Répondre aux questions suivantes à l'aide des connaissances et des documents proposés, puis synthétiser l'étude des documents dans un paragraphe argumenté.
Remises perçues par les pays d'origines des migrants
© Atlas.sciencespo.fr
2016

« Le Maghreb face à la fuite des cerveaux »
© FranceTV Info Afrique
9 novembre 2015
« La fuite des cerveaux est un des problèmes cruciaux de ces trois dernières décennies au Maghreb. Leur principale destination ? L'Europe. Et surtout, la France. En 2012, plus de 850 000 Maghrébins diplômés de l'université vivaient dans les pays de l'OCDE. À cela, il faut ajouter 100 000 étudiants du Maghreb venus obtenir un diplôme étranger. 9 sur 10 sont Algériens ou Marocains. Ce sont des médecins, des ingénieurs et des titulaires d'un master qui quittent ces pays. En Algérie par exemple, 1 partant sur 4 est diplômé de médecine. Autre point commun, les motifs de départ. Dans toute la région, le chômage des universitaires est aussi très élevé. Plus de 30 % en Tunisie au moment de l'étude. […] Boubou Camara est aujourd'hui pneumologue à Grenoble en France. Originaire du Sud de la Mauritanie, il a étudié au Maroc et a ensuite tenté de rentrer dans son pays. Pendant deux ans, aucun recrutement de médecin n'a eu lieu dans le service public. Il décide donc d'aller se spécialiser en France. Les pays de départ subissent des conséquences négatives mais aussi positives. Leur perte de main‑d'oeuvre qualifiée, selon le phénomène du brain drain, handicape leur développement. La constitution de diaspora est un vecteur d'influence dans le monde et permet de bénéficier de transferts financiers, à travers les remises. Ces dernières favorisent le développement. »
Quel est le sujet du document 1 ?
Le document 1 traite des transactions financières effectuées par les migrants vers leur pays d'origine, souvent pour aider leur famille.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? D'après les documents, dans les pays de départ, l'émigration d'une partie de la jeunesse (parfois qualifiée et dont la formation a été financée par le pays de départ) représente une perte tant démographique qu'économique.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? L'émigration dans des pays plus riches peut contribuer au développement du pays d'arrivée.
Faux. L'émigration dans des pays plus riches peut contribuer au développement du pays de départ.
À partir de quand les pays du Nord ont-ils voulu attirer de la main-d'œuvre pour leur industrie ?
Dès le XIXe siècle, les pays du Nord ont voulu attirer de la main-d'œuvre pour leur industrie.
Vrai ou faux ? Les immigrés acceptent souvent des salaires plus bas ou des métiers que la population des pays d'arrivée valorise peu.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Associer chaque sous-partie à la partie qui lui correspond.
Une source de tensions
Le brain drain
L'influence des diasporas et des remises
Les conséquences positives
I - Les migrations, facteurs de recomposition pour les pays de départ
II - Des pays d'arrivée entre accueil et tensions
Les conséquences des migrations pour les territoires sont fortes. Elles sont l'un des phénomènes les plus importants aujourd'hui dans la recomposition des espaces mondiaux. Elles sont multiples dans les pays de départ comme dans les pays d'arrivée.
Les migrations, facteurs de recomposition pour les pays de départ
L'émigration dans des pays plus riches peut contribuer au développement du pays de départ.
L'influence des diasporas et des remises
On parle de diasporas pour qualifier les émigrés originaires d'un même pays et installés partout dans le monde. La diminution rapide des coûts de communication a très largement contribué au maintien de liens avec les pays d'origine. Les migrants s'installent souvent dans les grandes villes et s'y regroupent par quartiers, en fonction de leurs origines (XIIIe arrondissement chinois à Paris, quartiers italien ou pakistanais à Toronto,etc.). Ces diasporas procèdent souvent à des transferts de fonds à leurs familles restées sur place (460 milliards de dollars en 2017). Sources de développement dans la grande majorité des cas (construction d'écoles, d'installations électriques, etc.), elles peuvent aussi créer une économie dépendante, basée uniquement sur l'attente de l'arrivée de ces fonds. La présence de ces diasporas a aussi une importance diplomatique et est un facteur d'influence à l'étranger (relais du pays de départ dans le pays d'arrivée).
Le brain drain
On mesure facilement les conséquences positives de l'arrivée de travailleurs qualifiés dans les pays d'accueil. Pour les pays de départ, en revanche, qui paient les coûts d'éducation, c'est une grande perte. Cela nuit au développement de ces pays. On peut citer l'exemple de l'Afrique subsaharienne qui manque de médecins, car ils préfèrent exercer en Europe.
Des pays d'arrivée entre accueil et tensions
Les migrations sont à la fois des facteurs de richesses économique et culturelle et de tensions pour les pays d'arrivée.
Les conséquences positives
Dès le XIXe siècle, les pays du Nord ont voulu attirer de la main-d'œuvre pour leur industrie. Après la Seconde Guerre mondiale, pendant les Trente Glorieuses, ce phénomène s'est amplifié. Il reste encore vif, malgré un ralentissement. Les immigrés acceptent souvent des salaires plus bas ou des métiers que la population des pays d'arrivée valorise peu (services à la personne, nettoyage). L'immigration est un moyen de pallier la baisse démographique et le vieillissement de la population des pays du Nord. Les nouveaux arrivants paient des impôts et des taxes. Ces points positifs sont d'autant plus intéressants qu'ils n'ont rien coûté au pays d'accueil. De plus, les migrants apportent avec eux une richesse culturelle. Les pays récents comme les États-Unis se sont construits par les migrations autour du multiculturalisme (melting pot).
Une source de tensions
Les réactions face à l'immigration sont doubles, entre rejet et solidarité. Dans un monde fragilisé par les crises économiques, les migrants deviennent des boucs émissaires. Les conditions d'accueil et d'intégration sont sources de tensions très vives. L'Aquarius par exemple vient en aide aux migrants en Méditerranée. Des civils prennent même le risque d'enfreindre les lois des États en accompagnant et en aidant les migrants dans leurs passages (comme dans la vallée de la Roya dans les Alpes). Si de plus en plus de mouvements citoyens locaux ou d'ONG militent en faveur de cette immigration, les États sont très divisés. Si l'Allemagne s'est distinguée de ses voisins en accueillant de nombreux réfugiés en 2015, la Hongrie construit un mur. Dans les zones traversées par les migrants, des mafias et des passeurs s'enrichissent. Certains points de passage aux frontières sont de plus en plus surveillés.
Si la gestion de l'immigration représente de lourdes dépenses, elle offre aussi aux pays d'accueil une main-d'œuvre bon marché que les entreprises convoitent en particulier dans le bâtiment, l'agriculture saisonnière, le nettoyage, autant de métiers pénibles et mal payés non pourvus. Elle peut générer un « brain gain » pour les pays d'arrivée. Elle compense aussi le déficit naturel de certains pays, comme l'Allemagne.