Sommaire
ILe contexte et les origines de la PléiadeIILes principes majeurs de la PléiadeIIIŒuvres littéraires et auteurs essentielsLe contexte et les origines de la Pléiade
Les guerres d'Italie (1494-1559) mettent les Français au contact d'un pays qui vient de connaître un siècle de Renaissance. L'Italie a renoué avec la culture antique (latine et grecque), sa civilisation est considérée comme cultivée et raffinée. Pour concurrencer l'art italien, François Ier protège et soutient de nombreux artistes français. Il les envoie parfaire leurs techniques à la cour de Rome et invite d'éminents artistes italiens à la cour de France.
Afin d'unifier le royaume, François Ier impose l'utilisation de la langue française pour tous les actes administratifs par l'édit de Villers-Cotterêts en 1539. Dans les faits, toutefois, la langue française subit la concurrence des langues régionales et des langues étrangères comme l'espagnol et l'italien.
Au XVIe siècle, la France connaît une véritable effervescence poétique :
- À partir de 1530, à Lyon, un foyer poétique se développe.
- À Paris, c'est autour d'un professeur charismatique, Dorat, au collège de Coqueret, que prend forme le mouvement de la Pléiade.
Le mouvement de la Pléiade est exclusivement littéraire et essentiellement poétique.
On date la naissance de ce mouvement en 1549 avec la parution de Défense et illustration de la langue française de Du Bellay. Dès 1553, Ronsard désigne parmi ses compagnons six poètes, mais ce n'est qu'en 1556 qu'il parle de Pléiade. Ce nom est une allusion à la légende des sept filles d'Atlas : dans la mythologie grecque, les filles d'Atlas, « les pléiades », furent métamorphosées en étoiles. La Pléiade est d'abord une grande aventure de l'esprit qui contribue à faire du français une langue littéraire.
Les principes majeurs de la Pléiade
La mission du poète | Le courant de la Pléiade a contribué à élaborer les principes fondateurs de la poésie classique. Le poète n'est plus un amuseur, un rimailleur, c'est un porte-parole des Dieux dont il reçoit son inspiration. Le souci majeur de ce mouvement est de faire reculer l'ignorance par la diffusion de la culture antique. |
La défense et l'enrichissement de la langue française | Pour les poètes de la Pléiade, la langue française mérite d'être défendue car elle est appauvrie par la tutelle du latin. Il faut donc l'utiliser dans les œuvres nouvelles et l'enrichir en clarifiant les principes d'écriture, par l'invention de néologismes et par dérivation du grec ou du latin. Du Bellay explique ces principes dans Défense et illustration de la langue française, un texte théorique qui devient le manifeste du mouvement. |
Un nouvel art poétique | La poésie nouvelle doit pouvoir rivaliser avec celle de l'Antiquité. Pour cela, il faut renoncer à la facilité et effectuer un travail minutieux, exploiter de nouvelles ressources. Les auteurs préconisent l'imitation des textes anciens et s'en inspirent pour élaborer des écrits personnels. Ils renouvellent les formes poétiques et rejettent les genres médiévaux (rondeau, ballade) auxquels ils préfèrent les genres antiques (ode, hymne, épopée) et le sonnet. |
Œuvres littéraires et auteurs essentiels
- Pierre de Ronsard : Odes, 1550 ; Sonnets pour Hélène, 1578 (recueils poétiques)
- Joachim Du Bellay : Défense et illustration de la langue française, 1549 (texte théorique) ; Les Regrets, 1558 (recueil poétique)