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Jawaharlal Nehru
14 novembre 1889 - 27 mai 1964
Indien
Nehru est issu d'une famille de la caste brahmanique et fait ses études en Angleterre. En 1916 il fait la connaissance de Gandhi, dont il devient un proche compagnon. Cependant il a ses propres idées qui s'éloignent parfois de celles de Gandhi. Ainsi Nehru veut industrialiser l'Inde et décide d'entrer dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés, contre les puissances de l'Axe. La Grande-Bretagne avait promis dès 1940 l'indépendance de l'Inde à la fin de la guerre. Mais en 1945, l'Inde se déchire entre musulmans et hindous. Finalement, après deux ans de guerre civile l'Inde est divisée entre l'Union indienne, un Etat laïc à majorité hindouiste, et le Pakistan, un Etat musulman composé de deux parties séparées (Pakistan Occidental et Pakistan Oriental). L'Union indienne de Nehru adhère au Commonwealth, comme la plupart des autres Etats issus de la décolonisation britannique. En 1947, Nehru devient Premier ministre de l'Union indienne et le restera jusqu'à sa mort en 1964. Sur le plan international, il joue un rôle majeur. En effet, les efforts de Nehru aboutissent en 1955 à la Conférence de Bandung, en Indonésie. Elle réunit 29 Etats africains et asiatiques : c'est la prise de conscience de l'existence d'un "Tiers-monde" qui affirme sa neutralité face aux deux blocs (occidental et soviétique).
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Mohandas Karamchand Gandhi
2 octobre 1869 - 30 janvier 1948
Indien
Issu de la bourgeoisie indienne, il fait des études de droit à Londres, puis devient avocat en Afrique du Sud, en 1893. Il s'engage en politique pour défendre les droits des immigrés indiens. Il met au point des méthodes de résistance passive, de non-violence et de désobéissance civile. Il les applique ensuite en Inde où il revient en 1915. Il est surnommé le Mahatma ("la Grande âme"). Il devient autant un chef politique qu'une figure morale et il incarne la résistance au colonialisme. Il ne parvient pas à empêcher la division de l'Inde au moment de l'indépendance en 1947 : l'Union indienne et le Pakistan sont créés. Il est assassiné en 1948 par un extrémiste hindouiste qui lui reprochait sa modération à l'égard des musulmans.
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Gamal Abdel Nasser
15 janvier 1918 - 28 septembre 1970
Egyptien
Nasser naît à Alexandrie et après ses études secondaires, entre à l'école militaire et commence une carrière d'officier. Après la guerre contre le nouvel Etat d'Israël (1948), il participe au coup d'Etat de 1952 qui chasse le roi Farouk. Il fait alors partie du Conseil de la Révolution et remplace en 1954 le Général Neguib à la tête du gouvernement. Il devient Président de la République en 1955. Sa politique (le nassérisme) se caractérise par une modernisation économique (réforme agraire et industrialisation), une position de neutralité (en collaboration avec Tito et Nehru lors de la Conférence de Bandung en 1955) et la formation d'une unité arabe.
Par la nationalisation du canal de Suez en 1956, il provoque une crise avec la France et la Grande-Bretagne dont il sort vainqueur grâce au soutien de l'URSS et des Etats-Unis. Mais malgré ce succès politique il ne parvient pas à rassembler les Etats arabes autour de lui : l'union avec la Syrie ne dure pas, l'intervention au Yémen stagne et la question palestinienne échappe à son influence. Après la perte du Sinaï pendant la guerre des six jours en 1967, il décide de se retirer de la vie politique et démissionne mais il est rappelé au pouvoir par des manifestations. Il reste alors à la tête du gouvernement égyptien jusqu'à sa mort en 1970. C'est alors Anouar el-Sadate, son vice-président, qui lui succède.
