Le système économique mondial exerce sur l'environnement une forte pression : de nombreuses activités engendrent des externalités négatives (effets négatifs). Les questions environnementales ont émergé lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992 : diminution de la biodiversité, épuisement des ressources, pollution environnementale, changement climatique. Elles ont poussé les différents acteurs économiques (États et gouvernements, entreprises et société civile) à se saisir des enjeux environnementaux.
À l'aide des documents suivants, étudier des actions d'acteurs des questions environnementales.
Document 1 : Les actions des ONG dans les questions environnementales
Les ONG activement engagées dans la défense de l'environnement sont aussi nombreuses que diverses. Aux côtés des organisations internationales très connues du public – comme WWF ou Greenpeace – et nationales - comme la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme – agissent une multitude d'associations locales ou régionales dont les actions sont plus spécialisées et les publics plus restreints. En quelques décennies, les ONG sont devenues des acteurs incontournables de la réflexion sur l'environnement. Les pouvoirs publics ne sauraient désormais les écarter du processus de décision, tant l'expertise qu'elles apportent est riche et l'image qu'elles véhiculent positive.
Des objectifs communs aux cibles spécifiques
Trois grands objectifs sont communs à toutes les ONG de défense de l'environnement : le lobbying auprès des institutions et des gouvernements, la sensibilisation du public et des entreprises, et le développement de projets concrets en faveur de l'environnement. Ainsi au travers de ses actions de sensibilisation, la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme tend à sensibiliser les décideurs politiques et économiques – au travers du « pacte écologique » porté par le comité de veille écologique –, à mobiliser et à inciter les citoyens à agir au quotidien – comme en témoigne la campagne des gestes écocitoyens du défi pour la Terre –, et enfin à soutenir les projets et structures associatives dédiées au développement durable.
Chaque ONG associe à ces objectifs généraux des buts précis et concentre son action sur des domaines d'actions spécialisés. Greenpeace EU entend ainsi influencer le travail des institutions européennes sur trois points : l'engagement de l'UE sur la scène internationale, la réduction des émissions de GES, la prise en compte de la cible des 2 °C dans toutes les politiques environnementales. En France, Greenpeace agit par le biais de Greenpeace EU, une organisation basée à Bruxelles et intégrée au réseau Greenpeace International. Son action s'effectue donc uniquement au niveau européen, son but affiché étant de « surveiller et d'analyser le travail des institutions européennes, d'exposer les déficiences en termes de politiques et de lois et d'inciter les décideurs à mettre en place des solutions ». De son côté, WWF France est une antenne nationale du World Wide Fund for Nature qui agit afin de protéger la nature et d'« enrayer puis d'inverser le processus de dégradation de la planète ». Son action est avant tout orientée vers la population et les pouvoirs politiques français, mais comme tous les autres bureaux nationaux du WWF dans les États membres de l'UE, cette ONG agit tel un relais, afin d'inciter le gouvernement et les citoyens à mettre en œuvre les décisions européennes en faveur de l'environnement.
Des moyens similaires pour des démarches différentes
Les démarches adoptées par les ONG pour atteindre leurs objectifs diffèrent. Greenpeace a tendance à agir par le biais de la dénonciation, parfois violente, souvent spectaculaire. Un exemple récent : l'introduction, le 27 mars 2007, d'un commando de l'organisation dans la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire et ce, afin de dénoncer la politique du « tout nucléaire » de la France et la construction de l'EPR. De leurs côtés, WWF et la Fondation Nicolas Hulot privilégient une démarche de dialogue et de construction de projets avec les pouvoirs publics. Des « philosophies » diverses donc, mais que viennent soutenir des instruments relativement semblables. Ceux-ci peuvent être classés en cinq catégories. Le lobbying direct auprès des organes de l'UE – consultations, groupes de travail de la Commission, débats au Parlement – permet d'influencer les décideurs publics. Second type d'instruments : les pétitions, qui servent à appuyer les revendications. Pour conscientiser les citoyens, les ONG ont également recours aux campagnes de publicité et d'affichage, aux manifestations, et mettent à disposition des informations sur leurs sites Internet. Enfin, une dernière catégorie d'instruments vise à responsabiliser les entreprises à l'instar du partenariat entreprises de WWF France qui encourage les firmes à produire de manière plus écologique et à soutenir des projets en faveur de l'environnement.
Quelles réalisations et quelles limites ?
C'est grâce à ces instruments que les ONG, malgré leur absence de pouvoir politique direct, parviennent à peser sur les institutions. Fortes d'une expertise sur de nombreux sujets et d'une image très positive auprès des citoyens, elles sont écoutées des gouvernements. Ceux-ci n'hésitent pas à les inviter à la table des débats et les impliquent dans les actions de sensibilisation tout comme dans le processus de décision. Ainsi, WWF ou Greenpeace, mais aussi des organisations nationales ou locales, ont, chacune à leur échelle, contribué à la rédaction du protocole de Kyoto et à sa mise en application. Néanmoins, une telle écoute ne dépend que du bon vouloir des États ; ceux-ci n'ont aucune obligation envers les ONG.
Les ONG bénéficient par ailleurs d'une grande reconnaissance auprès du public qu'elles cherchent à sensibiliser. Celui-ci apprécie en particulier la fiabilité de leurs estimations. Si la part des Européens qui affirment être préoccupés par l'environnement est passée, d'après la Commission européenne, de 45 % en 2004 à 57 % en 2007, c'est en grande partie grâce à l'influence des ONG.
Mais malgré la réactivité et la souplesse que permettent leurs structures souvent de petite taille, les ONG ne parviennent pas à atteindre le troisième objectif qu'elles se sont fixé : réaliser des actions concrètes en faveur de l'environnement. Elles ne comptent à leur actif que très peu de projets tangibles. C'est à l'absence de moyens qu'il faut imputer cette limite. En effet, à l'exception des grandes organisations internationales comme Greenpeace – dont le budget s'élevait à 205 millions d'euros en 2007, dont 9 millions d'euros pour Greenpeace France – ou WWF – qui, grâce aux subventions publiques et aux fonds apportés par des entreprises, gère un budget de 500 millions d'euros, dont 12,7 millions pour WWF France –, les ONG ne disposent pas de moyens financiers à la hauteur de leurs ambitions.
Le défi des ONG de défense de l'environnement pour les années à venir est manifeste : passer de la sensibilisation à l'action, tout en continuant à influencer les pouvoirs publics. L'obstacle financier est grand mais des solutions, comme le regroupement en réseau, les initiatives collectives ou encore la mise en œuvre de projets financés par les États, se développent. D'autres sont encore à inventer…
Source : Doan Lebel, Domitille Desforges, « Les ONG de défense de l'environnement », Regards croisés sur l'économie, vol. 6, n° 2, 2009.
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D'après le document 1, quels sont les différents acteurs des questions environnementales ?
Quelles sont les principales actions menées par ces acteurs ?
Quelles sont les principales ONG évoquées dans le document 1 ?
D'après le document 1, quels sont les objectifs des actions menées par les ONG ?
D'après le document 2, quelles sont les principales étapes du développement durable ?