Sommaire
ISpécificité des lymphocytes pour un antigèneASpécificité des lymphocytes BBSpécificité des lymphocytes TIIMise en mémoire des lymphocytes et mémoire immunitaireIIILe principe de la vaccinationLors d'une infection, une partie des lymphocytes B, T CD4 et CD8 activés sont mis en mémoire. Ils permettent lors d'un deuxième contact avec l'antigène une réponse adaptative plus rapide. C'est sur cette mise en mémoire que s'appuie le principe de la vaccination, qui consiste à injecter des produits immunogènes pour provoquer la mise en mémoire des lymphocytes en prévision d'une possible contamination par l'agent pathogène visé. Chaque individu a un phénotype immunitaire différent, qui dépend des agents pathogènes avec lesquels il aura été en contact au cours de sa vie.
Spécificité des lymphocytes pour un antigène
Spécificité des lymphocytes B
Les lymphocytes B (LB) portent sur leur membrane des anticorps identiques à ceux qu'ils produiront s'ils se différencient en plasmocytes. Ces anticorps varient d'un lymphocyte B naïf à l'autre.
Un anticorps est une molécule en Y, formée de deux chaînes lourdes et de deux chaînes légères. Ces chaînes forment une partie constante, commune à tous les anticorps, et une partie variable, différente pour chaque LB naïf. La partie variable est codée par des gènes en mosaïque, c'est-à-dire que ces gènes, après la transcription et la traduction, vont former des ARNm pré-messagers qui subiront un épissage alternatif.
Gènes en mosaïque
Les gènes en mosaïque ou gènes morcelés sont des gènes dont l'association aléatoire des exons lors de l'épissage alternatif permet une grande diversité de protéines.
Les anticorps ou immunoglobulines sont issus de gènes en mosaïque.
Une multitude de lymphocytes B naïfs circulent ainsi en permanence dans le sang dans l'attente de rencontrer l'antigène auquel ils correspondent.
Lors du contact avec l'agent pathogène, les lymphocytes B dont l'anticorps membranaire correspond à l'antigène de l'agent pathogène sont activés, puis ils se différencient et prolifèrent sous l'influence de l'interleukine 2 produite par les lymphocytes Th. La différenciation en plasmocytes va permettre de produire les anticorps spécifiques contre l'antigène reconnu précédemment.
Spécificité des lymphocytes T
TCR
Le TCR est le récepteur porté par les lymphocytes T qui reconnaît spécifiquement l'antigène.
Les lymphocytes T CD4 et T CD8 portent des TCR à leur surface.
Les lymphocytes T (CD4 et CD8) portent à leur surface un récepteur TCR, variable d'un LT naïf à l'autre. Une multitude de lymphocytes T naïfs est ainsi en permanence en circulation dans le sang dans l'attente de rencontrer l'antigène auquel ils correspondent. À l'image des anticorps, ce récepteur permet l'activation du LT qui le porte s'il correspond à l'antigène porté par l'agent pathogène responsable de l'infection, lorsqu'il est présenté par une CPA. Les LT activés se différencient et prolifèrent en :
- LT auxiliaires (aussi appelés LT helper) à partir des LT CD4, qui vont produire l'interleukine 2 nécessaire à la différenciation et à la prolifération des cellules de l'immunité adaptative.
- LT cytotoxiques à partir des LT CD8, qui vont détruire les cellules infectées et les cellules cancéreuses par reconnaissance grâce au TCR des antigènes qu'elles portent à leur surface.
Mise en mémoire des lymphocytes et mémoire immunitaire
On constate lors d'une seconde infection par un même agent pathogène que la réponse immunitaire est beaucoup plus rapide, avec un taux plasmatique de lymphocytes qui augmente plus rapidement et plus fort.
La rapidité de la seconde réponse s'explique par la mise en mémoire des cellules de la réponse immunitaire adaptative. À chaque infection, une partie des lymphocytes B, T CD4 et T CD8 activés est mise en mémoire pour former la mémoire immunitaire. De la sorte, lors d'un second contact avec l'antigène, il n'y a pas nécessité de trouver les lymphocytes naïfs qui correspondront à l'antigène, ils existent en mémoire sous forme activée et peuvent proliférer dès le premier contact avec l'antigène, et ainsi induire une réponse plus efficace et plus rapide.
Mémoire immunitaire
La mémoire immunitaire est l'ensemble des lymphocytes mis en mémoire par un individu suite aux différentes infections qu'il aura contractées.
Chaque infection contractée permet ainsi d'enrichir la mémoire immunitaire d'un individu. Elle est propre à chaque individu puisqu'elle dépend des infections avec lesquelles il aura été en contact.
Le principe de la vaccination
La vaccination s'appuie sur la mémoire immunitaire :
- On injecte un produit immunogène non pathogène couplé à un adjuvant.
- L'adjuvant favorise le déclenchement de l'immunité innée.
- L'immunité permet la formation des CPA.
- Les CPA déclenchent l'immunité adaptative.
- Des pools de lymphocytes sont mis en mémoire.
L'organisme, grâce à l'adjuvant et au produit immunogène, réagit comme s'il était en contact avec un agent pathogène vivant et actif.
Adjuvant
L'adjuvant sert à faciliter le déclenchement de la réaction immunitaire innée.
Le produit immunogène mais non pathogène (entraînant l'immunité sans induire la pathologie) peut être constitué :
- De micro-organismes à virulence atténuée
- De micro-organismes tués, inactivés
- De fragments antigéniques
- De toxines atténuées
La mise en mémoire permet à l'organisme, s'il est en contact avec l'agent pathogène ciblé par le vaccin, d'être apte à déclencher la réponse immunitaire adaptative pour détruire l'agent pathogène plus rapidement.
L'apparition des anticorps suite à la primo-vaccination est lente. La réaction suite à la seconde rencontre est plus forte et plus rapide. C'est le principe des rappels vaccinaux. L'immunité est de nouveau stimulée pour que, si l'organisme rencontre le pathogène, elle se mette en place très rapidement.