Adapté de Polynésie, 2009, voies technologiques
Quels effets du temps la description des maisons dans chacun des poèmes traduit-elle ?
Texte B : Lamartine, "La Vigne et la maison", Poèmes du Cours familier de Littérature
1856
Le poète présente une conversation entre son âme et lui-même. Il vient de décrire avec nostalgie la maison et les lieux de son enfance. L'âme lui tient le discours suivant.
L'Âme
Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
Des bonheurs disparus se rappeler la place,
C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas1 !
Le mur est gris, la tuile est rousse,
L'hiver a rongé le ciment ;
Des pierres disjointes la mousse
Verdit l'humide fondement ;
Les gouttières, que rien n'essuie,
Laissent, en rigoles de suie,
S'égoutter le ciel pluvieux,
Traçant sur la vide demeure
Ces noirs sillons par où l'on pleure,
Que les veuves ont sous les yeux ;
La porte où file l'araignée,
Qui n'entend plus le doux accueil,
Reste immobile et dédaignée
Et ne tourne plus sur son seuil ;
Les volets que le moineau souille,
Détachés de leurs gonds de rouille,
Battent nuit et jour le granit ;
Les vitraux brisés par les grêles
Livrent aux vieilles hirondelles
Un libre passage à leur nid !
Leur gazouillement sur les dalles
Couvertes de duvets flottants
Est la seule voix de ces salles
Pleines des silences du temps.
De la solitaire demeure
Une ombre lourde d'heure en heure
Se détache sur le gazon ;
Et cette ombre, couchée et morte,
Est la seule chose qui sorte
Tout le jour de cette maison !
1 Morts.
Texte C : Louis Mercier, "La Maison", Le Poème de la maison
1910
La vie, hélas ! ne lui1 fut pas toujours légère.
Comme les paysans que le grand âge tord,
La maison a souffert, ennuis, deuils et misères,
Tant et tant que, peut-être, elle pense à la mort !
Elle a pâti2 du vent, des frimas, de la neige.
Plus d'une fois, les jours de gros temps, elle a dû,
Pour ne pas s'écrouler sur ceux qu'elle protège,
S'enraciner au sol d'un effort éperdu.
Puis elle a pris sa part des mauvaises années,
- Quand le sol est avare et que la glèbe3 ment,
Quand l'été furieux brûle l'herbe fanée
Et que les prés jaunis se meurent lentement.
La veille des moissons, lorsque les blés mûrs penchent,
Maintes fois elle a vu le ciel crouler sur eux
Et tuer lâchement avec ses pierres blanches
Les épis qui riaient sous le soleil heureux !
Et des peines encor pires lui sont venues
De ceux des siens qu'elle a vus partir sans retour,
Et dont les pas amis et dont les voix connues
Ne font plus le bruit cher qu'ils faisaient tous les jours.
La maison a souffert... Mais les chagrins et l'âge
Ont mis en elle un charme émouvant et sacré :
On ne sait quoi d'humain respire en son visage ;
Et ses yeux semblent beaux d'avoir souvent pleuré.
1 Il s'agit de la maison.
2 Elle a souffert.
3 Terre cultivée.
Quel registre permettant l'expression des sentiments personnels est utilisé dans les deux poèmes suivants ?
Texte B : Lamartine, "La Vigne et la maison", Poèmes du Cours familier de Littérature
1856
Le poète présente une conversation entre son âme et lui-même. Il vient de décrire avec nostalgie la maison et les lieux de son enfance. L'âme lui tient le discours suivant.
L'Âme
Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
Des bonheurs disparus se rappeler la place,
C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas1 !
Le mur est gris, la tuile est rousse,
L'hiver a rongé le ciment ;
Des pierres disjointes la mousse
Verdit l'humide fondement ;
Les gouttières, que rien n'essuie,
Laissent, en rigoles de suie,
S'égoutter le ciel pluvieux,
Traçant sur la vide demeure
Ces noirs sillons par où l'on pleure,
Que les veuves ont sous les yeux ;
La porte où file l'araignée,
Qui n'entend plus le doux accueil,
Reste immobile et dédaignée
Et ne tourne plus sur son seuil ;
Les volets que le moineau souille,
Détachés de leurs gonds de rouille,
Battent nuit et jour le granit ;
Les vitraux brisés par les grêles
Livrent aux vieilles hirondelles
Un libre passage à leur nid !
Leur gazouillement sur les dalles
Couvertes de duvets flottants
Est la seule voix de ces salles
Pleines des silences du temps.
De la solitaire demeure
Une ombre lourde d'heure en heure
Se détache sur le gazon ;
Et cette ombre, couchée et morte,
Est la seule chose qui sorte
Tout le jour de cette maison !
1 Morts.
Texte C : Louis Mercier, "La Maison", Le Poème de la maison
1910
La vie, hélas ! ne lui1 fut pas toujours légère.
Comme les paysans que le grand âge tord,
La maison a souffert, ennuis, deuils et misères,
Tant et tant que, peut-être, elle pense à la mort !
Elle a pâti2 du vent, des frimas, de la neige.