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Josip Broz Tito
7 mai 1892 - 4 mai 1980
Yougoslave
Issu d'une famille modeste, Josip Broz est ouvrier agricole puis métallurgiste en Croatie. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il est envoyé sur le front serbe et est fait prisonnier par l'armée russe. Il s'évade en 1917, mais participe à la révolution bolchevique en Sibérie et ne rentre en Croatie qu'en 1920. Il devient alors très actif au sein du parti communiste durant l'entre-deux-guerres et prend le nom de Tito. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, devenu le chef du parti communiste, il organise la résistance communiste serbe contre les Allemands. En 1942, après de violents affrontements entre communistes et nationalistes, Tito prend le pouvoir en Yougoslavie et obtient l'appui des Alliés qui le reconnaissent comme chef de la résistance yougoslave. En 1945, il réprime l'opposition intérieure et reste au pouvoir. La République de Yougoslavie est proclamée mais le parti communiste est le seul parti autorisé. Chef du parti et du gouvernement, Tito devient par la suite Président de la République puis Président de la République à vie. Dès 1948 il rompt avec l'URSS de Staline, ce qui lui vaut des relations cordiales avec les pays d'Europe occidentale et les Etats-Unis qui lui apportent une aide économique. Après la mort de Staline, Tito rétablit des relations diplomatiques avec l'URSS de Khrouchtchev mais conserve son indépendance, affirme sa politique de non-alignement et devient un des chefs de file du mouvement neutraliste. A l'intérieur, Tito réprime sévèrement les mouvements nationalistes en Croatie, Serbie, et Slovénie. Mais quand il meurt en 1980, les mouvements séparatistes réapparaissent avec plus de vigueur.
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Ahmed Ben Bella
25 décembre 1916 - 11 avril 2012
Algérien
Ben Bella veut obtenir l'indépendance de l'Algérie et est partisan de la lutte armée contre la France. Il est l'un des principaux chefs du FLN qui lance une très vaste insurrection le 1er novembre 1954 sur tout le territoire. La France s'engage dans une véritable guerre. Arrêté par les Français en 1956, il est détenu en France jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie en 1962. A son retour dans une Algérie devenue indépendante, il est élu Président de la République, mais il est renversé en 1965 par le général Boumediene.
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Henri Alleg
20 juillet 1921 - 17 juillet 2013
Français
Issu d'une famille juive russo-polonaise, Henri Alleg s'installe en Algérie en 1939. Militant communiste, il fonde en 1951 le journal Alger Républicain. Mais pendant la guerre le journal est interdit et Alleg doit se cacher. Il est arrêté en 1957 par l'armée française. Il écrit un livre intitulé La question dans lequel il dénonce les tortures qu'il subit. Le livre, censuré en France, est édité en Suisse. Son témoignage soulève l'indignation de la communauté internationale. Libéré après les accords d'Evian, il s'installe en Algérie. Mais il doit rentrer en France en 1965, après le coup d'état de Boumediene. Il travaille pour le journal l'Humanité de 1966 à 1980 et en devient le secrétaire général. Il a toujours lutté avec d'autres personnalités pour faire reconnaître par l'Etat français l'existence de la torture pendant la guerre d'Algérie. Il meurt en 2013. Lors de ses obsèques de nombreuses personnalités politiques françaises et algériennes sont présentes.
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Patrice Lumumba
2 juillet 1925 - 17 janvier 1961
Congolais
Patrice Lumumba est devenu dans les années 1960 un symbole de la lutte contre le colonialisme. Dès 1958 il œuvre pour l'indépendance du Congo et fonde un parti, le MNC (mouvement national congolais). En 1960, avant même la proclamation d'indépendance du Congo, son parti obtient la majorité aux élections et Lumumba devient Président du Conseil. Mais ses discours violents et anticolonialistes provoquent la colère du gouvernement belge et des affrontements entre modérés et radicaux. Il s'oppose fermement à la sécession du Katanga (grand et riche territoire agricole et minier) . Finalement il est démis de ses fonctions, arrêté par le chef des armées Mobutu et assassiné en janvier 1961. Mobutu, qui devient président de la deuxième République du Congo en 1965, proclame en 1966 Patrice Lumumba héros national.
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Léopold Sédar Senghor
9 octobre 1906 - 20 décembre 2001
Sénégalais
Issu d'une riche famille de commerçants sénégalais, Léopold Sédar Senghor fait des études à Dakar puis à Paris. Agrégé de grammaire française et enseignant, il entre en politique après la Seconde Guerre mondiale et devient député du Sénégal à l'Assemblée nationale française. Pendant la période de décolonisation, il tente de créer une confédération des anciennes colonies françaises mais son projet échoue. En 1960 il devient Président de la République du Sénégal. De 1962 à 1970, le régime est personnel et autoritaire. Mais après 1970, les manifestations des étudiants l'obligent à faire évoluer le régime. Les libertés politiques sont rétablies. En 1980 il démissionne et son Premier ministre Abdou Diouf lui succède.
Autant poète qu'homme politique, Senghor laisse une œuvre poétique importante. Elu à l'Académie française en 1983 (il est le premier africain à y siéger) il meurt en 2001. Il est à la fois un grand défenseur de la francophonie et de la littérature française et en même temps un des représentants de l'âme africaine, cofondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire.