Théorie de la justice
John Rawls
John Rawls
Théorie de la justice
1971
John Rawls (1921 - 2002) est un philosophe libéral américain qui s'intéresse à la justice sociale et développe une théorie se proposant de substituer la justice comme équité. Cette théorie repose sur deux principes :
- Le principe de liberté : chaque individu doit disposer du système de liberté le plus large possible.
- Le principe de différence : on tolère des inégalités économiques à condition que, d'une part, les agents bénéficient d'une égalité des chances, et que d'autre part, les inégalités permettent d'améliorer la situation des plus désavantagés.
Pour Rawls, le législateur doit prendre ses décisions sous "le voile de l'ignorance", c'est-à-dire en occultant sa propre position dans la société et en faisant comme s'il pouvait un jour occuper une autre position sociale. De la sorte, le législateur établit des règles qui sont les moins défavorables aux plus désavantagés, car il a conscience que lui-même pourrait un jour avoir cette position.
Rawls introduit par ailleurs le concept de "biens premiers" : ils recouvrent les libertés et droits fondamentaux, il faut donc les mettre à disposition de tous.
La courbe de Laffer
Arthur Laffer
La courbe de Laffer a été représentée d'après les travaux de l'économiste américain Arthur Laffer. Elle met en évidence les effets pervers d'une trop forte pression fiscale, qui peut faire diminuer l'activité économique et donc les recettes fiscales. Elle a servi de justification à des politiques libérales de diminution des impôts, mais son interprétation ne fait pas consensus parmi les économistes.
La courbe représente l'évolution des recettes totales de l'État en fonction du taux de prélèvements obligatoires.
Suivant la courbe de Laffer, la croissance des taux d'imposition permet une augmentation des recettes fiscales jusqu'à un certain point (le point M), à partir duquel elles décroissent. Ce résultat est parfois énoncé sous la forme d'un dicton : "trop d'impôt tue l'impôt".
- Si les taux d'imposition sont de 0%, les recettes fiscales sont nulles : l'État ne prélève rien, quel que soit le volume de richesse produite.
- Si les taux d'imposition sont de 100%, l'État prélève l'entièreté des revenus. Les individus ne sont alors pas incités à produire, puisque tous leurs revenus sont prélevés et redistribués. Alors, selon ce modèle, plus personne ne produit rien, et donc il n'y a plus de ressources produites sur lesquelles l'État peut prélever un montant. On dit que l'assiette fiscale est nulle, et les recettes fiscales sont à nouveau nulles.
La courbe de Laffer met donc en évidence l'existence théorique d'un taux d'imposition idéal, situé entre 0 et 100%, qui maximiserait les recettes de l'État. Il n'existe cependant pas de consensus sur l'estimation de ce taux, ni sur la forme précise de cette courbe.