Plus d'une fois, les jours de gros temps, elle a dû,
Pour ne pas s'écrouler sur ceux qu'elle protège,
S'enraciner au sol d'un effort éperdu.
Puis elle a pris sa part des mauvaises années,
- Quand le sol est avare et que la glèbe3 ment,
Quand l'été furieux brûle l'herbe fanée
Et que les prés jaunis se meurent lentement.
La veille des moissons, lorsque les blés mûrs penchent,
Maintes fois elle a vu le ciel crouler sur eux
Et tuer lâchement avec ses pierres blanches
Les épis qui riaient sous le soleil heureux !
Et des peines encor pires lui sont venues
De ceux des siens qu'elle a vus partir sans retour,
Et dont les pas amis et dont les voix connues
Ne font plus le bruit cher qu'ils faisaient tous les jours.
La maison a souffert... Mais les chagrins et l'âge
Ont mis en elle un charme émouvant et sacré :
On ne sait quoi d'humain respire en son visage ;
Et ses yeux semblent beaux d'avoir souvent pleuré.
1 Il s'agit de la maison.
2 Elle a souffert.
3 Terre cultivée.
Quel est le thème commun aux deux poèmes suivants ?
Texte B : Lamartine, "La Vigne et la maison", Poèmes du Cours familier de Littérature
1856
Le poète présente une conversation entre son âme et lui-même. Il vient de décrire avec nostalgie la maison et les lieux de son enfance. L'âme lui tient le discours suivant.
L'Âme
Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
Des bonheurs disparus se rappeler la place,
C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas1 !
Le mur est gris, la tuile est rousse,
L'hiver a rongé le ciment ;
Des pierres disjointes la mousse
Verdit l'humide fondement ;
Les gouttières, que rien n'essuie,
Laissent, en rigoles de suie,
S'égoutter le ciel pluvieux,
Traçant sur la vide demeure
Ces noirs sillons par où l'on pleure,
Que les veuves ont sous les yeux ;
La porte où file l'araignée,
Qui n'entend plus le doux accueil,
Reste immobile et dédaignée
Et ne tourne plus sur son seuil ;
Les volets que le moineau souille,
Détachés de leurs gonds de rouille,
Battent nuit et jour le granit ;
Les vitraux brisés par les grêles
Livrent aux vieilles hirondelles
Un libre passage à leur nid !
Leur gazouillement sur les dalles
Couvertes de duvets flottants
Est la seule voix de ces salles
Pleines des silences du temps.
De la solitaire demeure
Une ombre lourde d'heure en heure
Se détache sur le gazon ;
Et cette ombre, couchée et morte,
Est la seule chose qui sorte
Tout le jour de cette maison !
1 Morts.
Texte C : Louis Mercier, "La Maison", Le Poème de la maison
1910
La vie, hélas ! ne lui1 fut pas toujours légère.
Comme les paysans que le grand âge tord,
La maison a souffert, ennuis, deuils et misères,
Tant et tant que, peut-être, elle pense à la mort !
Elle a pâti2 du vent, des frimas, de la neige.
Plus d'une fois, les jours de gros temps, elle a dû,
Pour ne pas s'écrouler sur ceux qu'elle protège,
S'enraciner au sol d'un effort éperdu.
Puis elle a pris sa part des mauvaises années,
- Quand le sol est avare et que la glèbe3 ment,
Quand l'été furieux brûle l'herbe fanée
Et que les prés jaunis se meurent lentement.
La veille des moissons, lorsque les blés mûrs penchent,
Maintes fois elle a vu le ciel crouler sur eux
Et tuer lâchement avec ses pierres blanches
Les épis qui riaient sous le soleil heureux !
Et des peines encor pires lui sont venues
De ceux des siens qu'elle a vus partir sans retour,
Et dont les pas amis et dont les voix connues
Ne font plus le bruit cher qu'ils faisaient tous les jours.
La maison a souffert... Mais les chagrins et l'âge
Ont mis en elle un charme émouvant et sacré :
On ne sait quoi d'humain respire en son visage ;
Et ses yeux semblent beaux d'avoir souvent pleuré.
1 Il s'agit de la maison.
2 Elle a souffert.
3 Terre cultivée.
Quelle figure de style Lamartine utilise-t-il pour décrire la maison, que Louis Mercier n'utilise pas ?
Texte B : Lamartine, "La Vigne et la maison", Poèmes du Cours familier de Littérature
1856
Le poète présente une conversation entre son âme et lui-même. Il vient de décrire avec nostalgie la maison et les lieux de son enfance. L'âme lui tient le discours suivant.
L'Âme
Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
Des bonheurs disparus se rappeler la place,
C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas1 !
Le mur est gris, la tuile est rousse,
L'hiver a rongé le ciment ;
Des pierres disjointes la mousse
Verdit l'humide fondement ;
Les gouttières, que rien n'essuie,
Laissent, en rigoles de suie,
S'égoutter le ciel pluvieux,
Traçant sur la vide demeure
Ces noirs sillons par où l'on pleure,
Que les veuves ont sous les yeux ;
La porte où file l'araignée,
Qui n'entend plus le doux accueil,
Reste immobile et dédaignée
Et ne tourne plus sur son seuil ;
Les volets que le moineau souille,
Détachés de leurs gonds de rouille,
Battent nuit et jour le granit ;
Les vitraux brisés par les grêles
Livrent aux vieilles hirondelles
Un libre passage à leur nid !
