammaticale qui contient au moins un sujet et un verbe conjugué à un mode personnel.
Pour savoir si une phrase est simple ou complexe, on repère les verbes conjugués. Si la phrase en contient plusieurs, elle est complexe.
Phrase simple | Un seul verbe conjugué |
Phrase complexe | Plusieurs verbes conjugués |
Leurs yeux se rencontrèrent.
Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869
C'est une phrase simple.
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant.
Blaise Pascal, Pensées, 1670
C'est une phrase complexe.
Une proposition peut prendre place, être enchâssée, à l'intérieur d'une autre.
[Après un dernier moment d'attente et d'anxiété, [pendant lequel l'excès de l'émotion mettait Julien comme hors de lui], dix heures sonnèrent à l'horloge] [qui était au-dessus de sa tête].
Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830
Pour analyser la structure d'une phrase complexe, on procède en deux temps.
D'abord, on compte le nombre de propositions que contient la phrase en s'aidant des verbes conjugués.
[Elle était assise au milieu d'un banc, toute seule] ; [ou du moins il ne distingua personne dans l'éblouissement] [que lui envoyèrent ses yeux].
Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869
Il y a 3 verbes conjugués, donc 3 propositions.
Les propositions peuvent être reliées par juxtaposition. On note alors la présence de signes de ponctuation [,], [;], [:].
Jusqu'à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes ; j'ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six ; j'ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans.
Georges Perec, W ou le Souvenir d'enfance, 1975
Les propositions peuvent être reliées par coordination. On note alors la présence d'une conjonction de coordination ou d'un adverbe de liaison.
Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de Westphalie car son château avait une porte et des fenêtres.
Voltaire, Candide, 1759
Les propositions peuvent être reliées par subordination. On note alors la. présence d'un pronom relatif ou d'une conjonction de subordination.
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782
Les types de propositions dans une phrase complexe
La proposition indépendante
Proposition indépendante
La proposition indépendante ne dépend d'aucune proposition et aucune proposition ne dépend d'elle.
L'automne me surprit au milieu de mes incertitudes ; j'entrais avec ravissement dans le mois des tempêtes.
François-René de Chateaubriand, René, 1802
La proposition principale
Proposition principale
La proposition principale est la proposition dont dépend une (ou plusieurs) autre proposition qui ne peut pas exister sans elle.
Mme de Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan.
Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830
La proposition subordonnée
Proposition subordonnée
La proposition subordonnée dépend d'une autre proposition (la principale) et ne peut exister sans elle.
Mme de Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan.
Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830
La nature d'une proposition subordonnée
On distingue la nature des propositions subordonnées en fonction de la classe grammaticale de l'outil subordonnant qui les introduit.
La proposition subordonnée relative
La proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel et ses composés).
La relative joue souvent le rôle d'adjectif.
Dépositaire de tous les secrets de mon cœur, je vais vous confier le plus grand projet que j'aie jamais formé.
Pierre-Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782
La relative joue le rôle d'adjectif, elle est complément de l'antécédent projet.
La proposition subordonnée conjonctive
La proposition subordonnée conjonctive complétive
La proposition subordonnée conjonctive complétive est introduite par une conjonction de subordination (que, à ce que, de ce que, en ce que). Elle est essentielle pour le sens de la phrase, elle complète le verbe de la proposition principale et peut être COD ou COI.
La complétive est souvent l'équivalent d'un groupe nominal.
Le corbeau, honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Jean de La Fontaine, « Le Corbeau et le Renard », Fables, 1668
Si l'on supprime la proposition subordonnée conjonctive complétive, la phrase n'a plus de sens. Elle est COD du verbe jura.
La proposition subordonnée conjonctive circonstancielle
La proposition subordonnée conjonctive circonstancielle est introduite par une conjonction de subordination (quand, bien que, comme, pour que, si bien que). Elle n'est pas essentielle pour le sens de la phrase.
La circonstancielle joue souvent le rôle d'adverbe.
Ah ! Seigneur ! Songez-vous-en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime.
Jean Racine, Bérénice, 1670
Si l'on supprime la proposition subordonnée conjonctive circonstancielle, la phrase a toujours du sens. Elle est complément de temps.
La proposition infinitive se distingue des autres propositions parce que son verbe est à l'infinitif (contrairement aux autres dont le verbe est conjugué à un mode personnel) :
- Elle a toujours un sujet propre, différent du verbe de la principale.
- Elle n'est pas introduite par un outil de subordination.
- Elle fonctionne comme un complément du verbe.
- Elle est le plus souvent introduite par un verbe de perception : écouter, entendre, voir, regarder, etc.
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
Charles Baudelaire, « Une charogne », Les Fleurs du Mal, 1857