Définitions
Allégorie
Une allégorie est une figure de style qui consiste à représenter une idée abstraite de façon imagée.
[...] l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Baudelaire
Les Fleurs du Mal, "Spleen LXXVIII"
Allitération
Une allitération est une figure de style qui consiste à répéter une ou plusieurs consonnes.
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
Racine
Andromaque, Acte V scène 5
Anaphore
Une anaphore est une figure de style qui consiste à répéter, au début de plusieurs vers ou de plusieurs phrases, le même mot ou groupe de mots.
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome, qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
Corneille
Horace, Acte IV scène 5
Antiphrase
Une antiphrase est une figure par opposition qui formule une idée mais en exprime implicitement l'idée contraire. C'est la figure de style exprimant l'ironie par excellence.
Eh bien bravo ! Vous avez encore cassé votre stylo !
Antithèse
Une antithèse est une figure de style qui consiste à opposer deux mots ou deux groupes de mots contraires.
Vous êtes aujourd'hui ce qu'autrefois je fus.
Corneille
Le Cid, Acte I scène 6
Assonance
Une assonance est une figure de style qui consiste à répéter une ou plusieurs voyelles.
Tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuire.
Racine
Phèdre, Acte I scène 3
Chiasme
Un chiasme est une figure de style qui consiste à disposer des éléments dans une phrase selon le modèle ABBA. Ce chiasme peut être :
- grammatical (adjectif - nom - nom - adjectif)
- sémantique (mot de champ lexical 1 - mot de champ lexical 2 - mot de champ lexical 2 - mot de champ lexical 1)
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée.
Victor Hugo
Les Contemplations, "Melancholia"
Comparaison
Une comparaison est une figure de style qui rapproche deux éléments, le comparant et le comparé, au moyen d'un outil de comparaison.
Cette bougie brille comme une étoile.
Dans l'exemple précédent, "bougie" est le comparé, "étoile" le comparant et "comme" l'outil de comparaison.
Gradation
Une gradation est une énumération dont le rythme et l'intensité vont croissant.
Va, cours, vole et nous venge.
Corneille
Le Cid, Acte I scène 5
Hyperbole
L'hyperbole est une figure de style par laquelle on exagère beaucoup la réalité.
Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.
Corneille
Le Cid, Acte I scène 4
Litote
Une litote est une figure de style par laquelle on dit peu pour suggérer beaucoup.
Va, je ne te hais point !
Corneille
Le Cid, Acte III scène 4
Métaphore
Une métaphore est une figure de style qui rapproche comparé et comparant sans outil de comparaison.
[...] une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre.
Victor Hugo
Les Contemplations, "Melancholia"
Métonymie
La métonymie est une figure de style qui consiste à remplacer un mot par un autre, auquel il est lié par le sens (remplacer le contenant pour le contenu , la matière pour l'objet, la partie pour le tout).
Boire une tasse de café.
Oxymore
Un oxymore est une figure de style qui consiste à rapprocher deux mots qui s'opposent.
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles.
Corneille
Le Cid, Acte IV scène 3
Parallélisme
Le parallélisme est une figure de style qui consiste à répéter une construction grammaticale ou un groupe de mots dans deux propositions qui se suivent.
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse :
L'un m'anime le cœur, l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infame,
Des deux côtés mon mal est infini.
Corneille
Le Cid, Acte I scène 6
Périphrase
Une périphrase est une figure de style qui consiste à remplacer un mot par une expression de même sens.
"Le septième art" est une périphrase qui désigne le cinéma.
Personnification
La personnification est une figure de style qui consiste à attribuer des comportements humains à des animaux, des objets ou des éléments naturels.
La colère du Roi, comme dit Salomon,
Est terrible, et surtout celle du roi Lion :
Mais ce Cerf n'avait pas accoutumé de lire.
Le Monarque lui dit : Chétif hôte des bois
Tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix.
Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes
Nos sacrés ongles ; venez Loups,
Vengez la Reine, immolez tous
Ce traître à ses augustes mânes.
Le Cerf reprit alors : Sire, le temps de pleurs
Est passé ; la douleur est ici superflue.
Votre digne moitié couchée entre des fleurs,
Tout près d'ici m'est apparue ;
Et je l'ai d'abord reconnue.
Jean de La Fontaine
Fables, "Les Obsèques de la lionne"