Leur gazouillement sur les dalles
Couvertes de duvets flottants
Est la seule voix de ces salles
Pleines des silences du temps.
De la solitaire demeure
Une ombre lourde d'heure en heure
Se détache sur le gazon ;
Et cette ombre, couchée et morte,
Est la seule chose qui sorte
Tout le jour de cette maison !
1 Morts.
Texte C : Louis Mercier, "La Maison", Le Poème de la maison
1910
La vie, hélas ! ne lui1 fut pas toujours légère.
Comme les paysans que le grand âge tord,
La maison a souffert, ennuis, deuils et misères,
Tant et tant que, peut-être, elle pense à la mort !
Elle a pâti2 du vent, des frimas, de la neige.
Plus d'une fois, les jours de gros temps, elle a dû,
Pour ne pas s'écrouler sur ceux qu'elle protège,
S'enraciner au sol d'un effort éperdu.
Puis elle a pris sa part des mauvaises années,
- Quand le sol est avare et que la glèbe3 ment,
Quand l'été furieux brûle l'herbe fanée
Et que les prés jaunis se meurent lentement.
La veille des moissons, lorsque les blés mûrs penchent,
Maintes fois elle a vu le ciel crouler sur eux
Et tuer lâchement avec ses pierres blanches
Les épis qui riaient sous le soleil heureux !
Et des peines encor pires lui sont venues
De ceux des siens qu'elle a vus partir sans retour,
Et dont les pas amis et dont les voix connues
Ne font plus le bruit cher qu'ils faisaient tous les jours.
La maison a souffert... Mais les chagrins et l'âge
Ont mis en elle un charme émouvant et sacré :
On ne sait quoi d'humain respire en son visage ;
Et ses yeux semblent beaux d'avoir souvent pleuré.
1 Il s'agit de la maison.
2 Elle a souffert.
3 Terre cultivée.
Quel champ lexical est très important dans les deux poèmes ?
Texte B : Lamartine, "La Vigne et la maison", Poèmes du Cours familier de Littérature
1856
Le poète présente une conversation entre son âme et lui-même. Il vient de décrire avec nostalgie la maison et les lieux de son enfance. L'âme lui tient le discours suivant.
L'Âme
Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
Des bonheurs disparus se rappeler la place,
C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas1 !
Le mur est gris, la tuile est rousse,
L'hiver a rongé le ciment ;
Des pierres disjointes la mousse
Verdit l'humide fondement ;
Les gouttières, que rien n'essuie,
Laissent, en rigoles de suie,
S'égoutter le ciel pluvieux,
Traçant sur la vide demeure
Ces noirs sillons par où l'on pleure,
Que les veuves ont sous les yeux ;
La porte où file l'araignée,
Qui n'entend plus le doux accueil,
Reste immobile et dédaignée
Et ne tourne plus sur son seuil ;
Les volets que le moineau souille,
Détachés de leurs gonds de rouille,
Battent nuit et jour le granit ;
Les vitraux brisés par les grêles
Livrent aux vieilles hirondelles
Un libre passage à leur nid !
Leur gazouillement sur les dalles
Couvertes de duvets flottants
Est la seule voix de ces salles
Pleines des silences du temps.
De la solitaire demeure
Une ombre lourde d'heure en heure
Se détache sur le gazon ;
Et cette ombre, couchée et morte,
Est la seule chose qui sorte
Tout le jour de cette maison !
1 Morts.
Texte C : Louis Mercier, "La Maison", Le Poème de la maison
1910
La vie, hélas ! ne lui1fut pas toujours légère.
Comme les paysans que le grand âge tord,
La maison a souffert, ennuis, deuils et misères,
Tant et tant que, peut-être, elle pense à la mort !
Elle a pâti2 du vent, des frimas, de la neige.
Plus d'une fois, les jours de gros temps, elle a dû,
Pour ne pas s'écrouler sur ceux qu'elle protège,
S'enraciner au sol d'un effort éperdu.
Puis elle a pris sa part des mauvaises années,
- Quand le sol est avare et que la glèbe3 ment,
Quand l'été furieux brûle l'herbe fanée
Et que les prés jaunis se meurent lentement.
La veille des moissons, lorsque les blés mûrs penchent,
Maintes fois elle a vu le ciel crouler sur eux
Et tuer lâchement avec ses pierres blanches
Les épis qui riaient sous le soleil heureux !
Et des peines encor pires lui sont venues
De ceux des siens qu'elle a vus partir sans retour,
Et dont les pas amis et dont les voix connues
Ne font plus le bruit cher qu'ils faisaient tous les jours.
La maison a souffert... Mais les chagrins et l'âge
Ont mis en elle un charme émouvant et sacré :
On ne sait quoi d'humain respire en son visage ;
Et ses yeux semblent beaux d'avoir souvent pleuré.
1 Il s'agit de la maison.
2 Elle a souffert.
3 Terre cultivée.